Chapitre 1: La veste

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Il était vingt-trois heures lorsque je sortais de la douche, j'étais épuisée. Il n'y avait pas de douche pour les soldates dans cette ancienne base, je devais donc attendre chaque soir que toute l'escouade y soit allée avant de pouvoir me doucher. Au moins, je pouvais prendre mon temps sans ennuyer qui que ce soit et j'en profitais pour m'occuper de mes cheveux roux. Je regardai une de mes mèches. Je pourrais les laisser pousser, pour une fois. Je traversais les longs couloirs un par un, une bougie à la main. Passant devant une fenêtre encore ouverte, la flamme s'éteignit.

"Oh, merde!"

M'exclamai-je, me retrouvant dans le noir. Je cherchais mes autres allumettes, j'avais amené la boîte que j'avais mise dans ma poche. Je la sortis mais en fis tomber.

"Pfff, je suis nulle."

Râlai-je en me mettant à quatre pattes pour les ramasser. Mes cheveux encore mouillés, je commençais à avoir froid, en plus. Toutes récupérées, je me levai et en allumai une. Le visage du caporal apparut en face de moi. Je hurlai de surprise, la main sur mon cœur.

"Caporal! Vous... Vous m'avez fait peur!

- Je ne pensais pas être si effrayant."

Dit-il, toujours neutre.

"Désolée, c'est juste que... Laissez tomber.

- C'est la nuit. À l'avenir ne vous amusez pas à vous balader.

- Me balader? Je ne me promenais pas!"

Protestai-je. Il jeta un coup d'œil à mes cheveux trempés.

"Tch...."

Il enleva sa veste, la mit sur mes épaules, se retourna et disparut hors du halo lumineux.

"Caporal?"

Appelai-je en vain. Il s'était tout simplement évanoui dans l'ombre. La veste était tiède, c'était agréable. Même si cette situation était très étrange. Il était tout bonnement apparu, m'avait donné sa veste puis avait disparu en un claquement de doigts.

"C'est un vrai fantôme, ce type."

Me dis-je, enfin arrivée dans ma chambre. Je posai soigneusement la veste du caporal sur mon bureau, puis me couchai.

Le lendemain matin, j'arrivai devant la salle à manger, la veste sous le bras. Je vérifiais qu'elle n'était ni tâchée, ni froissée, ni abîmée d'aucune sorte. Le caporal ne me le pardonnerait jamais et me demanderait sûrement de nettoyer tout le château à moi seule pour me le faire regretter.

"Caporal, comment avez-vous pu perdre votre veste? Vous êtes rentré avec, hier soir."

Demanda la voix d'Auruo. J'ouvris la porte.

"Caporal, j'ai votre-...!"

Je fus coupée par le caporal qui, en un temps record, s'était levé, avait foncé sur moi pour me faire taire et avait laissé les portes se refermer derrière nous. Les soldats n'avaient même pas pu se rendre compte de mon arrivée. Il me maintenait contre le mur, je n'arrivais pas à me défaire. Mais que lui prenait-il? Était-il devenu fou? Cette soudaine proximité fit néanmoins rougir mes joues sans que je le veuille.

"Imbécile! Veux-tu attirer toute leur attention pour qu'ils se fassent de fausses idées?!"

Me balança-t-il, visiblement énervé. Je secouai la tête et il me lâcha.

"Tch.... J'y retourne et toi tu vas déposer ça dans mon bureau.

- Bien, caporal. Désolée, caporal."

Chuchotai-je, partant discrètement vers le bureau de Levi.

Et si y avait-il un espoir? (Romance Rivetra)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant