Une gifle. Une simple gifle. Voilà tout ce que j'avais reçu de la part de mon père après ma condamnation. Et même si je n'avais jamais été très proche de mon père, je n'ai malheureusement pas été capable d'empêcher mon cœur de se fendre un peu plus lorsqu'il leva, pour la première fois de toute ma vie, sa main sur main. Le plus drôle dans tout cela, c'est que ma mère n'avait même pas réagi. Celle qui avait tenté de combler l'absence de mon père depuis ma naissance et celle qui m'avait toujours épaulé n'avait rien fait. Elle ne c'était pas opposé lorsque l'on m'avait déclaré coupable de trahison et celle-ci c'était contenté de larmoyer dans son coin lorsque mon géniteur ma frappa au visage.
En effet, je m'étais réveillé attaché sur une chaise par les poignets et les chevilles, m'empêchant ainsi d'effectuer le moindre mouvement. Pour avoir déjà assisté à des procès dans cette salle, je savais de source sûr que nous étions dans la mairie. Cependant, au lieu de me retrouver dans les gradins avec d'autres nobles, je me retrouvais en contrebas, assise en plein milieu de la salle, ligotée sur une inconfortable chaise de bois. Avec évidence, je ne trouvais pas à la place des spectateurs, mais bien à celle de l'accusée.
Puis, peu à peu, la salle s'était rempli. Plus le nombre de personnes rentrant dans la pièce augmentait, plus je sentais le nombre de regards haineux dirigés vers ma personne augmentés. Pour ces nobles imbus d'eux-même, je n'étais qu'une misérable traîtresse à son sang. Pour eux, puisque j'avais eu le culot d'aider un criminel à éviter la mort, je méritais de mourir. Également, je savais au fond de moi qu'il n'y avait aucune chance que l'on proclame que j'étais non coupable. Les preuves étaient là. Plusieurs personnes m'avaient vu sortir un couteau de ma manche. Ils s'étaient alors tous fait un plaisir de venir à la barre afin de témoigner contre moi. Même mon propre père, qui se trouvait à mes côtés, avait parlé contre moi. Il avait également profité que l'attention générale soit portée sur lui pour faire comprendre à tout le monde qu'il ne me percevait plus comme son enfant et qu'il me reniait. Seule ma mère n'était pas montée à la barre, mais je savais que j'étais déjà fichu. Un témoignage de plus ou de moins ne changeait rien. J'étais déjà aux portes de la mort. Et peu de temps après, ma sentence tomba. Pour avoir osé sauver un bandit du royaume de la guillotine, j'étais moi-même condamnée à mourir par cette machine mortelle.
Des gardes s'approchèrent de moi et coupèrent mes liens. Je fus remis brusquement sur mes pieds par ceux-ci qui m'attrapèrent aussitôt au niveau des coudes pour me forcer à avancer. Je montai lentement les marches menant vers la sortie et croisai le regard de chaque noble se trouvant encore dans la salle. Il était hors de question que je baisse le regard. Je voulais que tous puissent voir à quel point je ne regrettais rien. Je voulais qu'ils voient la confiance se trouvant dans mes yeux, car je savais qu'ils allaient bientôt tous mordre la poussière.
Je rencontrai également le regard du roi, de mon oncle et des parents de Loki. Mais j'eus beau promener mon regard dans leur entourage, je ne trouvai la présence d'aucun de mes amis. D'ailleurs, que pensaient-ils de tout cela? Je n'en avais aucune idée et je savais aussi qu'il n'y avait aucun moyen que je le sache.
C'est donc le regard confiant et la tête haute que je continuai de monter les marches. Je me stoppai en face de mon père qui se trouvait à côté de la sortie. Il me jugea de haut en bas du regard avant d'enfin planter son regard dans mes yeux chocolats. Il me fixa un instant et me transmit aussi tout le dégoût qu'il pouvait éprouver à mon égard à ce moment même. Je sentis alors ma tête tournée va la droite et une légère douleur s'emparer de ma joue qui devenait tranquillement de couleur rouge.
Je retournai lentement ma tête vers mon père et ne lui adressai qu'un simple sourire en coin ce qui augmenta sa colère. S'il croyait qu'il allait m'impressionner avec une simple gifle, alors il se mettait un doigt dans l'œil. J'avais ressenti bien plus de douleur avec tout ce que Natsu, Erza, Jellal et Grey m'avaient fait subir lors des entraînements qu'une claque n'était rien à côté de tout cela.
Mon paternel ordonna alors aux gardes qui me tenaient toujours les bras de m'amener. Je sortis donc enfin de la salle où s'était déroulé mon procès, le regard moqueur et un sourire au coin des lèvres. Les villageois se trouvant toujours sur la grande place devaient me trouver bien folle d'être aussi confiante après que ma sentence ait été annoncé, mais c'était uniquement car ils ne connaissaient pas encore la puissance de la tempête qui allait très bientôt venir chambouler leur vie au grand complet.
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PDV Natsu
Tout au long de ma course, j'empruntai plusieurs petites ruelles afin de diminuer les chances que les gardes trouvent la Guilde. Déjà que ceux-ci connaissent l'identité de plusieurs membres, nous pouvions dire adieu à notre rébellion si les autorités venaient à découvrir l'emplacement de notre repaire.
Essoufflé, j'arrivai devant les portes du bar qui abritait la Guilde dans son sous-sol. Je poussai les portes et je me dépêchai de rapidement traverser l'endroit tout en essayant de ne pas attirer l'attention des rares clients présents. Mais bon, avec des cheveux roses c'est plus facile à dire qu'à faire. Enfin bref, après avoir ouvert une deuxième porte, je dévalai les marches se trouvant derrière celle-ci et qui menait à une troisième porte que j'ouvris ensuite d'un coup sec pour voir tous les membres de la Guilde. Je soufflai de soulagement et me dirigeai rapidement vers mes amis qui étaient au fond de la salle, accoudé au bar derrière lequel Mirajane avait déjà repris sa place habituelle. J'eus à peine le temps d'arriver à leurs côtés que soudain :
- Natsu! cria Lisanna, mon amie d'enfance, tout en me sautant dans les bras.
Après une brève accolade, je l'éloignai légèrement de moi afin de regarder mes autres amis qui me fixait avec un soulagement intense dans les yeux.
- On a vraiment failli te perdre sur ce coup-là, s'exclama Grey tout en m'assénant une bonne claque dans le dos.
- Ouais, on peut dire que cela a été juste, lui répondis-je tout en passant une main dans ma chevelure. D'ailleurs, qui est-ce que je dois remercier de m'avoir sauvé la vie?
Les autres se regardèrent, un malaise s'installant sournoisement entre nous.
- Tu n'as vraiment pas vu qui as lancé le couteau Natsu? s'enquit Erza.
- Bah non, pourquoi est-ce que je poserais la question sinon?
-Je t'ai vu t'en servir pendant notre fuite. Est-ce que tu l'as toujours avec toi? questionna Erza.
Je hochai la tête de haut en bas, leur offrant une réponse positive, plus qu'intrigué par tant de mystères. Que se passait-il à la fin?
- Alors tu n'as qu'à regarder les initiales qui sont gravées dessus, souffla tristement Mirajane.
Ah oui, les initiales! Comme je suis bête! Nous possédions tous tellement d'armes différentes et semblables à la fois qu'il devenait de plus en plus difficile de pouvoir dire laquelle appartenait à qui. C'était donc d'un commun accord que nous avions tous gravé la première lettre de notre prénom et de notre nom sur chacune de nos armes. Comme ça, plus moyen de se tromper!
Je m'emparai alors du couteau que j'avais rapidement glissé à ma ceinture lors de ma fuite. Je fis délicatement tourner le manche de bois dans mes mains jusqu'à ressentir une petite gravure. J'essuyai avec l'aide de mon pouce le sang qui se trouvait sur le manche qui m'empêchait de bien voir les minuscules lettres qui avaient été soigneusement gravées. Je me tournai un peu vers la lumière pour mieux distinguer les initiales qui se révélèrent enfin à moi.
L.H.
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Fille de nobles
FanfictionQu'est-ce cela fait d'être à l'extérieur et de pouvoir voler au gré du vent? C'est ce que Lucy Heartfilia se demande. Car depuis sa naissance, elle n'a vu que les murs de sa gigantesque maison. Elle ne connaît que la richesse que lui profère son tit...