Fille de nobles

*Chapitre 31*

J'étais en train de chevaucher Stella, suivant Natsu qui menait la marche sur son propre cheval. Deux heures plus tôt, nous étions passés à l'écurie chercher nos chevaux et mon ami aux cheveux roses nous avaient ensuite amenés dans la forêt où nous y avons suivi un étroit sentier. Habituellement, j'adorais me balader dans les bois, car c'était l'un des seuls moyens où je pouvais échapper à ma vie de noble pendant quelques heures. Mais, aujourd'hui, je ne savais pas si cela était dû à la présence de Natsu ou bien le fait que je ne connaissais pas notre destination, mais j'étais incapable de trouver cet état de bien-être qui m'habitait normalement.

Alors que je me demandais où est-ce que mon ami m'avait amené, celui-ci se retourna et me dit avec son magnifique sourire que nous étions enfin arrivés. Il descendit de son cheval et m'aida à en faire de même avant d'aller attacher nos montures à un arbre. Il revient près de moi et me dit d'une voix grave:

- Ferme les yeux et laisse-moi te guider.

Lui faisant confiance, je fermai mes paupières. Je l'entendis bouger et quelques secondes plus tard, je sentis deux grandes mains se poser délicatement sur mes hanches, donnant une légère teinte rosée à mes pommettes. Par chance, trop occupé à me faire avancer sans que je ne trébuche, il ne remarqua pas la couleur qu'avait pris mon visage.

Peu à peu, je discernai le bruit de la mer, plus précisément celui des vagues qui venait heurter la pierre. Nous fîmes encore quelques pas et Natsu me chuchota, sans retirer ses mains, d'ouvrir les yeux. 

J'ouvris doucement les yeux et ce que je vis m'époustoufla. Nous étions au bout d'une falaise, l'océan s'étendant sous nos pieds sur plusieurs millions de kilomètres. Le soleil légèrement teinté d'orange et de rose, démontrant que la journée était déjà avancée, embellissait encore plus ce magnifique tableau.

À ce moment précis, rien ne pouvait me paraître plus parfait. À ce moment précis, je voulais que le temps s'arrête. À ce moment précis, peu m'importait que nous restions figer dans ces positions, les mains de Natsu toujours sur mes hanches tandis que j'étais appuyée sur son torse, sa chaleur réchauffant mes membres légèrement glacés. 

Nous restâmes comme cela, regardant l'horizon et perdu dans nos pensées, profitant de la présence de l'autre. Jusqu'à ce que je sente un métal froid touche la peau de mon coup. Surprise, ma main se porta à celui-ci, où j'y trouvai un léger pendentif. Je le menai à la hauteur de mes yeux et je fus émerveillée de la beauté d'un simple bijou. Maintenu par une petite chaîne d'argent, la petite étoile jaune, incrustée de petites pierres brillantes, était finement sculptée et reflétait la lumière du soleil. Alors que j'observais en détail mon pendentif, Natsu se pencha par-dessus mon épaule et murmura suave :

- Pour te remercier de tout ce que tu as fait pour moi.

Je me retournai dans l'intention de le remercier, mais mon regard fut happer par le sien, me faisant rentrer dans une bulle de confort et de bien-être. Nous réduisons peu à peu l'écart entre nos visages, sentant chacun le souffle rauque de notre partenaire s'échouer sur notre peau. Mes yeux toujours perdus dans son regard onyx, je m'apprêtai à enfin seller nos lèvres lorsqu'une goutte d'eau tomba du ciel, atterrissant sur mon nez, rapidement suivit pas plusieurs autres, devenant rapidement une véritable averse.

 La pluie avait eu le don de briser ce moment magique, nous faisant nous séparer rapidement, laissant flotter dans l'air un léger malaise. Une distance respectable s'était établi entre nous et c'est alors que l'orage prenait plus d'ampleur que Natsu me proposa , évitant mon regard et une main dans ses cheveux, de rentrer à la guilde.

Et c'est ainsi que nous retournâmes rapidement à la guilde, oubliant volontairement ce qui avait failli se passer et redevenant ainsi de simples coéquipiers, partenaires et meilleurs amis. Sans plus.

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J'étais accoudée au bar de la guilde, discutant tranquillement avec Erza de tout et n'importe quoi. Levy et Gadjeel étaient installés à une table, alors que Mirajane et Luxus se trouvaient à l'extrémité du bar. J'allais poser une question à mon amie à la chevelure rouge, lorsque Jellal me devança, accaparant toute l'attention de la rousse et la faisant devenir de la même couleur que ses cheveux par la même occasion.

Je me levai doucement et ne pus m'empêcher de remarquer que plusieurs couples étaient en train de se former. Un léger sourire prit place sur mes lèvres, me rappelant ce qui c'était passé une semaine plus tôt, le jour où Natsu m'avait amené à la falaise. Nous étions rentrés dans la guilde complétement trempé jusqu'au os. Mirajane s'était précipité vers nous, des couvertures dans les mains. Après nous avoir recouvert les épaules, elle avait immédiatement remarqué le collier qui pendait à mon cou. Mon amie c'était rapidement imaginée que nous formions désormais un couple, parlant du fait qu'elle serait bientôt tata d'une horde d'enfants. Moi et Natsu avions rapidement mit un terme à son rêve, lui disant que nous étions que des amis.     

J'allai m'assoir dans l'un des fauteuils et je me perdis dans mes pensées. Je songeai si je réussirai un jour à épouser un homme que j'aimerais réellement ou si je serai forcée à épouser le garçon que mes parents m'imposeront. Je commençai alors à réfléchir à comment serait mon époux idéal, son caractère ainsi que son apparence lorsqu'un bras se posa sur mon épaule, me faisant sursauter brusquement. 

Je me retournai rapidement et tombai face à face avec le grand sourire rectangulaire de Natsu. Au même moment, Grey rentra en coup de vent dans le sous-sol, le regard grave. Il se dirigea vers le bar et Natsu et moi nous nous dépêchâmes d'aller voir ce qui se passait.

Une fois tous nos amis réunis autour de lui, Grey déroula une affiche qu'il planta dans la table en bois avec un couteau. Je me penchai pour voir ce qu'il était inscrit sur le bout de papier, mais l'exhibitionniste prit la parole. Et ce qu'il dit à ce moment nous figèrent tous sur place, arrêtant également mon geste. Ses paroles sont encore gravées dans ma mémoire, comme s'il les avait prononcé hier seulement. Et Dieu seul sait depuis combien de temps ces deux simples petites phrases ont été prononcé.

- Ils ont une héritière. Les Heartfilia ont une héritière.

Et c'est à ce moment-là que le sol commença à vaciller sous mes pieds, me forçant à m'agripper à la table pour ne pas perdre l'équilibre. J'avais l'impression d'être dans un cauchemar. Non. J'étais dans MON cauchemar. Ce que je redoutais le plus venait de se réaliser.