Chapitre 8-1 : Nouvelle perspective

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– Woh ! m'exclamai-je en lâchant brusquement Caligo.

Immédiatement, le lien que j'avais établi avec l'épée se rompit, et ma vision redevint normale. Sauf que... je restais éveillée. Je ne m'évanouissais pas, même pas une seule seconde. Étais-ce parce que je ne l'avais pas utilisé longtemps ? J'avais réussi avec la technique de Rubis ! 

Enfin, plus ou moins, Caligo avait joué un rôle que je n'avais pas encore très bien compris. Encore hébétée, je recommençais tout de même l'expérience. Une fois encore, je concentrai l'énergie en Caligo, puis l'attirai de nouveau vers moi. Je réussis une nouvelle fois à activer le fluide. Cette fois-ci, je ne lâchai pas l'épée, et la gardai bien serrée dans ma main. Je contrôlai parfaitement mon fluide, aucun sentiment de fuite ou autre. 

Et grâce à lui, je pouvais même voir des sortes de fils me relier à mon épée. Infimes, quasi imperceptibles, mais bien présents. Ils brillaient de mille feux, tout comme les gravures sur la lame. J'étais connectée, d'une manière où d'une autre, à Caligo. Je commençai à faire quelques mouvements avec, bougeai, tournai sur moi même. Je jetai un coup d'œil au bac à sable et pris la décision de m'entraîner avec. Je réglai rapidement sur moyen. Placée sur le cercle rouge, j'attendis que les rouages se mettent en marche. Les bras commencèrent à trembler, puis à se mouver. 

Je fermai les yeux un instant, puis les rouvris brusquement. Je virevoltai entre les piquets, donnai des coups partout. Je ne me fis pas toucher une seule fois, et une certaine euphorie s'empara alors de moi. Je bondis en l'air, et atterri sur un des piquets. Je tapai chaque endroit, si bien que tout devint rouge à une vitesse folle. Signe que j'avais frappé chaque endroit. Avec le fluide, j'anticipai chaque mouvement, chaque coup porté par le piquet. 

Caligo était devenu l'allongement de mon bras, ce qui manquait à mes combats. Cette connexion était si nouvelle, si unique. Et je n'avais jamais aussi bien maîtrisé le fluide. Avant, je ne réussissais à l'activer que sous le coup de l'émotion, où en cas d'extrême nécessité. Mais à chaque fois, j'en avais peur, et donc je n'utilisais pas toutes les possibilités que cela m'offrait. 

Tout paraissait brouillé, parfois c'était clair, d'autre fois complètement confus. Mais là, l'impression que j'avais, était que Caligo agissait comme un canalisateur. Il me donnait l'énergie nécessaire pour contrôler le fluide. Ni trop, ni pas assez. Juste la quantité nécessaire, et elle était stable. Je ne savais pas si Rubis était capable de contrôler lui-même la quantité d'énergie nécessaire au fluide, moi en tout cas Caligo remplissait ce rôle. Au bout d'une dizaine de minutes, je décidai de stopper cela.

Je craignais que forcer dès la première fois me causerait des problèmes. Déjà, ne pas savoir si j'allais où non m'évanouir était assez dissuasif. Surtout que je n'étais pas dans le sous-sol, à l'abri des regards. Je jetai d'ailleurs un œil à Rubis. Il me fixait intensément, l'air content. Je lui adressai un sourire en coin, et il remua des ailes. Je soufflai un bon coup et m'assis sur le vieux banc. Je déposai Caligo à côté de moi. 

Dès que le contact entre nous deux fut rompu, je fus prise de vertiges. Je du me lever brusquement, et me tenir au banc. J'avais une nausée brusque, et rendis mon déjeuner. Beurk. Bon, heureusement que je n'avais pas fait durer cela plus longtemps, relativisai-je. Enfin, je ne m'attendais pas à cela. J'inspirai, expirai le plus calmement possible. Bon, la prochaine fois je ferai un peu moins. Même beaucoup moins. Entre s'évanouir et vomir, je ne savais pas vraiment lequel était le pire. Je fouillai dans ma besace et dénichai une bouteille d'eau. Je la bus avidement, et entendis un bruit derrière moi. Je me retournai brusquement, et aperçus quelques oiseaux s'envoler. OK, j'étais trop à cran. 

J'avais l'impression que j'allais me faire attaquer d'un moment à l'autre. Mes ailes me démangeaient, je décidai donc de retourner dans le sous-sol les dégourdir quelque peu. Une fois en bas, j'enlevai mon haut et dépliai tout doucement mes ailes. Je les bougeai un peu dans tous les sens, comme d'habitude. Je voulais d'abord les maîtriser au sol avant de tenter de voler. Pourquoi ? Comme l'avait dit Zéphyr, éviter de finir en crêpe au sol. Je me posai soudain une question. 

Mutante - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant