*Chapitre 20*

171 10 1
                                    

Je me tournai et retournai dans mon lit, essayant tant bien que mal de retrouver le sommeil. Me rendant compte que les chances que je me rendorme étaient très faible, je m'extirpais difficilement de mon lit avant de me diriger vers ma commode qui était surmonté d'un miroir. Je fixai quelques instants mon reflet, puis je me dirigeai vers les épais rideaux rouges pour les ouvrir d'un coup sec, laissant le soleil enter dans ma chambre. Je poussai doucement les portes-fenêtres pour aller sur mon balcon. Je respirai un grand coup l'air frais du matin, tout en regardant la scène qui se déroulait sous mes yeux. En dessous de moi, dans la cour du manoir, je pouvais apercevoir quelques gardes de mon père qui s'entraînaient, parant le coup de leur adversaire, répliquant ensuite et ainsi de suite, produisent un léger bruit métallique à chaque fois que les épées se croissaient. J'avais toujours rêvé de pouvoir apprendre à me battre, à me servir d'une épée, mais en tant que descendante des Heartfilia ou simplement en étant une fille, je n'avais jamais pu apprendre. Même étant petite, je me rappelle avoir toujours été fascinés par l'escrime. Même du haut de mes cinq ans, dès que je réussissais à échapper à la surveillance de ma nourrice, je me précipitais dans la cour et je m'installais sur un tonneau, regardant les différents enchaînements que s'échangeaient les gardes. 

Je restai ainsi quelques minutes observant ces hommes s'entraîner, jusqu'à ce qu'un homme qui se trouvait dans le groupe déclare qu'il était maintenant l'heure du déjeuner. Le déjeuner? Merde! Je sortis brusquement de ma torpeur et je rentrai rapidement dans ma chambre telle une mini tornade. Je remarquai qu'une robe vert pomme avait été placé sur mon lit. J'enfilai rapidement la tenue qui Virgo devait m'avoir préparé, avant de me précipiter à l'extérieur de ma chambre. Je dévalai les escaliers et je me dirigeai vers la salle à manger. Je poussai doucement les portes, espérant que mes parents ne feraient pas de commentaires sur mon retard. Lorsque je fus rentré dans la pièce, je remarquai que ma mère était occupée à écrire une lettre et que mon père semblait captivé par un article qui se trouvait dans le journal. Je m'assis à ma place habituelle et je débutai mon déjeuner. Alors que je commençai à penser que j'allais être tiré d'affaire, mon paternel releva la tête et me dit:

- Alors ma fille, tu nous fais enfin l'honneur de ta présence?

- Euh oui, pardon père. J'étais plongée dans mes pensées et je n'ai pas vu le temps passer, lui répondis-je en gardant la tête baissée. Cela ne se reproduira plus, je vous le promets.

- Très bien, mais sache que la prochaine fois, je ne serai peut-être pas aussi clément.

Je soupirai intérieurement. Que pouvait-il bien faire de plus que me garder enfermer toute la journée. Mais avant que je ne puisse rajouter quoi que ce soit, mon père dit:

- Écoute-moi bien Lucy, je n'ai pas l'intention de répéter. Dans environ une semaine, ton oncle organise une réception et bien sur, nous avons été invité. Alors aujourd'hui exceptionnellement, je t'autorise à sortir de la maison avec ta domestique pour que tu puisses te trouver une robe pour la réception. 

Je faillis m'étouffer en attendant mon père prononcer ces paroles. Je fixai mon père, les yeux grands ouverts, me demandant si l'homme qui se tenait vraiment devant était bel et bien la personne qui m'avait élevé. 

- Mais, il te sera interdit de quitter ton accompagnatrice ne serait-ce qu'une seconde, continua mon père, n'ayant rien remarquer de mon ébahissement.  Tu seras accompagnée d'une escorte de garde qui assurera ta sécurité jusqu'à l'entrer de la ville et ils te reconduiront au manoir à la fin de la journée. Ah et une dernière chose, je veux que tu sois rentré pour l'heure du souper. Me suis-je bien fait comprendre?

Je hochai simplement la tête, incapable de répondre quelque chose tellement j'étais encore stupéfaite par ce que mon père venait de m'annoncer. Je me levai de ma chaise, m'excusai auprès de mes parents et je montai directement à ma chambre.

 <><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><>

Je jetai un regard à Virgo qui se situait sur la banquette en face de la mienne, un léger sourire aux lèvres. J'étais présentement assise dans le carrosse de ma famille, attendant avec impatience d'arriver à Magnolia. Mon père avait clairement fait comprendre à mon amie que ma robe devait être d'une excellente qualité et que même si cette idée le répugnait, nous devrions aller nous procurer ma tenue dans une boutique de bourgeois. J'étais excitée de découvrir ce quartier qui se situait à l'est de la ville, car depuis que je venais à Magnolia, j'étais restée dans les alentours de la grande place et je n'étais donc jamais allée dans les riches quartiers qui logeaient les bourgeois. J'avais quelque peu interrogé Virgo et elle m'avait répondu que toutes les boutiques qui se trouvaient dans ces secteurs étaient beaucoup plus dispendieuses que celles que l'on pouvait trouver sur la place principale. Je détournai le regard  de mon amie pour le rapporter sur le paysage qui défilait rapidement de l'autre côté de la fenêtre du carrosse. Je pouvais apercevoir au loin les immenses murs de la ville qui se dessinaient peu à peu à l'horizon. 

<><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><> 

Je sortis d'une boutique complètement épuisée, mais le sourire aux lèvres. Virgo devait m'avoir trainé dans au moins une bonne dizaine de boutiques et j'avais surement essayé plus de cinq robes différentes dans chaque boutique. Alors, c'est avec une Virgo ravie de sa trouvaille que j'étais sortis du trente-cinquième magasin de la journée. Pendant que je regardais différentes tenues, mon amie était apparue soudainement à côté de moi avec une robe rouge bordeaux dans les mains, me disant d'aller l'essayer. Lorsque j'étais sortis de la cabine d'essayage, mon accompagnatrice m'avait seulement dit de retourner me changer, qu'elle s'occupait d'aller payer. La robe était faite de façon à ce que mes épaules soient un peu dénudées, mais pas assez pour que l'on puisse voir ma cicatrice. Le bas de la robe m'arrivait au niveau des genoux et les manches de ma tenue se rendaient à mes coudes. Le haut de la robe était recouvert de dentelle rouge tandis que la robe se serrait un peu au niveau de mes hanches.

J'étais en train de marcher au côté de mon amie, en direction d'un petit café que m'avait conseillé Erza la journée de notre rencontre. De temps à autre, je remarquai que Virgo me regardait nerveusement, alors avant qu'elle ne dise quoi que ce soit je lui dis d'un ton moqueur:

- Laisse-moi deviner, il faudrait que tu rentres chez toi aider ta mère et t'occuper de ta sœur?

- Euh oui, me répondit-elle d'une voix honteuse, mais ton père m'a demandé de rester avec toi jusqu'à ton retour alors...

- C'est bon vas-y! Je dirai à mon père que tu m'as reconduit jusqu'à mon escorte avant de retourner chez toi.

- Vraiment!?

Je hochai simplement la tête et un sourire reconnaissant s'afficha sur le visage de ma précieuse amie. Quelques secondes plus tard, Virgo s'éloignait dans la direction opposer à la mienne. Je continuais à marcher en direction du café et une fois arriver devant la porte de celui-ci, j'eus à peine le temps de mettre ma main sur la poignée que quelque chose de non identité me tomba sur le dos.


Fille de noblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant