Mutante - Tome 2

Chapitre 17-2 : Premier combat

Il fallut qu'il dise mon prénom pour relever la tête. Une demi-seconde surpris, il repartit pourtant immédiatement à la tâche. Quelque chose me disait que le timing devait être respecté à la lettre. Dans le bus, on trouvait une immense rangée de sièges, dos aux fenêtres. Un peu comme dans le taxi que j'avais pris pour aller au rendez-vous avec les Lumen Master.

Je m'asseyais, Caligo et ma besace sur les genoux. Presque personne ne bavardait, nous étions tous concentrés. En face de moi, Marco affichait un sourire en coin. Il me lança un regard effrayant, auquel je répondis par un haussement de sourcil. Malgré ce que j'avais pu entrapercevoir, il ne m'aimait toujours pas.

Pourtant, ça l'avait bien fait rire de me taquiner. Les yeux qu'il arborait à présent étaient justes terrifiants. Je dirigeai les miens ailleurs, tout en triturant la housse de Caligo. Nous allions vite, chaque bus suivait l'autre de très près. Nous arrivâmes au lieu de rendez-vous en quelques minutes. Encore une fois, on scanna nos bracelets, mais pas nos Sivoires. Après avoir passés des portiques de sécurité, nous arrivâmes devant une immense porte.

En relevant la tête, j'écarquillai les yeux. Devant moi se tenait l'arène la plus majestueuse que j'avais pu voir. Dans un style plus asiatique que Hélios, elle imposait par ses couleurs et son architecture. Le rouge dominait, suivi par le marron. Je n'étais pas la seule à admirer l'édifice. J'aurais voulu pouvoir contempler la structure plus longtemps, mais on nous fit entrer dans le bâtiment. Encore une fois, on scanna nos bracelets. Je trouvais presque la sécurité ridicule.

Les professeurs nous conduisîmes vers un grand escalier, menant à ce que je supposais être le sous-sol du bâtiment. Nous le dévalâmes rapidement, toujours en rang. Il durait un certain temps, et je compris pourquoi en arrivant en bas. Le plafond de ce sous-sol était immense, plus que le gymnase d'Hélios. Pour l'instant, nous nous trouvions dans une immense pièce presque vide, avec seulement un comptoir au bout.

Ce fut par la suite que je remarquais les nombreuses portes présentes sur les côtés, calquées les unes sur les autres. L'exactitude des distances les séparant était quasiment maniaque. En observant l'architecture, je me rendis compte que ce n'était plus le même style asiatique que l'extérieur, mais qu'on se dirigeait plutôt vers un côté oriental, appuyé essentiellement par les décorations aux murs.

Pourtant, la transition d'un style à l'autre n'était pas choquante. Tout se complétait avec une harmonie assez étrange. On nous emmena ensuite vers une porte sur le mur de gauche, de couleur dorée. Lopez alla donner quelque chose aux personnes assises au comptoir, pour revenir en vitesse au petit trot. Il avait l'air inquiet. L'élève derrière moi me poussa, je me dépêchai alors d'entrer dans le nouvel endroit.

Plus petit, mais toujours aussi haut, des bancs étaient disposés ça et là. Cela contrastait avec l'immense pièce derrière nous. De nombreuses portes encore une fois étaient disposées au fond de la pièce, toutes blanches et sans ornements. Un autre comptoir bloquait l'accès, le seul moyen de passer était un vantail en métal. La personne qui nous guidait passa la main à Lopez, qui nous ordonna de nous asseoir.

– Bien, nous y voici. Ce premier combat est le même pour tous, vous commencerez par quelque chose de classique. Derrière moi se trouvent des portes numérotées. Vous allez recevoir un numéro au hasard d'un autre élève d'une autre classe, votre adversaire. Donc, ce premier combat est à mains nues. Il vous faut mettre votre adversaire à terre pendant quinze secondes. Les armes sont interdites, vous les déposerez devant votre espace de combat. Votre numéro va vous être affiché sur cet écran.

Il manipula une petite télécommande et un écran s'afficha devant lui, projeté par un holoprojecteur. Nos noms s'affichaient tous, par ordre alphabétique. A côté, des chiffres tournaient sans cesse, pour finir par s'arrêter à un moment. Le numéro 18 s'afficha à côté de mon nom.