*Chapitre 13*

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  - Non mais, sérieusement! Qu'est-ce que je vais faire moi sans mon fraisier!

Intrigué par tout ce vacarme, je levai les yeux du journal que j'étais en train de lire et remarquai qu'une femme à la magnifique chevelure écarlate était en train de se défouler sur le propriétaire de la boutique.

- Allons calmez-vous madame! Après tout ce n'est qu'un simple morceau de gâteau! Il y a des choses beaucoup plus grave que ça dans la vie! dit le pâtissier.

- Répété un peu pour voir, dit la jeune femme tandis qu'une aura noire l'entourait.

Devant l'aura noire de sa cliente, on aurait presque pu avoir l'impression que le pâtissier rapetissait pour complètement disparaître en arrière du comptoir. Il était tellement intimidé par cette femme qu'il était maintenant agenouillé au pied de celle-ci.

- Je vous demande pardon, mademoiselle. Je peux vous assurer que cela ne se reproduira plus. À partir d'aujourd'hui, nous ferons le double de fraisier pour éviter que cette situation se reproduise à nouveau.

- C'est bien beau tout ça, mais je fais quoi moi en attendant! J'ai besoin de manger un fraisier maintenant!

- Je ne peux pas faire grand-chose pour le moment, mais revenez demain et vous aurez droit à deux morceaux gratuits!

- Écoutez-moi bien, les fraisiers c'est presque toute ma vie. Alors, il va me falloir plus que deux parts.

Je me levai de la table où je m'étais assis et me dirigeai vers la jeune femme, mon morceau de fraisier à la main. Comme j'avais commencé à lire le journal, je n'avais pas encore commencé à le savourer. Lorsque je fus arrivé à côté d'eux, la jeune femme était en pleine négociation avec le propriétaire pour augmenter le nombre de parts qu'elle aurait demain.

- Excusez-moi madame, dis-je en les interrompant.

- Attendez une seconde, je vous prie. Je suis en pleine négociation avec cet escroc.

- Escroc c'est un peu fort, mais bon, chuchota le pâtissier.

- J'ai remarqué que vous vouliez avoir une part de fraisier et puisque je n'ai pas encore mangé, cela me ferait plaisir de te l'offrir, lui dis-je avec un sourire aux lèvres.

La femme à la chevelure écarlate me regardait avec des étoiles dans les yeux. J'avais l'impression de lui avoir fait l'un des plus beaux cadeaux qu'elle n'avait jamais reçus. Le pâtissier, lui, me regardait comme si je venais de lui sauver la vie, que je venais de le sauver de la guillotine.

- Vous feriez vraiment ça pour moi?

- Bien sûr, j'aurai juste à prendre une autre pâtisserie.

- Je vous remercie infiniment. Laissez-moi au moins vous offrir un autre gâteau.

Le pâtissier retourna en arrière du comptoir et servit les quelques clients qui avaient attendu que le petit spectacle offert par la jeune femme et le pâtissier soit terminé. Quelques clients me jetaient des regards reconnaissant pour avoir ramené le silence, d'autres dévisageaient la jeune femme qui avait eu ensuite la gentillesse de m'offrir une autre part de gâteau pour me remercier. J'avais eu beau refuser, mais celle-ci avait insisté et la dernière chose que je voulais était de la mettre en colère. Une fois notre tour arrivé, la jeune femme me paya une part de tarte au citron, faisant comme si rien ne c'était passé. Nous sommes allées nous asseoir à une table qui se trouvait dans la boutique.

J'appris que cette femme s'appelait Erza et qu'elle venait d'une famille de bourgeois. Nous fîmes tranquillement connaissance, discutant et riant de tout en de rien. Une fois nous nous sommes même moqués d'un garde qui avait glissé dans une flaque de boue. Son amure qui était d'une couleur argentée était maintenant devenu d'une magnifique couleur brune. Je peux vous dire que son ego en a pris un coup. Tous les villageois qui l'avaient vu tomber étaient tous partis à rire. Erza m'apprit que ce garde faisait partie d'un groupe qui ne respectait pas le peuple et que malheureusement, plusieurs groupes de ce genre existaient dans la ville.

Les parents d'Erza faisaient partie des bourgeois qui voulaient des changements et qui défendaient le peuple. J'étais contente d'apprendre que d'autres personnes se rebellaient contre les nobles et le roi, mais si ma nouvelle amie venait à apprendre que je venais d'une des familles de nobles les plus détestés du royaume, je ne suis pas sûr qu'elle voudrait encore se retrouver en ma présence. Les seules choses qu'elle connaissait sur moi, c'était mon nom et que c'était la première fois que l'on m'autorisait à sortir. Elle ne savait pas qui était mes parents, ni que j'étais une Heartfilia, mais je lui avais avoué que je n'aimais pas du tout la façon dont le peuple se faisait traiter, comme s'il était les esclaves des personnes qui leur étaient supérieurs.

Je crois que c'est à ce moment-là, une fois queje lui ai avoué que moi aussi je n'aimais pas la situation que vivaient lesvillageois, qu'un lien se forma entre nous. Je sus également, que j'avaisénormément monté dans son estime et que je pourrai désormais lui faireconfiance. Une amitié solide c'était créé entre nous et que peu importe ce quiarrivera, nous pourrons compter l'une sur l'autre. Pour Erza, j'étais devenuune confidente et également, une personne qui lui serait très utile dans leurrébellion, mais ça bien sûr je n'en savais rien...

Fille de noblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant