Mutante - Tome 2

Chapitre 30-1 : Découverte

Six jours avaient passés depuis notre discussion avec Falco. Malgré sa promesse, il ne semblait pas avoir tout dit. Malgré tout, il avait compris, au moins en partie, que mes ailes étaient dû à une sorte de « mutation ». Et que je pouvais utiliser le fluide. Enfin ça, il l'avait vu avec les examens et le reste.

Il semblait supposer que tout était lié aux expériences que j'avais subi, et non à mon aptitude naturelle à posséder le fluide, pour mon plus grand bonheur.

Le second examen se tiendrait dans quatre jours. Mais pour aujourd'hui, l'heure était à la découverte. Falco nous avait enfin amenés dans la fameuse pièce où s'étaient tenues des expériences interdites. Nous étions juste devant la porte.

Le directeur l'ouvrit, nous laissant passer d'abord. Ce fut l'odeur qui m'assaillit en premier. Elle me rebuta, m'obligeant à reculer de quelques pas. Mais la deuxième chose qui me fit chanceler, ce fut l'énergie qui se dégageait de cette pièce. Elle était unique, et bien trop étrange, presque connue. Je dus attendre plusieurs secondes avant de ne plus en souffrir.

– Ça va ? insista Lucy, inquiète.

J'acquiesçai. Falco ne posa pas de question, mais son regard inquisiteur ne m'échappa pas. Je ne lui avais pas parlé des énergies, et je ne comptais pas le faire de si tôt. Je ne lui faisais pas confiance, même après ses promesses.

– L'odeur, lui signifiai-je d'un geste de la main.

Je continuais d'avancer, à la fois anxieuse et impatiente. Devant moi se tenait un décor similaire aux photos. Des étagères, le fauteuil, les tables. Les marques sur le mur. Ce fut vers elles que je me dirigeais en premier.

Zéphyr et Lucy entamèrent des recherches dans les divers documents, Miller observa les instruments d'opération. Falco nous regardait, ou plutôt nous surveillait. Je frôlai le mur au fond du bout des doigts, tentant de comprendre ce que tout ça signifiait.

L'énergie qui s'en dégagea confirma mes craintes : c'était un Mutant qui avait laissé ça. Cinq marques de griffes. Cela confirmait de plus en plus mes soupçons. Une main humaine, cinq doigts. Les griffes étaient exactement au bon endroit. Mes ongles pouvaient les suivre comme si j'en étais l'auteure. Nous continuâmes nos recherches pendant un bon moment.

– J'ai trouvé quelque chose ! s'exclama Lucy.

Falco se dirigea aussi vers ma meilleure amie. Elle me tendit son bout de papier. Je le saisis, le déchiffrant le plus vite possible. C'était des Anciens Scriatés. Mais la moitié était déchirée. J'eus du mal, mais si ça avait été des Scriatés normaux, j'aurais pu déchiffrer immédiatement.

– Des Anciens Scriatés, signifiai-je. Impossible de les lire.

Mes amis comprirent mon mensonge, et Lucy me reprit le papier des mains. Elle me montra cependant l'image, ce qui avait attiré son œil.

– Des yeux ? Et alors ? fit Falco.

– La pupille a disparu, comme les yeux des Mutants, soupira Lucy.

– Ça n'apporte rien, contredit le directeur.

– Je vais quand même le prendre, murmurai-je rapidement. Ce croquis m'intrigue.

Le directeur fronça les sourcils, mais ne releva pas. Je me dirigeais vers la chaise, légèrement inquiète. Elle n'augurait rien de bon. Miller vint à côté de moi, désignant les entraves sur les accoudoirs.

– Regarde les traces. Cinq griffes.

– Comme sur le mur, complétai-je.

– Un humain se transformant en Mutant ? supposa-t-il en chuchotant.