36. Le retour

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-Elle veut notre argent aussi ? ironise Idris.

-C'est probable mais non.

Je me demande si Angèle va bien ; elle n'a rien dit depuis qu'on parle de sa mère. Elle fixe un point sur la table, sans le lâcher et a le regard vide. Ses joues, d'origines roses, sont plus blanches que jamais et toute expression a quitté son visage.

Malheureusement je ne peux rien faire et ça me fait de la peine de la voir comme ça.

-Elle veut venir à la maison demain, déclare Charles.

Finalement, l'orage n'était pas passé.

-Jamais de la vie, réplique sèchement Idris.

-Ce n'est pas moi qui décide. Son avocat a convaincu le juge d'accorder à Maria une permission de trois heures ici.

-Je ne serais pas là demain.

-Idris, je sais que ça ne t'enchante pas mais il faut que tu sois là. Au moins pour Angèle et Ilan.

-Tu n'as qu'à rester auprès d'eux.

-Non. Je n'approche plus jamais cette femme.

Au moins, il est fidèle à maman. D'ailleurs en parlant d'elle, est-elle au courant ?

-Est-ce que maman sait ? je demande.

-Oui, elle est au courant de tout et nous invite à la mettre dehors si elle ose dépasser ne serait-ce qu'une minute le temps autorisé.

Je regarde Idris mais ses yeux sont aussi foncés que les abysses de l'océan. Je prends la main de mon copain sur la table, je m'en fiche que son père nous voit, ça n'a plus aucune importance.

-Je serais là, je chuchote, je serai avec toi.

***

-Est-ce que tu te rends compte, Ambre ? crie Idris en faisant les cent pas dans ma chambre.

Je ne réponds rien. Depuis dix minutes, j'écoute les plaintes de mon copain.

-Elle s'invite comme ça, d'un coup ! Comme si elle peut venir nous voir quand ça lui chante.

Le brun s'arrête d'un coup et se tourne vers moi.

-Tu vas devoir la rencontrer.

-Oui.

-Je suis désolé d'avance.

-Moi aussi.

Il s'approche de moi et me prend fermement par les épaules.

-Ambre quoi qu'elle te dira, ne l'écoute pas.

-Pourquoi ?

-C'est une manipulatrice, la plus grande qui soit. On a déjà tous été piégé et je ne veux pas qu'elle te fasse du mal.

Dans le noir, je sens Idris remuer pour trouver le sommeil. Je sais qu'il est stressé pour demain et c'est pareil pour tout le monde dans cette maison. Avant d'aller dormir, je suis passée dans la chambre d'Angèle pour lui souhaiter bonne nuit et elle m'a demandée si je serais là demain. Je lui ai assurée que oui et la petite avait l'air rassurée puis m'avait demandée de la border.

-Ambre ?

Je me tourne vers le brun en plissant les yeux pour tenter de l'apercevoir à travers le noir de la chambre.

-Tu peux mettre ta main dans mes cheveux ?

Je ne réponds rien mais souris, il peut être un enfant quand il veut. Je prends son visage entre mes mains et l'embrasse tendrement.

StepbrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant