Je suis encore en pyjama quand maman et Charly partent de la maison. Alors qu'Ilan et moi sommes avachis devant un film, Idris apparait devant nous et éteint subitement la télé.
-Mais non ! Ils allaient se combattre là ! je m'écrie en me redressant.
-Idris tu ne peux pas éteindre comme ça ! se plaint son frère.
-Je viens de le faire. Ambre, il faut que tu t'habilles.
Ilan grogne et monte à l'étage. Je plisse les yeux et croise mes bras contre ma poitrine.
Il se prend pour qui à me donner des ordres, celui-là.
-Tu veux vraiment jouer à ça ? me demande-t-il en souriant malicieusement.
Je hausse les sourcils et reste sur le canapé, bien décidée à ne pas bouger. Idris s'approche et je vois ses bras se tendre vers moi pour m'attraper mais je tends à mon tour mes jambes en guise de bouclier. D'un geste rapide, il me les prend et les tire vers lui alors je lâche un cri étonné en cherchant à m'enfuir.
Je rampe sur les coussins en riant et escalade le dossier du canapé. On se retrouve, Idris et moi, face à face avec le canapé entre nous. Il s'élance du côté droit et je cours vers le jardin mais je m'arrête en voyant la piscine. Ce n'était peut-être pas une bonne idée. Je tente de faire demi-tour mais le brun me bloque le passage.
-Tu veux faire un tour dans la piscine, Ambrette ?
Avant que je puisse répondre, il m'attrape et me met sur son épaule.
-Tu rigoles j'espère ?! Repose-moi tout de suite ! Je ne suis pas un sac de patate !
Mais Idris continue de rire et s'avance vers la piscine. J'arrête immédiatement de me plaindre et je m'accroche désespérément à lui.
-Ok je retire ce que j'ai dit, je lui lance en priant pour ne pas finir à l'eau.
-Ça devient trop facile, Ambre. Il faut que tu te mettes au sport pour avoir au moins une chance de me fuir.
Je vais faire comme si je n'avais pas entendu cette remarque plus que déplacée. Et comme je ne veux pas finir dans l'eau, je réponds à la hâte :
-Tout ce que tu veux si tu me reposes !
Idris rentre dans la maison et je soupire de soulagement. On n'est pas passé loin de la catastrophe. Il s'arrête juste devant la porte de ma chambre et me fait redescendre. J'attends qu'il parte pour entrer mais il ne bouge pas d'un pouce.
-Tu comptes rester là ?
-Je commence à te connaître, à la moindre occasion tu vas te défiler. Alors je reste ici, répond Idris en croisant les bras.
Dans le dressing, je prends tout mon temps pour choisir ma tenue, juste pour le faire attendre. Je pioche un jean noir et un tee-shirt vert pâle puis je mets la fin de mon mascara sur les cils et j'applique mon habituel Labello. Je laisse mes cheveux détachés et sors enfin dans le couloir. Idris est encore là, avec son air de brun mystérieux.
-Tu en as mis du temps, lâche-t-il lorsqu'on descend les escaliers.
Je lui fais un sourire par-dessus mon épaule et lui lance un « désolée » ironique. Dans l'entrée, Ilan apparaît devant nous avec un sac sur le dos.
-Tu vas où ?
-Chez mon pote Victor. A ce soir ! crie-t-il en fermant la porte.
Dans le salon, c'est au tour d'Angèle d'apparaître. Elle a une jupe rose bonbon et ses cheveux sont détachés : elle est toute mignonne comme ça. Mais quelques minutes plus tard, la sonnette retentit et je regarde Idris, alors nous nous levons et allons ouvrir ensemble. Sur le porche, une mère tient par la main une adorable petite fille rousse.
-Bonjour, enchantée de vous rencontrer, dis-je à la femme.
-Bonjour !
Je laisse Idris se débrouiller avec la femme et vais chercher Angèle. On revient toutes les deux, main dans la main, et les filles s'exclament en se voyant. Elles commencent à jouer dans le salon pendant qu'on licencie la mère.
-Il y en a encore deux à faire, déclare-t-il.
Je souffle et installe les filles sur une table avec de la peinture et tout un tas d'autres choses à faire. Quelques minutes après, les deux amies d'Angèle arrivent et nous sommes enfin au complet.
Je regarde Idris s'occuper des filles et ris en silence. Il peut être doux quand il veut. J'ai appris aujourd'hui qu'il pouvait devenir attentionné et tendre quand il le désirait.
Avec moi c'est autre chose. Il est plus...taquin ? Mais j'adore ça. J'adore quand on se cherche tous les deux. En plus je ne vais pas nier qu'il est plutôt agréable à regarder : il a de magnifiques yeux saphir, d'éclatants cheveux bruns et un sourire qui ferait craquer n'importe qui.
Arrive l'heure du goûter et les filles m'aident à préparer des crêpes. Idris et moi les laissons tranquilles pendant qu'elles mangent et on va s'assoir sur les transats. Alors qu'on discute au soleil, mon téléphone vibre : c'est Agathe qui m'appelle.
-Allo ?
-Tu ne vas pas y croire ! s'exclame-t-elle.
-Tu l'as enfin embrassé ?
Sur le transat d'à côté, Idris me regarde sans comprendre.
-Cameron m'a demandée si je voulais bien ressortir avec lui une autre fois.
-Trop bien !
Agathe me raconte en détail tous ce qu'ils ont fait, elle et Cameron, pendant que je plonge mes pieds dans l'eau de la piscine. Je regarde autour de moi en écoutant mon amie : les filles s'amusent sur les balançoires et Idris bronze tranquillement. A la fin de son récit, je lui donne un peu de mes nouvelles puis on raccroche et je reste pensive, les yeux rivés sur l'eau.
***
L'eau de ma douche est gelée. Complètement gelée. Je sors de la douche et m'enveloppe dans une serviette pour descendre pieds nus dans le salon appeler à l'aide maman. Elle monte dans ma chambre et m'affirme qu'elle va devoir appeler un réparateur.
-Et ma douche ? je demande en tremblant.
-Utilises-en une autre, ce n'est pas ça qui manque dans la maison.
Je toque à la porte d'Angèle qui me regarde avec ses grands yeux marron, probablement parce que je suis en serviette. Je lui demande si je peux emprunter sa douche mais elle me répond qu'Ilan l'occupe, évidemment.
Soit on a la poisse, soit on ne l'a pas.
Je retourne dans ma chambre en trainant des pieds mais dans le couloir je croise Idris qui me regarde d'un drôle d'air.
-Qu'est-ce qui t'arrive ?
-Ma douche ne marche plus, fais-je en grelotant.
Il se passe une main dans les cheveux et me conduit dans la sienne - qui est identique à la mienne.
-Merci.
Sur le rebord il y a quelques savons et shampoings. Comme j'ai oublié mes gels douche, j'en prends un au-hasard et me badigeonne avec. Il sent Idris. Après m'avoir bien rincée, je tends instinctivement ma main pour attraper mon après-shampoing mais je soupire en ne le trouvant pas.
Comment je vais faire pour démêler ma touffe de cheveux moi ? Ils sont trop bouclés pour que je les brosse sans après-shampoing.
Une idée me vient à l'esprit et, les cheveux dégoulinant, je sors de la douche et entrouvre la porte.
-Idris ?
-Il y a un souci ? dit-il en se volatilisant devant moi.
J'ai un mouvement de recul et ferme un peu plus la porte.
-J'ai oublié mon après-shampoing.
Il lève un sourcil, l'air moqueur.
-Est-ce que... tu pourrais aller le chercher, s'il te plaît ?
-J'ai quoi en échange ?

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Stepbrother
RomanceAmbre est en vacances chez sa mère, elle qui croyait passer un été normal va faire une rencontre des plus étonnantes. Idris. Un prénom mais qui signifie beaucoup plus pour elle. Entre problèmes d'argent, remises en question, liaison difficile et s...