Chapitre 18-2 : Course

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Je délogeais Caligo du sol, avec difficulté. Winaruz se releva et se ressaisit. Il essaya de m'aider à enlever l'épée, mais je l'en empêchai. Il se brûlerait. Le mur s'abaissa complètement, et nous nous retrouvâmes face à deux autres personnes, une fille et un garçon. Ils étaient debout, nous fixant exactement de la même manière que nous. Le chronomètre était presque à sa fin.

– L'artefact va apparaître. Il faut qu'on le récupère, et qu'on le mette dans le creux. L'arbitre disait le premier à le mettre, il n'a jamais précisé s'il parlait d'une personne ou d'un groupe. C'est ça, l'autre piège !

– Tu es sûre ? s'étonna Winaruz.

Je hochai la tête. J'en étais persuadée. Le gong retentit alors, et le carré du milieu de cette nouvelle pièce monta, laissant apparaître une boule de verre en son sein. Sur un socle très fin, elle avait l'air extrêmement fragile. L'autre équipe ne tarda pas à comprendre, et se rua sur l'artefact.

– Récupère la boule, je me charge d'eux ! ordonnai-je à Winaruz.

J'avais plus de chance que lui, puisque son arme était déchargée. Je courus donc vers l'autre équipe, et pu arriver avant elle vers l'artefact. Entre-temps, elle s'était disputée. La fille avait tenté de stopper le garçon, et il avait riposté. Si ma logique était la bonne, il fallait faire équipe dans tous les cas.

Je me plaçai devant l'artefact, laissant à Winaruz le loisir de le prendre. Il ne se fit pas prier, et s'empara de la boule. L'autre équipe réagit tout de suite, cessant de se battre. Le garçon me sauta dessus, avec son arme devant lui. Il s'agissait d'un bâton très long. Il visa mes jambes avec, et réussit à me flanquer un coup à mon insu.

Un cri s'échappa de ma bouche quand je tombai au sol. Son bâton s'était transformé en corde, s'enroulant autour de mes jambes. Par réflexe, je voulus la couper avec Caligo, mais elle était bien trop résistante. Je savais que je ne pouvais pas refaire brûler le bout de la lame avec le fluide, ce n'était qu'un coup de chance la dernière fois. Un coup désespéré, ou plutôt instinctif.

Le garçon se rapprocha alors de moi, voulant sûrement m'assommer. Je réagis de suite, tournant sur moi-même en battant des jambes pour me défaire des liens. Par une roulade arrière, je me relevai immédiatement. Mon assaillant revenait à la charge, avec son bâton cette fois. Il l'enroula une nouvelle fois, autour de mon épée.

Malheur lui en prit, car en essayant de la soustraire de mes mains, il la toucha. Il recula en criant, soufflant sur sa main. En un coup d'épée, je récupérai son arme et la balançai au loin. Je fonçai vers lui, essayant tant bien que mal de l'immobiliser. La difficulté de ce genre d'épreuve était que nous ne devions pas blesser gravement notre adversaire. Je ne pouvais donc pas utiliser Caligo comme je le souhaitais. J'essayais tout de même de le paralyser un instant.

Il avait tout de suite compris que mon épée le brûlait, alors il esquiva tous mes mouvements sans tenter de riposter. Au bout d'un long moment de poursuite, je finis par réussir à l'acculer dans un coin de la pièce, lame sous la gorge. Il se paralysa, sûrement effrayé par les brûlures qu'elle pouvait provoquer.

Je lui donnai un coup de genou dans le ventre, puis sur la nuque. Il gémit de douleur, et s'affaissa au sol. Je lui pris la gorge, et exerçai une certaine pression sur son cou. C'était ma mère qui m'avait appris cette technique, bien que je ne l'ai jamais essayé en situation réelle. Il serait inconscient pour quelques instants.

Je saisis ma veste, et m'arrangeai pour produire des menottes de fortune. Je pus enfin voir comment Winaruz s'en sortait. C'est-à-dire pas du tout ! La fille de l'équipe adverse traversait la pièce avec la boule en verre dans ses bras.

Mutante - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant