Stepbrother

17. L'abus d'alcool est dangereux pour la santé

-Ambre ! m'interpelle Cleo. Tu étais passée où ?

La voix de mon amie me fait sursauter et je me retourne en lui disant que je dansais. Cleo me regarde soupçonneusement. Peut-être parce que je rigole alors qu'il n'y a rien de drôle.

-Tu as bu quoi ?

-Du punch.

-Combien de verre ?

Je regarde mes doigts et lève mon pouce, puis mon index et mon majeur.

-Deux.

Je crois un instant que Cleo va me réprimander mais elle n'en fait rien, à la place elle rigole.

-T'es complétement ivre ! crie-t-elle.

Je secoue la tête et ris à m'en tordre le ventre pendant qu'elle nous prépare des shots.

-C'est quoi ?

-Aucune idée !

Je hausse les épaules et avale le liquide trois fois de suite. Il passe dans ma trachée sans aucun souci et je tape dans mes mains, prête à recommencer. C'est au tour de Cleo et elle déglutit avec une petite grimace.

-La vache, c'est fort ce truc-là !

Je la prends par la main et on se trémousse ensemble au rythme de la musique.

Un peu plus tard, les amies de Cleo nous rejoignent accompagnées de trois gars. Je regarde le premier : il est blond. Le second fait quinze centimètres de moins que moi mais le dernier est plutôt mignon ; il a de beaux yeux marron et des tâches de rousseurs sur les joues.

Je continue de danser les yeux fermés et je balance mes hanches de gauche à droite en souriant. A un moment, j'entends Irène rire aux éclats mais la musique est trop forte pour que je perçoive la raison de son rire.

Quelques minutes plus tard, Cleo me prend la main et nous dansons un slow ensemble. En même temps, je lui parle de ma vie, d'Agathe, de mon père mais surtout d'Idris. A son tour, elle me raconte que sa mère est toujours sur son dos, que son père est inactif et aussi que Thomas l'a invitée au restaurant le plus cher de la ville. Je lève les yeux au ciel en murmurant « espèce de richous » mais ma copine l'entend et s'esclaffe de rire.

Je me sers un verre de vodka-coca et retourne danser avec les autres mais je ne les retrouve pas. Il faut dire que je ne prends même pas la peine de les chercher et que je suis trop soûle pour m'en inquiéter.

Alors que je continue de danser dans mon coin, la pièce tourne si fortement que je titube. Heureusement, des mains me rattrapent et je vois le visage du mec de tout à l'heure - celui qui est mignon. Il me fait presque penser à Idris.

Non, je ne veux pas penser à lui et à la fille qui le touchait un peu trop.

Je regarde le gars qui se colle à moi pour danser et lui fais mon plus beau sourire en le prenant par les épaules. Au diable les conséquences.

Les musiques s'enchainent et monsieur tâches de rousseurs balade un peu trop ses mains sur moi. Je me fige en sentant ses grosses pattes sur ma poitrine et ouvre les yeux d'un coup puis me retourne pour lui faire face.

-Non mais ça va pas la tête !

-Désolé chérie mais c'est toi qui t'es collée à moi, répond le gars en haussant les épaules.

Je lui fais un doigt d'honneur et m'éloigne rapidement de la piste de danse pour me resservir. J'attrape la bouteille d'alcool mais une main la prend avant moi.

-Mais tu vas arrêter de me faire chier ! je m'exclame en regardant à qui appartient le bras.

Je vois Idris. Un Idris flou mais Idris quand même.

-De quoi tu parles ?

-Non rien, je croyais que c'était l'autre idiot, dis-je en articulant difficilement.

-Le gars avec qui tu dansais ?

-Ouais. Passe-moi la bouteille.

-Il t'a fait mal ? continue Idris en s'approchant.

-Non je l'ai repoussé. La bouteille.

-Sûrement pas, t'as déjà assez bu comme ça.

-Je vais juste prendre un autre verre et après j'arrête, fais-je en continuant de tendre la main.

Idris me regarde en passant une main dans ses cheveux.

-Aller viens, on rentre.

-Quoi ? Pas déjà, je viens juste d'arriver !

-Va dire au-revoir à tes copines et après on décolle.

-Je ne sais même pas où elles sont, dis-je en croisant les bras.

-Bon c'est pas grave tu les verras demain.

Je ne bouge pas d'un pouce, déterminée à rester là où je suis.

-T'es vraiment têtue, soupire le brun.

Je ne bouge toujours pas et souffle par la bouche, tel un taureau, pour lui montrer que je suis énervée.

-Si tu ne viens pas avec moi, tu appelleras Cassandre pour venir te chercher et je suis sûr qu'elle ne sera pas très contente de voir dans quel état tu es.

-C'est du chantage ça.

Je le foudroie du regard mais il me sourit, fier de lui.

Pendant qu'on marche jusqu'à la sortie, Idris me fait passer devant lui pour pouvoir me surveiller mais ma tête tourne et je m'arrête le temps de reprendre mes esprits.

-Ça va ?

-Nickel, je réponds en levant mes pouces en l'air.

On attend quelques secondes mais je ne me remets toujours pas à marcher par peur de chanceler de trop. Du coin de l'œil je le vois secouer la tête, alors je me redresse et recommence à avancer. Mais deux pas plus tard, il se colle à moi et passe son bras autour de ma taille pour me soutenir.

Idris me guide jusqu'à sa voiture puis m'ouvre la portière et je m'assieds sur le siège où mes cuisses nues se collent au cuir. Il boucle ma ceinture de sécurité puis referme la portière sans un mot. J'attends quelques secondes dans le silence avant d'entendre la portière du côté passager s'ouvrir et Le moteur vrombit.

-C'est qui la fille ? je demande d'un coup.

Le beau brun me jette un coup d'œil.

-De qui tu parles ?

-La fille avec qui tu étais au début.

L'alcool défait la langue et je me sens libérée de toute timidité.

-Veronica ?

-Elle a bien un prénom de...

-Attention à ce que tu vas dire, me coupe-t-il.

Je soupire et me concentre pour ne pas m'endormir, mais il me demande :

-Tu es jalouse ?

Je soulève mon crâne de l'appui-tête et le regarde.

-Moi ? Pas du tout.

Idris me regarde en souriant avec ses belles fossettes.

-Mais si, t'es jalouse ma p'tite Ambrette.

-Tu dis n'importe quoi Didi.

Ou peut-être que non...