Fille de nobles

*Chapitre 51*

Je continuai d'avancer parmi les combats, portant peu d'attention à ce qui m'entourait. Bientôt, mes pas m'avait amené à destination, autrement dit, à quelques mètres du trône et à quelques mètres du roi. Dans quelques minutes, j'aurais enfin ma vengeance. Dans quelques minutes, tout serait enfin terminée.

Je me postai en avant du roi, le regardant froidement. Ma main était posée sur la garde de mon épée qui se trouvait présentement dans son fourreau. Je devais attendre le bon moment pour dégainer ma lame. Je ne devais pas être trop pressé et attendre la meilleure opportunité. Je fis un pas par en avant, et voyant qu'aucun garde ne me sautait dessus pour m'empêcher d'approcher le roi, j'en fis un deuxième. Toujours assis dans son siège, le roi ne faisait que me regarder approcher le regard confiant. Au fond de moi, cela m'irritait de voir qu'il ne me percevait pas comme une menace à sa vie, c'est donc pour cela que je sortis mon épée de son fourreau, montrant au roi qu'il était temps de passer aux choses sérieuses.

Le dirigeant du royaume soupira, puis enfin, il se leva de son trône. Je levai mon épée en hauteur, pensant que le roi allait aussi dégainer son arme et que le combat entre les rebelles et la royauté allait enfin commencer. Cependant, je me trompais sur toute la ligne. Au lieu de venir dans ma direction, Sa Majesté contourna son siège royal, n'hésitant aucunement à me montrer son dos. À ce moment, j'aurais pu seulement faire quelques pas en avant et donner un coup d'épée précis pour mettre fin à la vie du roi et à tous les combats. Néanmoins, je ne sais pas si c'est mon honneur de combattant qui me dictait de ne jamais attaquer quelqu'un par-derrière ou ma curiosité, mais je ne fis rien, me contentant de fixer son dos.

Le roi s'approcha alors d'une grande porte vitrée qu'il poussa avec ses deux mains. Il jeta un coup d'œil derrière lui, et voyant que je n'avais pas bougé d'un poil, il me fit signe de la main de le suivre. Hésitant, je le suivis à l'extérieur sur un immense balcon de pierre, tous mes sens aux aguets. Après tout, qu'est-ce qui me disait que cela n'était pas un piège?

Tout en regardant partout autour de moi, je m'approchai du roi qui était maintenant accoudé à la rambarde du balcon. Je me postai dans son dos, ma lame toujours dans ma main, et je me contentai de le fixai. Je faisais attention aux sons qui m'entouraient, mais les seuls bruits que je percevais étaient les combats qui se déroulaient toujours à l'intérieur. Mon regard se baladait sur le dos musclé du roi, guettant ses mouvements.

Je ne savais plus quoi faire. Est-ce que je devais simplement taper la discuter avec lui, alors que plus le temps passait plus de personnes mouraient, ou bien je devais le saisir par les chevilles pour le projeter par-dessus la rambarde et le regarder s'écraser plus bas contre le sol. Avec un hochement d'épaules, je serrai mon arme dans mon fourreau et j'allais me mettre au côté du roi. S'il jamais il tentait un mouvement contre moi, j'étais prêt à sortir le petit couteau qui se trouvait cacher dans la manche de ma chemise.

Les avant-bras appuyés contre la barrière de pierre, j'observai le paysage qui s'offrait à moi. Un peu plus loin, au pied des montagnes, se trouvait la ville que je chérissais tant. Magnolia resplendissait dans la légère lumière orangée qui commençait à pointer le bout de son nez à l'horizon. Je pouvais apercevoir la massive cathédrale Kaldia qui se situait près de la Place centrale. Magnolia était la ville qui m'avait vu naître. J'y avais passé le plus beau comme les pires moments de ma vie. Et je désire que mes futurs enfants puissent avoir la chance de grandir sans avoir la crainte d'un jour vivre dans la pauvreté. Je veux également le meilleur pour chaque habitant de cette ville.

Mais alors que j'allais sortir mon poignard de sa cachette pour poignarder le roi, celui-ci me stoppa dans mon geste en faisant quelque chose qui me surprit énormément : il déposa calmement sa main sur mon épaule.