Chapitre XXVI.

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Explosive était le mot en effet concéda Gwen alors qu'ils s'étaient lancé dans un jeu d'action ou vérité qui pour l'instant ne lui donnait aucun avantage.

— J'attends toujours,  lui rappela l'homme d'un air mutin.

Pliant les poings sur ses cuisses elle luttait contre le désir de prendre ses jambes à son cou et de s'enfuir.

— Je peux réitérer mes propos, proposa t-il.

— J'ai très bien compris, merci.

Elle ne supporterait pas de l'entendre dire à nouveau de lui avouer à quel âge elle avait connu les plaisirs de la chair. Non. Elle n'y survivrait pas. Devait-elle lui dire la vérité ? Impossible ! Elle aurait bien trop honte.

— Je... à dix-huit ans, finit-elle par dire.

Une expression étrange voilà le regard du russe. Elle remarqua sa mâchoire tressaillir de manière inquiétante.

— Vous n'avez pas de quoi avoir honte,  lui dit-il d'une voix qu'il espérait calme. Bien des femmes ont perdu leur virginité à beaucoup moins que ça.

Tout de même savoir qu'un homme avait posé ses mains sur sa peau crémeuse, qu'un inconnu avait goûté ses lèvres et lui avait arraché ses premiers cris de plaisir le contrariait énormément. Il avait une envie malsaine de connaitre l'identité de cet individu . Des interrogations surréalistes flottaient dans son esprit : avait-il été doux ou brutal ? L'avait-il seulement aimé et respecté pour faire honneur à l'immense privilège qu'elle lui avait fait ? Ou alors avait-il abusé d'elle et s'était enfuit au petit matin en laissant derrière lui une rose et de brève excuse griffonnées sur un bout de papier ? Cette dernière perspective ne l'enchantait guère et il s'empressa de la refouler au plus profond de lui.

— Les femmes n'accordent aucun intérêt à conserver leur innocence, ajouta  t-il. Au contraire dès qu'elle atteignent l'adolescence, elle s'empresse de s'en débarrasser. À croire que c'est un poids d'être vierge.

Gwen se figea consternée par la froideur de ses paroles.

— Vous vous trompez. Ce n'est pas un fardeau et on ne s'en débarrasse pas. On fait juste confiance à la mauvaise personne qu'on croit digne de mériter un don si précieux.

Certes les jeunes filles expérimentaient  les plaisirs physiques de plus en plus jeunes mais pouvait-on seulement les blâmer ? L'adolescence rendait les femmes naïves et fragiles et les hommes en profitaient. Le corps qui se modifie, les premières règles, le besoin de nécessité l'intérêt des regards masculins, d'entendre des commentaires sur leur beauté ou leur physique. Tant de paramètres qui justifiaient cet acte d'amour mais qui était malheureusement salit. Elle même n'en valait pas mieux. Certes elle était encore vierge mais ce n'était pas elle qui l'avait voulu. Si Anastase  Kozlov ne l'avait pas lui-même repoussé par le passé, elle aurait perdu son innocence trop tôt pour porter un jugement sur qui que ce soit. Et de toute façon  elle ne se considérait plus si innocente que ça. Pour elle, son innocence avait été perdue dès l'instant où elle s'était offerte à lui.

— Ainsi vous avouez vous être donné à la mauvaise personne ? S'enquit-il lui tirant de ses songes.

Comment réagirait-il s'il apprenait que la mauvaise personne en question c'était lui? Car c'était à lui qu'elle avait donné son cœur et qu'elle avait voulu donné son corps. Et elle s'était lourdement trompée de candidat.

— C'est à mon tour non ? Dit-elle changeant de sujet.

Elle se félicita d'être sorti indemne de cette discussion. Mais le regard gris du russe river sur elle lui donnait la sensation que s'était loin d'être terminé.

Un Indomptable désir(Sous protection du milliardaire).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant