Chapitre 36-2

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/!\ Attention /!\ A l'intention du jeune publique, ce chapitre contient des scènes à caractère sexuel ! Soft, mais je préfère prévenir tout de même ;-)  Bonne lecture ^.^

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Les gouttelettes qui me percutèrent comme autant de minuscules fléchettes, ravivèrent mes égratignures et mes hématomes, mais je fis abstraction de l'inconfort, mon attention totalement focalisée sur Worth. Je le vis grimacer lorsque l'eau frappa son épaule, mais il n'émit pas un son. J'aurais préféré qu'il cri, qu'il hurle ou même qu'il pleure pour de bon, à ce mutisme forcé. Je tendis les mains vers lui et saisis les bords de son tee-shirt. Je le fis passer par-dessus sa tête sans qu'il ne réagisse davantage que de lever les bras, qu'il laissa retomber mollement le long de ses flancs. L'eau ruisselait sur sa peau comme une cascade, dissimulant partiellement ses yeux voilés à mon regard.

— Gabriel, parle-moi, exigeai-je doucement en balançant son tee-shirt fichu sur le sol.

Comprenant, au bout de quelques secondes, que je n'obtiendrais pas de réponse, je changeai de tactique et attrapai le savon de facture artisanale, posé sur une petite tablette. Je le fis glisser entre mes mains jusqu'à ce que ces dernières soient recouverte de mousse, puis je le reposai avant de rejoindre Gabriel, toujours prostré. Lentement j'approchai mes paumes de son torse et avec des gestes doux, commençai à le savonner, seul un léger sursaut m'apprit qu'il était conscient de ce que je faisais. Avec mille précaution, je fis glisser mes mains sur sa blessure et sentis ses muscles se raidir sous mes doigts lorsque je dus insister pour en nettoyer le sang. Pourtant il ne broncha pas et me laissa terminer, son regard à présent braqué sur moi plutôt que sur le vide, ce qui était déjà un progrès. Je rinçai mes mains rougies et m'apprêtai à me retourner pour récupérer la savonnette, lorsque ses mains empoignèrent mes poignets, figeant mon mouvement.

— Non ! A toi maintenant, me dit-il d'une voix rauque et un peu forcée en m'attirant vers lui.

Il m'imita, singeant mes mouvements pour m'ôter mon haut. Ma respiration s'accéléra lorsque ses mains descendirent vers la ceinture de mon jean.

— Tu as oublié quelque chose, me semble-t-il ? murmura-t-il en ouvrant le premier bouton.

Malgré la chaleur limite supportable de l'eau, un frisson me parcourut et ma peau se couvrit instantanément d'une fine chair-de-poule. Ne faisant aucune remarque, bien que ses yeux soient fixés sur moi, il défit le dernier bouton avant de commencer à faire glisser le tissus raide sur mes hanches.

Le coton gorgé d'eau collait à ma peau, refusant de céder du terrain facilement, mais finalement je réussis à l'envoyer rejoindre d'un coup de pieds, nos tee-shirt éparpillés sur le sol. Il me savonna sans se presser, avec des gestes lent et doux accompagné d'une sagesse étudiée que mon cerveau ne savait comment appréhender. Avec soulagement et reconnaissance envers sa retenue et sa bonne éducation ? Ou bien, en hurlant de rage et de frustration devant sa prudence ? Interprétant mal ma légère crispation, il s'interrompit soudain et recula d'un pas. Ne voulant pas ruiner tous mes efforts pour le calmer, ni aggraver les choses en disant un mot de travers, je préférai m'emparer du flacon de shampoing.

Le liquide vert embauma la petite pièce de sa fragrance de pin lorsque j'en fis couler un peu dans ma paume. Puis, sans lui laisser le temps de trop gamberger, ni de se dérober à nouveau je frottai mes mains l'une contre l'autre avant de les glisser dans sa chevelure. Il se baissa légèrement et fermant les yeux, me laissa faire. Ses cheveux étant très court, cela ne demanda pas longtemps. Je m'apprêtai à ôter mes mains avec regret, lorsqu'il m'enlaça soudain.

— Tu me rends dingue ! s'exclama-t-il dans un grondement rauque, sa bouche à quelques centimètres de la mienne.

Il me fixa intensément dura quelques secondes puis, après une brève interrogation silencieuse, fondit sur ma bouche.

Je l'accueillis dans un gémissement étouffée et accrochant mes mains derrière son cou, lui rendit son baiser. Nos langues se mêlaient en un ballet ardent mâtiné d'urgence. J'en avais envie depuis tellement longtemps, réalisai-je alors que nos lèvres se séparaient et que les siennes descendaient vers ma gorge. Mes oreilles bourdonnaient, mon cœur pulsait en battements désordonnés, tandis qu'il parsemait mon cou d'une myriades de baisers brulant. Ses mains descendirent dans mon dos et d'une main experte, il dégrafa mon soutien-gorge, avant d'en faire glisser les bretelles sur mes épaules. Le tissus frôla ma peau en tombant, accentuant mes frissons et me faisant fermer les yeux.

Sa langue s'enroulant autour de mon téton gonflé me fit gémir de plaisir tandis que mes doigts se crispaient dans ses cheveux. J'avais conscience de faire une bêtise... certainement, probablement... mais cela faisait si longtemps et... c'était Worth. Dans un petit cri étranglé, je m'arrachai à sa douce torture, avant d'inverser nos position.

— Tu es trop habillé, lui dis-je d'une voix frustrée en embrassant son mamelon. Vire-moi ça ! ajoutai-je en tirant explicitement sur la ceinture de son pantalon.

— Tu es sûre ?

Le regard noir que je lui lançai pour toute réponse, amena un léger sourire au coin de ses lèvres tandis qu'il s'exécutait. Puis, il me souleva par la taille et j'enroulai mes jambes autour de la sienne. Nous continuâmes à nous embrasser, tandis qu'il coupait l'eau et m'emportait hors de la douche. Il me déposa presque aussitôt sur le sol humide et glissant, rigolant doucement devant ma protestation étouffée.

— On est trempés, je ne voudrais pas que tu attrapes froid ! me dit-il d'un ton moqueur et espiègle qui me fit du bien, tandis qu'il m'enveloppait d'une serviette douce et moelleuse.

Puis sans attendre, il me reprit dans ses bras et m'emmena dans la chambre. L'air beaucoup plus frais de la pièce me saisit, faisant presque comme un électrochoc. Qu'est-ce que nous étions en train de faire ? A peine la question avait-elle effleuré mon esprit, que sa langue s'enroulait de nouveau autour de la mienne, envoyant mon cerveau aux abonnés absents. Sa respiration s'alourdie tandis qu'il m'allongeait sur le lit et prenait place à côté de moi. Avec des gestes doux et ses yeux rivés aux miens, il fit descendre doucement sa main jusqu'à mes hanches.

— Tu...

— Chuut ! l'interrompis-je aussitôt. Là, tout de suite, je ne veux pas réfléchir.

— Et moi je ne veux pas que tu le regrettes demain !

— J'en ai envie, ça devrait suffire ?

— Envie de moi, ou juste envie de sexe ? me demanda-t-il d'un ton très sérieux, tandis que ses mains traçaient toujours de délicieux arabesque sur ma peau sensible et réactive.

— De sexe, lui répondis-je, voyant aussitôt ses traits se tendre et sa main se figer. Mais uniquement avec toi, ajoutai-je en attirant son visage vers le mien. Tu es le seul qui m'ait attiré depuis...

Je regrettai aussitôt mes paroles lorsque je vis l'incrédulité, l'horreur puis la compassion passer sur son visage. Je n'aurais sans doute pas dû le lui dire, mais à cet instant crucial de notre relation, cela m'avait paru indispensable qu'il le sache.

— Tu veux dire que depuis... Oh Hannah ! murmura-t-il en m'enlaçant tendrement.

— C'est du passé. J'ai enfin tourné la page, grâce à toi. Alors, si c'est aussi ce que toi tu désires, ferme-là et fais-moi l'amour ! lui ordonnai-je dans un chuchotement rauque.

Il me fixa durant quelques secondes, puis sans hésitation posa de nouveau ses lèvres sur les miennes. 

Elémental - Transfiguration Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant