*Chapitre 5*

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- Après toi, ma belle, lui répondis-je avec un sourire un coin.

Yukino se dirigea vers le balcon et elle vérifia avant d'entamer sa descente qu'aucun garde n'effectuait sa ronde dans les alentours. Nous ne pouvions pas prendre le risque de nous faire prendre en train de tenter de sortir du château. Nous nous devions donc d'agir dans la plus grande des discrétions. Et en vitesse. Une autre raison qui avait fait en sorte que nous avions échangé nos souliers à talons ainsi que nos grosses robes pour quelque chose de plus pratique. Je devais cependant avouer être vraiment confortable dans mes bottes en cuir souple. Je ne m'ennuie pas du tout de ces maudits souliers de soirée qui me détruisent les pieds. Entre-temps, Yukino avait commencé à descendre et l'habitude avait fait en sorte qu'elle se trouvait déjà arrivée en bas de notre corde. En attendant que je vienne la rejoindre, elle s'était accroupie derrière un buisson et faisait le guet. Je m'emparai donc rapidement de la corde avant de jeter un rapide regard pour voir s'il y avait un garde en vue et de commencer à me laisser descendre. Cependant, alors que j'étais à mi-hauteur, la princesse m'appela avec de la panique dans la voix. J'arrêtai donc de descendre pour voir ce que ma meilleure amie pointait au loin. Et lorsque je le remarquai, j'aurais pu jurer que mon visage avait blanchi. Un garde venait de tourner le coin de château et se rapprochait de plus en plus. Or, j'avais besoin de plus de temps pour descendre, mais je ne pouvais pas non plus laisser le soldat me voir suspendu au-dessus du sol. Mes faits et gestes étant donc guidé par la panique, je fis la chose la plus stupide qui soit : je lâchai la corde. Je me sentis donc tomber dans le vide avant de rencontrer le sol dans un bruit sourd. 

- Oh mon dieu, Lucy ! Est-ce que ça va ? chuchota Yukino totalement paniquée.

- J'ai rien de casser si c'est ça qui t'inquiète, mais j'ai le dos en compte et je vais avoir besoin d'un bon massage. dis-je en me relevant lentement pour voir si d'autres douleurs allaient apparaitre. J'étais rendue à la moitié de la corde lorsque je suis tombée.

- Mais qu'est-ce qu'il t'a passé par la tête au juste ?! me répond-t'elle en cachant la corde dans un buisson qui se situait juste en dessous de son balcon. Tu aurais vraiment pu te faire mal et on aurait eu aucune excuse pour justifier tes blessures !

Comme seule réponse, je pris ma meilleure amie dans mes bras. Yukino avait tendance à s'inquiéter plus pour les autres que pour elle-même. Jamais elle ne serait sa première priorité. Et c'était cette générosité et cette gentillesse que j'aimais le plus chez elle. Cependant, cela l'amenait à se faire souvent un sang d'encre pour rien et il devenait alors de notre devoir de la rassurer. Nous restâmes ainsi quelques instants, le temps que mon amie se sente mieux et ce ne fut que lorsqu'elle brisa notre étreinte que je sus qu'elle était maintenant prête à continuer. Par précaution, nous regardâmes une fois de plus que le garde de tout à  l'heure était partie avant de nous mettre à courir en direction des écuries. Sur notre trajet, nous nous cachâmes derrière les arbres ainsi que les buissons afin de mettre toutes les chances de notre côté. Heureusement pour nous deux, j'étais meilleure concernant la discrétion que pour descendre des cordes. Ce qui n'était malheureusement pas le cas de Yukino. Mon amie n'arrêtait pas de marcher sur des brindilles ou encore de lâcher un petit cri à chaque fois qu'un insecte inconnu la frôlait. Je fus donc grandement surprise lorsque nous arrivâmes à destination sans que personne ne nous aille remarquer. 

- Psst ! Henri, êtes-vous là ? demanda Yukino en chuchotant tout en entrant dans l'écurie.

Un craquement de brindille à notre droite nous fit alors tourner la tête pile au bon moment pour voir un homme âgé d'une cinquantaine d'années sortir de l'ombre. Celui-ci tenait dans ses mains les brides de deux magnifiques juments pommelées qui hennirent en nous voyant. L'une était grise tandis que l'autre était noire avec le museau blanc.

Fille de noblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant