Chapitre 17-1

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Confuse et l'esprit embrumé, refusant d'accepter la réalité, je me mis à me débattre comme une furie. Un « humpf » étouffé retentit lorsque l'un de mes coudes fit mouche et je sentis l'étreinte de l'inconnu se détendre légèrement. J'en profitai pour lui asséner un bon coup de pied dans le genou, mais malgré sa nouvelle plainte étranglée et l'effort évidemment qu'il devait fournir pour me maintenir, il ne lâcha pas. Aveuglée par le désespoir, le chagrin et la rage, je ne parvenais plus à raisonner de manière cohérente et malgré le visage inhumain de Nicolas, déformé par la fureur, je ne pensais qu'à une seule chose, le rejoindre.

— Rose, il faut que tu te calmes, on est de ton côté ! résonna soudain la voix de Thomas. Et vous éloignez-la de lui ! ajouta-t-il d'un ton peu amène à mon geôlier inconnu.

— J'essaye, répondit ce dernier d'une voix grave et bourru que je reconnu aussitôt, même si je ne l'avais entendu qu'une seule fois.

Cette révélation inattendu, suffit à me sortir de mon accès de folie et c'est beaucoup plus docilement que je me laissai entraîner hors de la cellule, dont Thomas referma aussitôt la porte. Pourtant, Grant, parce que c'était lui, continua à me maintenir contre lui de ses bras de déménageurs.

— Lâchez-moi ! lui ordonnai-je d'une voix autoritaire et grondante qui, malgré tout, manquait un peu de conviction même à mes propres oreilles.

— Dès que je serais certain de ne pas vous voir vous précipiter bêtement dans cette pièce, me répondit-il sur le même ton.

— Qu'est-ce que ça peut bien vous faire à vous ? m'emportai-je soudain en recommençant à m'agiter. La première fois que je vous ai vu vous avez essayé de nous tuer !

— Vous exagérez un peu, jeune louve. Je n'essayai pas de vous tuer, seulement de vous arrêter.

— Les fusils mitrailleurs étaient là pour la déco, alors !

— Elle n'a pas tort, intervint une voix familière.

— Lyn, m'écriai-je, alors que ma rage et ma combativité me désertaient d'un seul coup, me laissant pantelante et avachie entre les bras de Grant, qui surpris, me lâcha enfin.

Je me retrouvai à genoux sur le sol, accablé de détresse et de fatigue, tandis que les grognements de bête sauvage poussés par Nicolas m'entraînaient chaque seconde un peu plus dans un abîme de désespoir.

— A ma décharge, je croyais que vous veniez envahir mon territoire et mes hommes avaient pour ordre de tirer pour blesser et non tuer.

— Un accident, c'est vite arrivé ! renchérit Lyn, tandis qu'elle se précipitait vers moi et m'enlaçait doucement.

Terrassée par toutes les émotions et tous les évènements des dernières heures, je me laissai aller dans les bras de mon amie, secouée de longs sanglots incontrôlables et silencieux.

— Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? rugit soudain la voix de Aaron, résonnant sinistrement dans la pièce vide.

— L'endroit est sécurisé ? l'interrogea Grant, du ton qu'il aurait employé pour parler à l'un de ses sous-fifres.

Ce qui était d'ailleurs le cas, compris-je avec quelques secondes de décalages, lorsque plusieurs hommes armés pénétrèrent dans la pièce derrière Aaron.

— Répond à ma question ! ordonna ce dernier d'un ton que l'on avait aucune envie de contredire, apparemment victime de le même méprise que moi.

— Je ne t'ai pas répondu, tigre, parce que je n'en sais rien, lui dit-il d'un ton qui suintait l'indifférence totale. J'ai rempli ma part du marché, je vous ai aidé à retrouver la louve. Je lui ai même éviter de se faire dévorer ! Je considère donc que nous sommes quittes.

Whisper - Ombre Fauve Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant