Le lendemain matin, je me réveille de très bonne humeur et descends dans la cuisine faire un peu le ménage. Hier soir, Idris et moi on a tenté de faire des gaufres mais ça a dégénéré en bataille de farine.
Pendant que je m'attèle à la tâche, je vois Ilan émerger dans le salon. Il ne semble pas m'avoir vue alors je l'apostrophe. Mon demi-frère sursaute puis rit de bon cœur avec moi et m'aide gentiment à remettre de l'ordre dans la cuisine.
En voyant que les deux autres ne se lèvent toujours pas, on décide de se poser comme d'habitude sur le canapé avec nos tranches de brioches accompagnées de pâte à tartiner. La météo passe et la dame nous informe qu'il y aura sûrement une canicule dans l'après-midi.
Je pense au pauvre Charles qui doit travailler alors qu'il fait trente-six degrés dehors, j'espère qu'ils ont l'air climatisé dans leurs bureaux. En pensant à mon beau-père, je me demande pourquoi on ne le voit plus aussi souvent. Il travaille, c'est un premier point, mais je n'ai même pas eu le temps de lui parler du week-end. Il prenait sa veste et sortait de la maison en nous criant « qu'il avait quelque chose à faire ». J'espère que ce quelque chose sera vite réglé parce que je ne voudrais pas que ses enfants souffrent d'un deuxième manque parental.
Quand on a fini de petit-déjeuner, Ilan me prévient qu'il va réveiller son frère et sa sœur pour qu'on profite tous ensemble de la chaude journée.
***
Dans l'après-midi, la canicule se fait sentir et on meurt tous de chaud, si bien qu'Angèle est collée au frigidaire, qu'Ilan cherche de l'ombre dans le jardin et qu'Idris et moi sommes dans la piscine. On a déjeuné sur la terrasse et le brun avait été obligé d'installer le parasol pendant que je tartinais Angèle de crème solaire.
Les garçons nous avaient fait la surprise de cuisiner pour nous, ils nous avaient concocté des salades personnalisées. Mais bien évidemment, ils avaient gardé les meilleures salades pour eux et en voyant la mine tristounette d'Angèle, je lui avais dit que je lui ferais un gâteau aux fraises pour ce soir et ses frères avaient même promis de m'aider.
Mais pour l'instant, on était tranquillement dans la piscine en train de se relaxer. Ni Idris ni moi ne parlons, il faut dire qu'on est tellement bien : moi sur mon éternel flamant-rose et Idris non-loin, immergé dans l'eau.
Ilan rentre finalement, après un énième soupir, dans la maison. Il marmonne dans sa barbe qu'il fait trop chaud et qu'il n'en peut plus. Aussitôt dit, aussitôt fait : il ne reste plus qu'Idris et moi dehors et un silence de mort s'abat sur nous.
J'ouvre un œil, toujours aux aguets, et m'aperçois que le beau brun me regarde malicieusement. Il s'approche alors de ma bouée et je reconnais un éclat sauvage dans ses yeux saphir.
-Je sais à quoi tu penses et c'est non, fais-je en essayant de me redresser.
Mon amoureux me sourit mais ne s'arrête pas pour autant. Je me cramponne au plastique qui me soutient, bien décidée à ne pas finir dans l'eau mais je le vois s'avancer jusqu'à ce qu'il touche la bouée. On se regarde droit dans les yeux puis je décide de tendre un bras pour m'accrocher à lui.
Je fais le transfert du flamant-rose jusque dans ses bras sans problème et il me tient fermement en me souriant avec ses fossettes. J'ai évité une catastrophe, maintenant je ne crains plus rien.
A moins que...
-Retiens ta respiration, me dit Idris de sa belle voix.
J'ai à peine le temps de lui lancer un regard désespéré qu'il me plonge sous l'eau avec lui. Immergés, Idris me tient dans ses bras et je me tortille pour qu'il me laisse sortir de son étreinte mais il n'en fait rien et à la place, me serre encore plus fort contre lui.
Il finit par remonter à la surface en riant et je ne peux m'empêcher de partager son fou rire en essorant mes cheveux. On finit par s'embrasser, là, au milieu de la piscine. Mes jambes autour de sa taille fine, mes mains posées sur ses épaules et mon cœur qui bat la chamade.
***
Charly rentre à la maison esquinté, par chance j'ai déjà préparé le dîner et je le mets à réchauffer pendant qu'Angèle et Ilan mettent la table. Idris me seconde à la cuisine et ça me fait rire de le voir se plier à mes ordres. Je dépose le plat fumant sur la table et croise les doigts pour que ce soit bon.
A table, Ilan explique à son père qu'un nouveau jeu vidéo est sorti et qu'il économise déjà pour se l'acheter, puis le cadet me complimente sur le repas et Charly affirme, lui aussi, que c'est très bon, je rougis en les remerciant et repars à la cuisine apporter le dessert préféré de ma petite Angèle.
Lorsque je mets le gâteau aux fraises sur la nappe, la fillette saute de joie et me remercie en gesticulant de partout. Idris découpe de grosses parts que l'on déguste sans un mot, mais Charly se racle la gorge avant d'annoncer :
-Les enfants, j'ai quelque chose à vous dire.
Je ne me sens pas spécialement visée par « les enfants » mais je fais un effort et écoute patiemment mon beau-père. Lui aussi va partir trois semaines pour son boulot ?
-C'est plutôt délicat... Vous êtes au courant que je devais régler une affaire urgente ?
Hochement de tête général.
-Eh bien... c'est par rapport à... Maria.
Je reporte immédiatement mon attention sur Idris. Lui qui commençait à guérir doucement, le voilà reparti dans ses plus sombres souvenirs. Je le vois contracter sa mâchoire pendant que ses yeux prennent une couleur foncé.
Alors pour l'apaiser et lui faire savoir que cette fois, il n'est pas seul, je touche ses jambes avec mon pied en dessous la table. Il desserre momentanément ses poings et me regarde en attendant la suite.
-Avant le départ de Cassandre, continue Charly, Maria est venue me voir au bureau.
Et là, je comprends. La conversation que j'avais surprise entre maman et Charles, c'est d'elle qu'ils parlaient, c'est de Maria.
« -Elle a débarqué à mon travail et m'a supplié.
-Chéri tu es avocat, demande une ordonnance de restriction. »
-Elle m'a demandé si elle pouvait voir ses enfants..., finit Charles.
-Et tu as répondu quoi ? réplique Idris d'une voix froide.
Charly ne répond pas tout de suite, ce qui provoque l'énervement de son fils au plus haut point, mais mon beau-père finit par dire :
-Elle a demandé la garde alternée auprès d'un juge.
Ça ne répond pas du tout à la question mais je préfère me taire. Ilan ouvre la bouche puis la referme très vite et je vois bien que lui aussi est déconcerté par la nouvelle, qui ne le serait pas ?
-Frank va nous représenter. Il connaît toute l'histoire dans les moindres détails et il est sûr de gagner. S'il démontre bien que Maria nous a entourloupé plus d'une fois, il n'y aura pas de problème et vous pourrez rester à la maison.
Je ne sais pas qui est Frank mais il m'a l'air serviable.
-Et si elle gagne ? demande Ilan.
Il a le regard fixe et ses sourcils sont froncés à l'extrême.
-Si elle réussit vous pouvez toujours vous entretenir avec le juge et lui faire part de votre choix de rester avec moi. A moins que vous ne vouliez aller chez votre mère.
-Non, disent les deux frères à l'unisson.
Charly souffle doucement par le nez : cette discussion le stress, c'est évident. On recommence alors à manger, croyant l'orage passé, mais Charles reprend la parole :
-Ce n'est pas tout.
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Stepbrother
RomanceAmbre est en vacances chez sa mère, elle qui croyait passer un été normal va faire une rencontre des plus étonnantes. Idris. Un prénom mais qui signifie beaucoup plus pour elle. Entre problèmes d'argent, remises en question, liaison difficile et s...