Chapitre 9-1 : Opale

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– D'accord, dit lentement Miller. Tu avances bien. Merci Rubis !

L'ababil, perché sur mon épaule, secoua ses ailes et poussa un petit cri, résonnant dans la grotte. Il était ravi d'être le centre de l'attention. Cela me faisait bien rire à chaque fois.

– On en sait tellement plus sur le fluide à présent ! Tu pourrais écrire un bouquin avec tout ce que tu apprends, rit-il en me fixant de ses yeux noisettes.

Je levai les sourcils, surprise et embarrassée à la fois.

– Ça va être difficile au niveau des sources, répondis-je en riant à moitié.

– Pas faux. Est-ce que je pourrai avoir une démonstration ? Tu l'as montré à quelqu'un pour l'instant d'ailleurs ?

Je secouai négativement la tête.

– J'en ai juste parlé à Zéphyr et Lucy. Je veux bien essayer, mais pas trop longtemps. La dernière fois, j'ai rendu mon déjeuner.

Miller eut une petite mine de dégoût, mais ne fit aucun commentaire oral. Je dégainai Caligo, et allai m'asseoir au centre de la cavité. L'air étant chargé d'énergie, le fluide venait avec aisance. Je pris une grande inspiration et me concentrai au maximum. 

Les yeux fermés, je me coupai de l'environnement et cherchai à ressentir les énergies. Je me coupai le doigt, et les appelai. Elles répondirent à mon « appel » et bientôt, Caligo chauffa doucement dans ma paume. Une fois concentrée, la chaleur fut attirée par ma plaie, et s'infiltra lentement le long de ma main, mon bras, mon épaule, et enfin ma tête. 

Mon corps entier s'embrasa. J'ouvris subitement les yeux, et me levai. Je me retournai et regardai Miller. Ses yeux s'écarquillèrent soudainement, et sa bouche forma un « o ». Je fronçai les sourcils. Il m'avait déjà vu activer le fluide, pourquoi faisait-il cette tête ? 

Mes ailes me titillaient, je décidai de les étendre un peu. Dès que je le pouvais, je les laissai sorties. Ce n'était vraiment pas agréable de les garder cloîtrées toute la journée. Je m'avançai vers Miller, qui fouilla dans sa poche. Je reconnus son vieil appareil photo polaroid, qu'il avait déjà utilisé.

– Qu'y a-t-il ? m'inquiétai-je.

– Je prend une photo. Tu ne m'avais pas dit que tes ailes prenait cette forme !

– Une forme ? répétai-je. Comment ça ?

Le déclic de la photo se fit entendre, et Miller se gratta l'arrière de la nuque. Je pu voir son cœur accélérer. Ce qui était rare, chez lui.

– Caligo s'illumine un peu, mais ça tu me l'avais décrit. Tes ailes, par contre, c'est incroyable !

– Quoi ? Comment ça ? m'énervai-je, impatiente.

Mais qu'est-ce qu'il racontait ? Il ne pouvait pas arrêter de tourner autour du pot !

– Le mieux c'est que tu voies la photo.

Je poussai un soupir, et jetai un dernier coup d'œil à mes ailes. Avec le fluide, je pouvais voir les fils qui la parcouraient s'illuminer au gré de mes mouvements. Elles étaient bien plus étincelantes. Je me rassis au sol – pour prévenir d'une quelconque baisse de tension – et lâchai Caligo. Comme je m'y attendais, mon équilibre fut perturbé quelques secondes et je tanguais légèrement. Pas de nausée pour cette fois.

– Tu ne t'évanouis vraiment plus ! s'exclama Miller avec un sourire.

– Uniquement quand j'utilise l'aide de Caligo, précisai-je. Tout-à-l'heure, je n'ai pas vraiment fait exprès de l'activer et je me suis évanouie.

Mutante - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant