38. Le plan

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Angèle me prend la main, me faisant revenir sur Terre, et me demande l'heure.

-Quatorze heures trente-sept.

La petite me sourit et on rit ensemble en se disant que Maria va bientôt repartir. Elle m'explique ensuite que sa mère lui a dit qu'elle était désolée de n'avoir pas été là durant les dernières années.

Je retiens mon souffle : est-ce qu'Angèle s'est faite avoir ?

-Et puis tu sais, je savais qu'elle mentait parce que Pauline quand elle nous ment, à moi et à mes copines, elle n'arrête pas de se toucher les mains et elle ne nous regarde pas dans les yeux. Alors je me suis rappelée de ça et j'ai vu que Maria touchait ses bracelets et qu'elle ne me regardait jamais dans les yeux.

Je prends ma petite Angèle dans mes bras en la serrant fort. C'est incroyable qu'elle réagisse comme ça, elle est très observatrice.

On continue de jouer toutes les deux jusqu'à ce que j'entende Idris nous appeler depuis la baie vitrée. On rentre dans la maison en se tenant par la main et j'aperçois Ilan qui est déjà dans l'entrée avec son frère et Maria. Je ne regarde pas ma montre mais je sais déjà qu'il est l'heure pour la brune de repartir.

Angèle ne me lâche pas la main, même lorsque Maria l'embrasse, et pour ma part je fais tout pour ne pas croiser le regard d'Idris, mais c'est dur car il n'arrête pas de me fixer. Finalement, après avoir dit au-revoir à Ilan, Maria se tourne vers moi.

-Ma puce... je suis désolée que notre première rencontre ait été aussi infructueuse.

Je ne dis rien et continue de la toiser, elle et ses surnoms ridicules.

-Mais on pourra se rattraper demain ! déclare-t-elle.

Je crois qu'elle devient folle.

Maria ouvre la porte d'entrée et dépose un bisou sur la joue de son fils aîné avant de repartir en marchant comme si elle faisait un défilé de mode. Idris referme la porte et je soupire, le moins qu'on puisse dire c'est que cette après-midi était éprouvante !

-Maman revient demain, nous annonce-t-il.

Ma première pensée est : maman ? Depuis quand est-il passé de Maria à maman ? Mais rapidement ma deuxième pensée vient s'immiscer dans ma tête et aussitôt mon visage se crispe.

-Elle revient demain ?

-Oui elle revient demain, répète Idris en soutenant mon regard.

-En quel honneur ?

-Le mien.

-Tu rigoles, j'espère ? je m'exclame en m'approchant de lui.

-Est-ce que j'en ai l'air ?

Je regarde son visage qui est aussi fermé qu'une huitre.

-Charles est au courant ? je demande.

-Pas besoin, on fait l'unanimité.

-Je ne crois pas, non.

-Je crois que si, Ambre.

La voix d'Idris est aussi froide que le vent d'Antarctique. Je ne l'ai jamais vu aussi méchant et distant et ses yeux sont extrêmement foncés ; le bleu saphir a fait place à un bleu encre .

-Ilan et moi sommes d'accord pour qu'elle revienne demain matin.

Je me tourne vers mon demi-frère et je le regarde qui me supplie avec ses yeux de ne pas lui en vouloir. Je secoue la tête, pourquoi font-ils ça ?

StepbrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant