Stepbrother

19. La nouvelle

Alors que je me rhabille, ma tête devient soudainement lourde. Mes oreilles bourdonnent et une tronçonneuse me déchiquete la tête. Avec toute cette adrénaline, j'avais oublié ma gueule de bois. Je sors rapidement de la pièce et me dirige vers mon lit où je m'écrase en jurant. Ma tête me fait vraiment mal.

Pourquoi j'ai bu déjà ? Ah oui, Veronica.

Cette fille était agglutinée contre mon Idris. Dans la voiture, il n'a pas aimé la façon dont je parlais d'elle mais il ne l'a jamais mentionnée avant et il ne m'a même pas dit qui elle était pour lui !

C'est peut-être son ex... Alors pourquoi elle était collée contre lui ? Et s'ils se seraient remis ensemble ?

Je me retourne sur le dos et fixe intensément le plafond. Idris m'a embrassée. Ça veut dire qu'il ne peut pas sortir avec cette Veronica puisqu'il est avec moi maintenant et je le connais assez pour être sûre qu'il est un homme avec des principes. Il ne sort pas avec elle mais avec moi.

J'essaie de me convaincre du mieux que je peux.

Cette Veronica est belle. Très belle. Je ferme les yeux et, malgré mon mal de tête, je me concentre pour me souvenir d'elle. Elle était blonde. Ses cheveux lui arrivaient aux reins et ils étaient raides. Tout le contraire de moi qui a les cheveux châtains avec des boucles désordonnées.

Je continue ma description mémorial : la fille était grande, la même taille qu'Idris, alors que lui et moi avons une tête d'écart ! Je n'étais pas assez proche pour distinguer ses traits de son visage mais par contre je me souviens qu'elle portait une très jolie jupe bleue avec des détails blancs et un haut noir qui allait avec ses escarpins.

***

Tandis que j'avale un doliprane, maman s'assoit sur la chaise haute à côté de moi.

-C'était bien hier ?

-Super.

Je la regarde et vois dans ses yeux qu'il faut que je fasse un peu plus d'effort.

-J'ai rencontré d'autres personnes et on a dansé. C'était vraiment chouette.

-Tu as bu ?

Je retiens ma respiration en me demandant si je dois lui dire la vérité. Finalement, je hoche doucement la tête mais maman ne semble pas énervée, ni choquée ou quoi que ce soit. Elle ajoute simplement :

-Tant qu'Idris est avec toi, tout va bien.

Elle me jette un long regard puis se lève en me laissant seule dans la cuisine.

Est-ce qu'elle sait ?

Pendant toute la matinée, Idris et moi nous nous évitons. Lui parce qu'il a peur qu'on fasse quelque chose de suspect et moi parce que je repense à cette Veronica collée contre lui.

Charly nous appelle à table et toute notre petite troupe accourt au salon. Je m'assois en bout de table mais le beau brun vient s'installer à côté de moi. Je le regarde et ses yeux saphir me fixent. A chaque fois j'oublie qu'il a des yeux magnifiques. Il me sourit, l'air de rien, et se tourne vers Ilan pour lui parler de son prochain match de foot.

Alors que je mange mes haricots verts, la main d'Idris se pose sur ma cuisse. Je frissonne et me tourne brusquement vers lui mais il continue tranquillement sa discussion. Je déglutis deux fois avant de pouvoir mastiquer à nouveau mes légumes. J'ai chaud, tout d'un coup.

Je me dépêche de finir mon assiette et d'avoir à nouveau une couleur normale sur les joues. Et lorsque Charly parle de ses projets pour son bureau d'avocats, je prends la main d'Idris dans la mienne et guette sa réaction. Ses lèvres s'étirent en un sourire et ses doigts serrent doucement les miens. Il tourne la tête vers moi et nous nous dévisageons.