*Chapitre 33*

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Les jours suivants passèrent à la vitesse de la lumière. Sans même m'en être rendu compte, nous étions rendu samedi matin. Au cours des journées précédentes, nous avions tout préparé dans les moindres détails. Que ce soit notre intrusion, notre fuite, nos gestes et nos rôles, les plans de secours A, B, C et D, tout avait été planifié du mieux que nous pouvions. Nous n'avions pas le droit à l'erreur. Un seul pas de travers et tout pouvait échouer. L'échec n'était pas une option. Certes, le but de ce soir était de voler ma famille de sa richesse, mais le plus important était avant tout que nous rentions tous sains et saufs à la guilde. 

Mais, là est le problème. Peu importe quel sera le dénouement de cette soirée, je ne rentrai pas à la guilde. Je ne pourrai pas y retourner. Je me devais de quitter ma famille. Celle qui m'avait accueilli les bras grands ouverts et m'avait accepté comme je suis réellement. Ce soir, qu'importe la fin de l'histoire, je resterai auprès de mes parents et ferai comme si ne rien n'était. Comme si mes amis ne seraient pas en train de pénétrer dans notre coffre-fort. Comme si mes amies ne seraient pas dissimuler au moment même dans la foule. Ce soir, je serai Lucy Heartfilia, héritière de la famille Heartfilia, une jeune noble en quête de liberté. 

Même si mes amis avaient la ferme intention de cambrioler ma maison, je restais très impliqué dans l'élaboration de notre plan. Si nous réussissions, la petite fortune de mon père servirait enfin à quelque chose. Également, puisqu'elle connaissait mon histoire, Mirajane m'avait été d'un énorme soutien mental et physique, car plusieurs fois, j'avais failli craquer, mais avec son aide précieuse j'avais, jusqu'à maintenant, toujours réussi à me relever.

Également, plutôt dans la semaine, j'étais arrivée à Fairy Tail avec une idée de génie. J'avais proposé à Erza de nous introduire à la soirée en nous faisant passer pour des domestiques. Mon amie à la chevelure écarlate avait fortement apprécié mon idée. Pendant le déjeuner, mon père avait parlé du fait qui nous allions cruellement manquer de domestiques pour servir à la réception et que celui-ci pensait faire passer une annonce en ville pour recruter des servantes. 

Ensuite, pour que tout soit près samedi soir, Erza avait distribué des tâches à chacun d'entre nous. C'est donc ainsi que je m'étais alors retrouvée avec Mira et Levy à courir d'une boutique à l'autre à la recherche de tissu de diverses couleurs qui serviraient à la confection des costumes. Ma semaine avait alors été partager entre des courses folles dans les rues de Magnolia pour trouver du tissu, la création des costumes de soirées pour les garçons et des tenus de serveuses pour les filles ainsi que des crises de colère et de panique d'Erza.

De ce que j'avais compris, mes amis avaient eu beau fouillé toutes les bibliothèques et archives qu'ils avaient à leur disposition, ils avaient été incapable de mettre la main sur les plans de constructions du manoir Heartfilia. Le lendemain matin, je m'étais dirigée vers mon amie à la chevelure écarlate et je lui avais déposé plusieurs rouleaux de papier dans les mains. J'avais alors entendu quelques instants qu'elle déroule l'un d'eux et à ce moment-là, ses yeux s'étaient agrandis de surprise. J'avais ensuite tourné les talons avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit. Je ne comprenais définitivement pas pourquoi elle me regardait avec cet air sur le visage. Je m'étais simplement introduite dans le bureau privé de mon père et lui avait dérobé les plans du manoir qui se trouvaient dans sa bibliothèque le soir précédent. Pas de quoi en faire tout un plat.  

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Et voilà! Je venais de terminer le dernier costume. Le mien. Autrement dit, celui qui ne serait jamais porté. Avec Mirajane et Levy, nous avions travaillé d'arrache-pied toute la semaine dans l'espoir de terminer à temps. Et au prix de nombreux efforts, nous y étions enfin arrivées. Je soufflai un bon coup. J'avais cousu toute la journée et mes doigts n'en pouvaient plus. Pendant que je fixais le plafond, la porte de la pièce dans laquelle je m'étais enfermée pour avoir plus de tranquillité s'ouvrit. Je glissai mon regard sur Jubia qui se trouvait dans le cadre de la porte.

- Erza veut nous parler avant que nous rentrons chez nous nous préparer.

- D'accord, j'arrive.

Je me levai de ma chaise inconfortable et je suivis mon amie à la chevelure bleutée. Nous rejoignirent les autres membres de la guilde que se tenait devant Erza, qui est était juchée debout sur le bar.  

- Bon! Maintenant que nous sommes tous là, nous pouvons commencer! Sachez que ce soir, personne n'a le droit à l'erreur. La réussite de notre mission dépend du succès de chacun. Ce soir, je veux tous vous retrouver ici pour que l'on fête notre réussite comme il se doit. Rentrez chez vous et reposez-vous. Je veux vous retrouver ici à neuf heures en pleine forme!

Peu à peu, tous remontèrent au premier étage. Je me tenais légèrement en retrait, il me restait une toute dernière chose à faire avant de quitter pour de bon ce merveilleux endroit. Je me dirigeais vers le bar quand soudainement Natsu m'interpella:

- Tu viens Lucy?

Je me retournai pour lui faire face. Erza et Grey se tenaient à ses côtés, comme la première fois que nous nous étions rencontrés.

- J'arrive dans un instant. J'ai oublié quelque chose.

- D'accord! À ce soir alors!

- Oui... à ce soir...

Ils tournèrent les talons et je me retrouvai de nouveau seule. Je sortis de la poche de mon manteau et enveloppe que je déposai délicatement sur le comptoir. Alors, que je m'avançais vers la sortie, je glissais mon regard sur chaques meubles, objets et décorations qui rendaient cette pièce si spéciale à mes yeux. Des tas de souvenirs surgirent et des larmes perlèrent au coin de mes yeux. Non je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas être faible, pas aujourd'hui, ni jamais. L'heure n'était pas à la mélancolie. Je devais rendre mes amis fiers de moi une toute dernière fois. Je leur devais au moins cela. J'essuyai rageusement mes larmes et fermais la porte du sous-sol derrière moi. Je maudissais cette vie. Celle qui me faisait souffrir depuis ma tendre et qui me forçait maintenant à perdre ma véritable famille. Je montai les marches déterminée, prête à affronter mon passé, tout comme mon présent. 

Pour le peuple. Pour mes amis. Pour celui que j'aime.




Fille de noblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant