Chapitre 34-2 : Doutes

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Récupérant mes notes éparpillées sur le sol, j'allais quitter la grotte, lorsque j'entendis Rubis entrer. Cela faisait trois jours depuis le rapport sur Nuna. Trois jours que je n'avais pas parlé à Zéphyr. Lucy et moi échangions quelques mots, mais elle était toujours bouleversée.

Étant donné la disparition de Gale, sans compter que Nuna était la soeur de Zéphyr, sa mort tragique l'avait beaucoup affecté. Quant au rouquin, il était brisé. Il venait en cours, mais son visage faisait extrêmement peur : blanc comme s'il était au dernier stade d'une grave maladie, tout en étant froncé de la fureur qui l'animait.

Auparavant, il espérait que Nuna soit toujours vivante. Malgré tout. Mais là, il avait confirmation qu'elle n'était plus de ce monde. Rubis n'avait pas l'air de m'en vouloir pour la dernière fois. Il se posa un instant sur mon épaule, puis se dirigea vers la paroi. Il tapota du bec un endroit précis.

Curieuse, je jetai un coup d'œil. C'était là où j'avais frappé avec mon poing. A l'odeur, j'y avais laissé quelques gouttes de sang. J'en profitai pour donner une petite fiole de ce liquide à Rubis. Ça lui permettait de se nourrir sans attirer les soupçons, et donc rester dans les alentours de Light. J'examinais la trace d'un peu plus près.

J'avais légèrement entaillé le mur, contrairement à ce que je pensais. Ma trace était donc aussi sur ces murs. J'examinai d'ailleurs d'un peu plus près les griffures sur les parois. J'avais toujours pensé qu'il pouvait s'agir d'Anciens Scriatés. Mais je n'avais jamais essayé de les déchiffrer. Pensant que cela pourrait me changer les idées, je trouvais une marque lisible, et l'examinais de près.

– « Sor...tir», déchiffrai-je.

Ce n'était pas rassurant. C'était la même chose pour toutes les autres marques. Falco avait dit que l'on essayait d'examiner des Mutants ici, il y a longtemps. Et les sortes de cage que nous avions trouvés un jour avec Lucy et Zéphyr confirmaient cette hypothèse.

C'était ces Mutants qui avaient laissés ces marques ? Les Mutants pouvaient-ils écrire ? J'interrogeai Rubis, qui tenta de me donner une réponse. Je lui donnais une feuille, qu'il griffa avec ses serres. Mais pour ça, il activa le fluide. Subjuguée, je regardai le résultat. « Oui ». Je pouvais distinctement le lire, en Anciens Scriatés.

– Attends, les Mutants sont capables d'écrire des Anciens Scriatés ? m'écriai-je.

 A moins que ce ne soit que du hasard. Au bout d'une longue heure d'explications, Rubis parvint à me donner quelques informations. Cet oiseau en possédait des tas, mais ne les donnai uniquement après une longue demande. Il avait aussi toujours du mal à communiquer avec moi, alors que dans l'autre sens, ça marchait bien.

– Si je récapitule, les Anciens Scriatés, comme les Scriatés, ne sont que l'expression littérale des énergie, m'exclamai-je. C'est pour ça que les Scriatés sont lisibles dans toutes les langues ! Chacun les voient d'une façon différente.

C'était quelque chose qui dépassait notre entendement, notre perception de la réalité. Et donc, seuls les membres claniques pouvaient en déchiffrer une partie, grâce au Giaco présent dans le sang. Si mon père et moi pouvions facilement comprendre, c'était parce que celui-ci était très fort.

– Mais pourquoi je n'arrive pas à lire correctement le français ? bougonnai-je.

L'ababil ne pouvait pas répondre à ça. L'hypothèse que j'avais, c'était que mon cerveau s'efforçait d'interpréter les lettres comme des Scriatés, mélangeant tout. Ça expliquerait pourquoi l'alphabet semblait danser devant mes yeux.

Je songeais alors que Roxanne Sorn, « première » Lumière à lire les Scriatés, devait avoir un sacré taux de Giaco dans le sang. Mon père lui avait-il appris car il avait détecté ça ? Savait-il détecter les taux de Giaco présent dans les êtres vivants ?

Mutante - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant