Chapitre XXIV.

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En revenant dans cette suite qu'il avait partagé une journée durant avec la jeune femme, Anastase sentit ses muscles se crispés. Il s'approcha de la baie vitrée et ettira les rideaux pour laisser entrer la lumière. Il observa d'un œil distrait la rue en mouvement.

Alan Nolan.

Rien que ce nom suffisait à le mettre hors de lui. Il retira ses gants et son manteau qu'il jetta négligemment sur un fauteuil et se dirigea vers la cuisine. Il s'arrêta à l'encadrement assailli par de nouveaux souvenirs. Il revoyait Gwen entrain de ranger la pièce à ses côtés se tenant à une distance convenable de lui. Ou  alors à son visage écarlate lorsqu'il était rentré et avait découvert qu'elle avait cuisiné.

Il se souvenait de son bœuf stroganov  calciné. Il esquissa un sourire à cette pensée. Mais son sourire retomba aussitôt qu'il sentit son téléphone vibrer dans sa poche.

— Amanda ? Interrogea t-il son interlocutrice après avoir décroché.

Mais la respiration forte et lourde qu'il entendit à travers le combiné lui fit crisper les mâchoires.

— Père..., souffla t-il d'une voix peu amène.

— Espèce d'inconscient ! Hurla son géniteur. Reviens immédiatement en Russie !

Anastase soupira irrité.

— Non ! Répondit-il d'une voix ferme.

— Je suis ton père, lui rappela ce dernier. Tu me dois obéissance.

L'homme plia son poing pour ne pas jurer. Son père utilisait encore la carte des sentiments pour lui faire plier à ses exigences. Et dans quelques instants il n'allait pas hésiter à lui rappeler qu'il était responsable de la mort de Agatha.

— Comment oses-tu annuler une réunion aussi importante pour une vulgaire femme !

— Ne parles pas d'elle ainsi ! Je ne le tolére pas.

Cette fois il n'avait pu retenir sa colère. Comment sa mère parvenait-elle à rester marier à un être si méprisable. L'amour rendait-il si aveugle?

— Je me démène pour te faciliter la tâche dans ce monde et toi tu trouve le moyen de tout foutre en l'air.

Certes il devait reconnaître que être le fils du puissant mafieux Igor Kozlov avait été une aubaine mais cela n'avait pas toujours été un plaisir dans le monde des affaires où il évoluait. Sa réputation lui avait porté préjudice dans les premiers temps où il devait sans cesse lutter pour effacer la méfiance des potentiels collaborateurs et laver son nom de tout soupçon. Certes son père et lui n'étaient plus des mafieux mais leur réputation n'en restait pas moins rassurante.

— Qui est cette femme ? Si s'en est une ! S'enquit son père rageux.

— Tu penses que je suis pervers à ce point ? Argua t-il offusqué.

— Elle m'a tout l'air d'une gamine, mais vu la façon dont tu agis ça remet mon jugement en question. Elle doit être très expérimentée pour te faire perdre à ce point la tête !

Anastase se crispa.

— Quoi qu'il en soit tu as intérêt à ce que tes associés te pardonnent cette affront.

Il était persuadé qu'aucun ne lui en tiendrait rigueur, il était actionnaire majoritaire... Très majoritaire et tous se pliaient à ses exigences car ils savaient de quoi il était capable. De plus jamais il n'avait mit en péril ses affaires et ses actes n'avaient jamais causés un quelconque dommage sur ces derniers.

— Je ne mélange pas plaisir et affaires, souligna t-il en colère.

— Encore heureux ! S'esclaffa Igor sarcastique. Une t'as déjà quitté alors fais de ton mieux pour qu'une autre femme ne meurt pas par ta faute.

Un Indomptable désir(Sous protection du milliardaire).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant