Chapitre 33-1 : Discours

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Allongée sur un lit de l'infirmerie, je fixais Lucy des yeux. Elle faisait de même, n'en revenant toujours pas. Moi, je commençais à m'habituer à ne plus être étonnée par tout et n'importe quoi.

– Partager sa blessure avec les énergies, c'est vraiment possible ? chuchota Zéphyr, restant dubitatif.

– Faut croire que oui, marmonnai-je, toujours en proie à quelques douleurs.

L'infirmière nous avait donné des analgésiques. Restait plus qu'à attendre qu'ils fassent effet.

– Vu que j'avais réussi à me soigner avec les énergies dans l'arène, je pensais que ça pourrait fonctionner avec Lucy. Mais je n'avais pas imaginé récupérer ses blessures.

– Tu ne peux pas te soigner, là ? questionna Miller, assis sur mon lit.

Zéphyr occupait celui de Lucy, toujours main dans la main.

– J'ai utilisé le fluide, puis les énergies avec le « coup de vent », et j'ai bougé les énergies présentes dans le corps de Lucy. Je suis beaucoup trop crevée. Et je n'imagine pas la nausée qui m'attendrais à l'arrivée si je le faisais, ris-je doucement.

L'infirmière arriva avec nos dossiers, prête à nous donner nos diagnostics.

– Vous avez toutes les deux frôlé une forte commotion cérébrale. Évidemment, je ne vous félicite pas. Mais vous pouvez m'expliquer comment vous vous êtes fait ça ? On dirait qu'Amy a donné un coup de tête à Lucy.

– On se battait, pour s'entraîner, précisai-je. Avec des bâtons. On s'est heurté, comment, je ne sais pas vraiment.

– Et j'ai glissé du coup je suis tombée, ajouta Lucy.

– Ça, je l'ai remarqué, soupira Mme. Neil. Ton coccyx est salement amoché. Enfin, j'ai un bon élixir pour ça, tu ne devrais plus avoir mal d'ici deux ou trois jours. Mais pour vos têtes, il faudra prendre ces médicaments à chaque repas, compris ?

Nous acquiesçâmes, soulagées que ça ne soit pas plus grave. L'infirmière repartit, et Miller fit de même. Rester aurait été étrange, pour un professeur particulier. Même si maintenant, il était bien plus que ça pour moi.

– Soigner avec les énergies, ça peut aussi être un sacré avantage, remarqua Zéphyr.

– Peut-être, mais il ne faut pas en abuser, contredit Lucy. Au vu de tout ce que tu as dit Amy, j'ai une petite théorie. Comme tu n'es pas un Mutant entièrement, tu ne peux pas maîtriser autant les énergies qu'eux. Ton corps n'est pas assez « fort » pour ça. Du coup, quand tu en abuses, tu as des nausées et autres. Je pense que tu as une sorte de « réserve », contrairement aux Mutants. Ce qui fait que tu ne peux pas manier les énergies à l'infini, car ça pompe toutes tes forces.

– Ce qui veut dire que je serai toujours limitée comme ça ! m'exaspérai-je.

– Pas forcément, objecta Lucy. J'imagine que si tu t'entraînes, tu doseras beaucoup mieux les énergies à utiliser. Comme là avec nous, tu es parfois dans l'excès. Si tu maîtrises mieux, ta « réserve » s'amenuisera beaucoup moins vite.

– Ça m'a l'air logique, renchérit Zéphyr.

– Pour l'instant, je crois que je vais juste dormir, grommelai-je.

Mes amis froncèrent les sourcils, puis finirent par éclater de rire.

***

J'ouvre les yeux subitement. Ma vision tangue, je vois flou par endroits. Je regarde autour de moi. Tout de suite, mon cœur se met à battre un rythme irrégulier. Il a quelques arrêts, et s'accélère plus vite que je ne le pensais capable.

Mutante - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant