Chapitre IV.

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En quittant le poste de police où il venait d'emmener les deux hommes, Anastase s'arrêta à une pharmacie pour y acheter les médicaments dont la jeune femme aurait besoin pour soigner ses douleurs. Il réprima une injure lorsqu'il songea à l'arrivée d'Anthon demain matin. Lorsqu'il verrai les bleus sur le corps de la jeune femme il allait devenir fou ! Gwen représentait tous ce qu'il avait de précieux, il ne jurait que par elle. Alors pourquoi l'avoir autant exposé au danger? À la mort de leurs parents, il s'était pourtant juré de la protéger de tout et de tous. Même de lui-même. Il prenait son rôle de protecteur à cœur. Au point où il lui avait interdit à lui son meilleur ami d'avoir une quelconque relation avec elle. Amicale ou amoureuse. Voici pourquoi il s'était toujours tenu éloigner d'elle. Se contentant d'être poli, sans plus.

Il arriva devant son gratte-ciel et soupira. Demain serait une rude journée. Les discussions avec Anthon étaient toujours houleuses. À cause de leurs caractères intrépides, arrogant et autoritaire. Il marcha d'un pas véloce jusqu'à son ascenseur privé désireux de prendre une bonne douche et de se mettre au lit. Le trajet dans l'appareil fut le plus lent et éprouvant qu'il ait jamais fait. En prenant les escaliers il y serait arrivé en moins de deux. C'était certain! Même si son penthouse se situait au soixante-dixième étages. Une fois que les portes coulissèrent, il s'élança dans la suite aux parquet ciré, et aux meubles d'acajou.

— Enfin vous voilà! S'exclama Troy soulager. Je me faisais du soucis.

— Tu peux prendre ta soirée, déclare l'homme sans même lui lancée un regard.

Il se servit un verre de bourbon pour enlever le goût amer et insipide du whisky qu'il avait ingurgité.

— Les avez-vous tuer? S'enquit son informateur défiant.

— Non, Mais c'est pas l'envie qui me manquait! Ils sont entre les mains de la police.

Même s'il en avait eut très envie, tuer ces hommes n'aurait fait qu'amplifier la situation. Et puis, Anthon lui aurait certainement fusillé du regard pour avoir tuer un ennemi à sa place. Une réaction qu'il comprenait puisqu'il aurait fait la même chose dans la même situation.

— Bonne nuit monsieur Kozlov, lui dit son informateur avant de disparaître derrière les portes métalliques de l'ascenseur.

Il vida son verre et retira sa veste avec humeur. Il traversa les portes de la chambre avant de regretter son acte lorsqu'il aperçu, allonger sur le lit à baldaquin Gwen. Il se crispa. Alors que tout en lui , lui criait de faire demi-tour et s'éloigner de cette magnifique jeune femme. Son cœur lui dictait de s'approcher plus près. De s'asseoir sur le bord du lit et de caresser les cheveux blonds de cette dernière. D'admirer son visage endormi et de caresser sa peau laiteuse. Et c'est cela qu'il fit. En deux enjambées, il fut prêt de la jeune femme et caressait son visage fermé. Elle esquissa une grimace, ce qui lui arracha un sourire. Elle était encore plus belle que dans ses souvenirs, plus fragile, plus désirable... elle incarnait la tentation même ainsi coucher, les cheveux éparses! Telle une déesse grecque.

Mais elle était aussi l'incarnation du fruit interdit. L'injonction de Anthon avait été claire: il devait resté éloigné de la jeune femme. Et il avait donné sa parole.

Il se leva du lit la conscience de nouveau au beau fixe. Il quitta la pièce avec l'infime conviction que la nuit serait longue et agitée.

Le lendemain matin, c'est avec le corps endolori que Gwen se redressa sur le lit. La lumière qui filtrait à travers les baies vitrées et la texture du lit moelleux l'avaient extirpés de son sommeil. Elle contempla l'environnement autour d'elle et crue être victime d'imagination. Des meubles  fais de marbre, un décor d'une sophistication étourdissante, les murs étaient peints d'une couleur grise et noir. Tout dans cette chambre était sombre. Même les draps sur lesquelles elle se trouvait. Elle mit ses mains à la tête en proie à une vive peur tout en essayant de se remémorer les événements de la veille. Mais ses efforts se soldaient par des échecs. Ses seuls souvenirs étaient d'avoir quitté son appartement pour se rendre au bar, d'avoir bu une liqueur dont elle ne se rappelait pas du nom, puis d'avoir été accosté par deux hommes qui l'avait étouffé à l'aide d'un mouchoir... Après cela c'est le trou noir. Ce pourrait-il qu'elle soit en ce moment même entre les griffes des deux hommes de la veille? L'avaient-ils touché? Cette hypothèse quitta son esprit à la même vitesse qu'elle s'y était insinuer. Elle était toujours vêtu de ses mêmes vêtements, si elle avait été abusé elle se serait réveillé moins couverte que ça. Seuls ses cheveux qu'elle avait volontairement laisser au vent était nouer d'un élastique. Ce pourrait- il qu'elle soit captive? Si telle était le cas, elle était plutôt privilégié pour une prisonnière. Son corps lui faisait affreusement mal, elle quitta les draps soyeux et se dirigea d'un pas lent pour admirer la vue. La hauteur vertigineuse lui donna le tournis. Elle s'appuya à la vitre troublé. Se trouvait-elle dans un château? Impossible, les immeubles et gratte-ciel tout autour réussirent à l'en dissuader. Mais alors où était-elle?

Alors qu'elle allait vers la porte, celle-ci s'ouvrit sur une femme d'une quarantaine d'années qui tenait des vêtements dans ses bras. Elle s'exclama de surprise en la voyant mais son air surprit fut remplacé par un sourire joyeux.

— Bonjour mon enfant! Lui dit-elle d'une voix douce. Voici vos vêtements, prenez un bon bain et venez prendre le petit déjeuner.

La jeune femme la détailla effarée. Elle lui remit les vêtements et esquissa un faible sourire.

— Dépêchez-vous, le maître n'aime pas le retard.

puis elle fit volte-face pour s'en aller.

— Attendez...

Avant qu'elle n'ait pu la retenir la porte avait déjà claqué devant ses yeux. Elle soupira déçue. Le maître? Qui était-ce? Et qu'est-ce que tout cela signifiait? Elle chercha la porte de la douche avant de la trouver dans un coin et se résigna à prendre une douche.

En sortant de la salle de bain tout aussi luxueuse que la chambre, Gwen se sentit mieux. Ses douleurs étaient moindres mais les bleus sur son corps étaient encore plus visible. Et la robe bleue ciel à bretelles fines qu'on lui avait donné n'était pas très efficace pour occulter quoi que ce soit. Pieds-nus, elle quitta la pièce le cœur battant à tout rompre. Elle ne savait pas où aller... Elle longea le couloir pendant de longues minutes avant de trouver une porte entrouverte. Elle s'y approcha et découvrit un dos musclés plein de sueur.

Un homme à la carrure d'athlètes s'activait sur le tapis roulant casque aux oreilles. Elle déglutit péniblement face à ce spectacle. Elle n'avait jamais vu autant de muscle sur un homme, sauf peut-être son frère. Mais sa carrure d'apollon était toujours cacher dans un costume ou un t-shirt. Mais là, l'homme était torse nu, chaque ligne de son dos était visible. Les mouvements qu'il faisait étaient tellement captivant qu'elle eut envie de le toucher, juste pour voir s'il était bien réel. Il lui offrait un spectacle magnifique à immortaliser sur du papier. Si seulement elle avait le matériel in situ...

Elle divaguait littéralement se dit-elle en son fort. Elle était écarlate comme une adolescente. Il fallait qu'elle arrête de fantasmer sur cette inconnu à la chevelure corbeau, au corps sculpté et au teint bronzé. Il fallait qu'elle parte...

— Ne partez pas ! Résonna une voix rude et autoritaire.

La jeune femme se figea, lorsqu'elle vit à travers l'étroite paroi de la porte, le tapis ralentir et l'inconnu enlevé son casque. Elle déglutit et baissa le visage. Elle avait envie de fuir mais ses jambes étaient complètement paralysées. Elle entendit des pas se rapprocher et en quelques secondes, la porte fut ouverte dans sa totalité. Une gigantesque ombre se forma devant elle. Gwen hésita un bref instant avant de relever son visage. La découverte la stupéfia encore plus... Anastase Kozlov en personne se tenait devant elle, le regard métallique impénétrable, torse saillant, mains dans les poches: l'allure du séduisant et mystérieux milliardaire russe qu'avait peint la presse dans les magazines.

La reconnaissait-il ? Tant d'années s'étaient écoulées, elle n'avait plus rien de la fille de quinze ans, à l'appareil dentaire et au grosse lunette.

— J'espère que vous avez bien dormi? Lui demanda t-il.

Elle se contenta de hocher la tête pour toute réponse. Incapable de prononcer le moindre son.

— Anastase Kozlov enchanté, ajouta t-il en lui tendant la main.

Gwen esquissa un sourire amer. Voila une chose qui n'avait pas changé chez lui. Il était toujours si formelle! Si concis...

— Je sais qui vous êtes! Répliqua t-elle irrité par son comportement.

L'homme qui lui avait volé son premier baiser qui avait été l'unique de sa vie d'ailleurs se trouvait devant elle. Et il ne se souvenait même plus d'elle !

— Vraiment? S'enquit- il un éclat de malice dans le regard.

L'ambiguïté de sa réponse lui frappa de plein fouet. Elle s'empourpra honteuse...

— Je veux dire tout le monde sait qui vous êtes, s'empressa t-elle de rectifier.

— Ce compliment me va droit au cœur mademoiselle...?

Il avait consciemment laisser sa phrase en suspens pour lui contraindre à donner son identité. Peut-être qu'il se souviendrait d'elle à l'écoute de son nom. Quitte à essayer, elle n'avait rien à perdre. Elle déclara alors d'une voix pleine d'espoir le regard ancré dans celui de l'homme:

— Gwendolyne Milan.

Un Indomptable désir(Sous protection du milliardaire).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant