11. Shopping ?

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Comment la situation a pu dégénérer comme ça ? Idris me sourit, moqueur, et se rapproche de mon visage. Je ne sais pas pourquoi, mon cœur bat plus fort et j'essaie de normaliser ma respiration en vain.

-Alors Ambrette, qu'est-ce qu'il t'arrive ? me nargue-t-il.

Je ne réponds pas et tire sur mes bras pour les libérer mais il ne cède pas.

-Je te relâche si tu dis « Idris c'est le plus fort ».

-Hors de question, je réponds en levant les yeux au ciel.

Un scintillement passe dans ses yeux et il enlève une de ses mains de son cadenas de chairs improvisé pour envelopper d'une seule poignée mes petites mains. Je retiens mon souffle quand il effleure de ses grands doigts mes côtes à-découvertes. Je n'ai pas le temps d'objecter qu'il commence déjà à me chatouiller. Je ris fort et lui crie d'arrêter tout en me débattant sous lui.

-Arrête Idris sinon Ambre va se faire pipi dessus, intervient Angèle.

L'intéressé relève la tête et cesse le supplice pour rire de bon cœur en entendant sa petite sœur. Ça me laisse un temps de répit. Je halète, la bouche grande ouverte, c'est vraiment horrible je ne peux même pas me défendre. Une torture à l'état pure.

-Tu devrais l'écouter, lui dis-je à bout de souffle.

-Seulement si tu dis que je suis le plus fort.

Voyant que je ne dis toujours rien, il sourit en penchant la tête d'un côté. Idris reprend le supplice et je ris encore plus fort en me tortillant sous lui. Je sens alors que j'ai atteint le stat maximum que je puisse endurer.

-Idris arrête, je t'en prie !

Il met fin à cette mini-persécution et je souffle bruyamment par la bouche. Le brun attend patiemment que je dise la phrase tant attendue mais à la place je hurle :

-Angèle ! Viens m'aider !

-Angèle si tu l'aide, je te ferais des guilis à toi aussi, réplique Idris en coupant court l'élan de la petite fille.

Je soupire et Idris se penche au-dessus de moi.

-Je peux m'attaquer aux pieds, si tu veux.

Mon visage devient blême.

-Non pas les pieds.

Depuis toute petite, le pied est mon point faible suivi de très près par les côtes. Le visage d'Idris s'éclaire en comprenant.

-Idris, ne fais pas ça ! je m'exclame en essayant de me redresser.

-Tu as juste à dire que je suis le plus fort, Ambrette.

Je reste interdite pendant qu'il prend mes pieds sur ses genoux et je m'assois, tant bien que mal, pour essayer de pousser ses bras qui me bloquent le passage. S'il ne touche, ne serait-ce qu'une seule fois à mes pieds, ma vessie tomberait en panne et la prédiction d'Angèle se réaliserait.

-Tu es le plus fort, gémis-je.

-Je n'ai pas bien entendu.

-Tu es le plus fort.

Je pose ma tête contre son dos et ferme les yeux. Je suis épuisée, j'ai tellement rigolé que mes abdos - inexistants - me font mal.

-Et voilà ! Ce n'est pas si compliqué.

Je réponds par un « hmm » dénudé de toute énergie. Idris s'adosse au canapé et je mets ma tête sur son épaule. Angèle accourt vers nous et saute dans les bras de son frère et elle s'installe confortablement sur ses genoux puis m'encercle de ses petites mains.

StepbrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant