Chapitre XLI.

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Gwen avait les joues en feu, elle n'osait pas bouger de peur de trahir les sensations qui la traversait. La main du russe posé sur sa cuisse la soumettait à une douce torture. Doucement, il la fit remonter un peu plus haut, il faillit lui arracher un gémissement mais elle se reprit à temps se se mordit la lèvre pour étouffer son cri. Un sourire de satisfaction rehaussa la commissure des lèvres de ce dernier. Elle détourna le visage et plongea son regard dans son assiette.

— Tout va bien mon amour ?

À cet instant toutes les têtes se retournèrent sur elle. Elle le maudit aussitôt ! Il avait fait exprès de dire ces mots à haute voix pour l'embarrasser. Si seulement elle pouvait se montrer aussi intrépide que lui ! Elle se retourna pour plonger son regard dans le sien.

— Ça va à merveille ! Déclara t-elle en se contorsionnant un sourire.

— Comme c'est mignon ! S'exclama Phœbe en prenant la main de Gwen au-dessus de la table.

Touchée par ce geste, elle lutta contre les rougeurs qui coloraient ses joues.

— Ainsi vous êtes la nouvelle conquête d'Anastase, intervint une femme âgée aux origines asiatiques.

— Non Linda, répliqua le russe. Gwendolyne n'est pas une conquête mais ma compagne.

Linda Yang haussa négligemment les épaules.

— Tu joues simplement avec les mots, argua t-elle.

— Au contraire, souffla la mère du russe en serrant un peu plus fort les doigts de la jeune femme.

Il y avait dans son regard une tristesse poignante.

— Je n'ai jamais vu mon fils si amoureux, acheva t-elle. Et je suis très heureuse que Gwen soit ma belle-fille.

Aussitôt une lueur d'intérêt illumina le regard de tous les invités présents à leur table. Mais ce fût Linda Yang qui brisa le silence une fois de plus.

Votre belle-fille ? Dois-je comprendre qu'un mariage se profile à l'horizon ?

— Possible, répondit l'homme évasif.

Elle allait protester lorsqu'il posa à nouveau sa main sur sa cuisse. Comme par magie, les mots moururent dans sa gorge.

— Elle n'est pas très bavarde, remarqua une autre invitée.

— Cessez mesdames d'harceler cette pauvre enfant. Mariage ou pas, je suis ravie qu'elle soit parmis nous pour l'instant. En elle je vois... ma fille parti trop tôt.

L'air manqua soudain à Gwen. Une larme chaude roula sur sa joue et échoua dans son assiette. En cet instant les souvenirs qu'elle aurait souhaité ne jamais revivre resurgissent avec une intensité affolante. Elle se revoyait petite, dans la rue, le corps crasseux et les vêtements en lambeaux. Elle voyait en toute les femmes sa mère : Elle courrait vers ces derniers et à chaque fois la réalité la rattrapait, et la douleur qu'elle ressentait lorsque ces femmes la fuyaient où la dévisageait avec dédain brisait un peu plus les rêves de petite fille qu'elle était. Une simple orpheline qui ne savait pas parler anglais et qui n'avait que pour seul famille un frère aigri et tout aussi brisé qu'elle.

De peur de fondre en larme devant tous ces gens et de gâcher la fête, elle se redressant d'un bond et partie en courant une main sur le visage. Elle ouvrit la première porte qu'elle vit et s'en ferma dans la pièce à double tour. Elle glissa contre la parois rugueuse de la porte en sanglotant toute les larmes de son corps.

Anastase se levait pour se lancer à la poursuite de la jeune femme.

— Je pense qu'elle a besoin d'être seule, lui dit sa mère.

Un Indomptable désir(Sous protection du milliardaire).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant