41. Adieux

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Je monte dans ma chambre le plus vite possible mais je vois flou ; mes larmes m'obstruent la vue et je risque de tomber dans les escaliers mais je n'en ai plus rien à faire. Je prends ma plus grande valise et l'ouvre avec fracas sur mon lit, puis je vais dans mon dressing et pioche au hasard des vêtements pour les fourrer dedans. Je renifle en mettant ma veste et m'attache négligemment les cheveux pour ne plus les avoir dans les yeux.

-Ambre ?

La voix d'Idris me stoppe dans mes mouvements et je me fige. Je soupire et l'ignore pour enfiler mes baskets.

-Écoute, je... Ne pars pas.

Quel culot, il n'y a même pas deux minutes, sa mère me traitait comme une moins que rien et il ne disait rien pour l'en empêcher.

-Pourquoi pas ? je murmure.

-Parce qu'Angèle et Ilan tiennent à toi.

Je me lève et le regarde en me faisant violence pour ne pas pleurer encore une fois.

-Et toi non, visiblement.

-Tu as embrassé Teddy.

-Mais enfin Idris ! Tu sais très bien que ce n'est pas vrai ! je hurle à m'en casser la voix.

-La vidéo montr...

-La vidéo rien du tout ! Elle ne prouve rien !

Je me tais et on se défie du regard pendant quelques secondes mais je finis par craquer et lui dire ce que j'ai sur le cœur :

-C'est incroyable le peu de confiance que tu as en moi. Tu crois tout ce que raconte ta maman adorée alors que pas plus tard qu'hier, tu la détestais ! Sans parler de ta Veronica chérie qui te ment sans que tu ne le vois parce que tu es beaucoup trop naïf pour t'en rendre compte !

Idris ne répond rien mais se pince l'arête du nez en fermant les yeux. Lui-même ne veut pas voir la vérité en face.

-Je croyais qu'on s'aimait.

Ma voix se brise et, à mon grand regret, les larmes que j'ai retenues depuis qu'il est entré dans ma chambre se déversent sur mes joues.

-Je t'aime encore, Ambrette.

-Ne m'appelle plus jamais comme ça.

Je referme ma valise puis attrape mon téléphone sur ma table de chevet. Je passe devant Idris qui est resté immobile au plein milieu de ma chambre, et descends les escaliers du mieux que je peux avec mon bagage.

Je me dirige ensuite dans le jardin et m'approche d'Angèle et d'Ilan. En me voyant, moi et mes larmes, Ilan se relève instantanément de son transat et accoure vers moi, suivi de près par sa sœur.

-Ambre ! Ça va ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Ta mère est un monstre.

Je m'accroupis et prends Angèle dans mes bras pour lui faire un dernier câlin. Je la serre fort contre moi et lui chuchote quelques mots à l'oreille :

-Mon cœur, promets-moi de ne jamais, jamais croire un mot de ce que te dira ta mère.

-Je te promets.

Je la prends par les épaules et regarde la blondinette qui me sourit tristement.

-Croix de bois, croix de fer...

-...Si je mens, je vais en enfer, finit Angèle.

Je me redresse et prends Ilan dans mes bras.

-Tu n'es pas obligée de partir Ambre, j'ai...

StepbrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant