Chapitre XLVII.

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— On m'avait dit que je te trouverais là.

Au son de cette voix, Gwen se figea. Non ça ne pouvait être son frère ; Anthon était aux États-unis, autrement dit à l'autre bout du monde. Pourtant lorsqu'elle se retourna c'est son visage qu'elle vit. Il se tenait debout à l'encadrement de la porte, l'expression plus sombre que jamais. Elle eut un mauvais pressentiment, que faisait-il ici? Était-il venu la chercher ? Cette perspective l'horrifia.

— Gwen...

— Je n'irai nulle part, lui coupa t-elle en le défiant du regard.

— Je ne sui...

— C'est Anastase qui t'envoie ? Il veut se débarrasser de moi c'est ça ?

— Ne dis p...

— Et bien va lui dire qu'il n'avait pas besoin de faire appel à toi pour me demander de partir !

Couvrant la distance qui les séparait, il s'approcha d'elle et lui serra dans ses bras. Son parfum d'homme dominait l'odeur de peinture présente dans l'atelier.

— Tu vas me laisser parler bon sang ! Souffla t-il dans ses cheveux. Personne ne m'envoie et je n'ai l'intention de t'emmener nulle part.

Dubitative elle leva sur lui un regard inquiet. Il prit son visage en coupe et déposa un baiser sur son front.

Perdono sorellina, dit-il en la serrant un peu plus dans ses bras.

— Pourquoi ? Lui demanda t-elle troublée.

Il arrima son regard d'un bleu azur identique au sien et une expression de douleur déforma les traits de son visage.

— Pardon d'avoir été un mauvais frère et de t'avoir abandonné alors que tu avais besoin de toi. Tu es tout pour moi, j'aurais dû te protéger mais au lieu de ça je t'ai mise en danger et par-dessus le marché j'ai été odieux avec toi. Je regrette. Je comprendrais que tu me détestes.

Ému par ces excuses, elle se pressa dans les bras de son frère les larmes aux yeux.

— Je ne pourrai jamais te détester même si je le voulais, déclara t-elle. Tu es ma seule famille et je t'aime malgré tout.

Il restèrent un petit moment enlacer, un moment durant lequel Anthon lui avait murmuré des mots tendres en italien.

— Alors comment se passe ta vie en ce moment, lui demanda t-il une fois qu'il se séparèrent.

— Plutôt bien, je ne fais pas grand chose. Je passe la plus part de mes journées au lit.

Le regard de son frère s'assombrit. Et elle s'empressa de préciser :

— À dormir.

— Hmm, vous pouvez essayer de me mentir Anastase et toi mais je connais bien mon ami pour savoir que si vous êtes tous les deux dans le même lit, ce n'est certainement pas pour faire la sieste. Du moins, j'apprécie vos efforts pour faire semblant.

Rouge comme une pivoine, la jeune femme ressentie le besoin de se justifier.

— On ne le fait pas si souvent, argua t-elle.

— Pitié ! Je n'ai aucune envie de parler de ta vie sexuelle. Tu fais ce que tu veux, c'est déjà assez dur d'assimiler le fait que tu sois devenu une femme. Ne rends pas la chose plus difficile.

Elle obtempèra, elle non plus ne voulait pas parler de sa vie sexuelle ou de quoi que ce soit qui ait un rapport avec sa vie sentimentale.

— Et de ton côté ? S'enquit-elle.

Un Indomptable désir(Sous protection du milliardaire).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant