Chapitre 22-2

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Au début il ne bougea pas, restant statique et figé contre moi. Refusant d'abandonner je passai doucement mes bras autour de lui, l'enlaçant tendrement sans le contraindre. Puis, lentement, je commençai à passer mes mains sur ses épaules tandis que mes lèvres déposaient de doux baiser dans son cou. Je le senti se détendre imperceptiblement et c'est timidement que sa main se posa sur son bras. Hésitante et fragile, sa caresse agit pourtant sur moi comme le plus doux des baumes, surtout lorsqu'il remonta lentement sa main le long de ma peau créant un sillage de délectables frissons. Plus confiante, je relevai doucement mon visage et ne m'arrêtant pas à son regard perdu et hésitant, l'embrassait de nouveau.

Cette fois-ci, le résultat fut tout autre. Je le laissai prendre l'initiative, attendant qu'il accentue notre baiser et c'est ce qu'il fit, allant même au-delà de mes espérances. Ses bras se refermèrent autour de moi, m'emprisonnant de leur étreinte chaude tandis que sa langue cherchait la mienne. Il me souleva légèrement et me renversa sur le lit, inversant nos positions pour se retrouver au-dessus de moi. Ses mains, inquisitrices, quittèrent mon dos et commencèrent à caresser mon corps en douceur m'inondant d'un millier de sensations, toutes plus exquises les unes que les autres. Enhardie, je commençai à l'imiter, faisant courir lentement mes mains dans son dos. Mes caresses, aussi légères que des plumes effleuraient à peine sa peau tellement j'avais peur de lui faire mal.

— Ne te retiens pas, Rose. Je ne suis pas en verre, me chuchota-t-il avant de commencer à m'embrasser dans le cou.

Comprenant soudain que ma retenue et mes hésitations risquaient d'accentuer son mal-être et sa sensation d'infériorité, je fis descendre mes mains et sans plus tergiverser, les glissai sous son tee-shirt. Lorsque mes paumes touchèrent enfin sa peau, le contact m'électrisa remontant mes bras dans un délicieux frisson tandis qu'une vague d'énergie se déployait autour de nous. J'entendis Nicolas prendre une brusque inspiration saccadée et son regard surpris et momentanément apaisé croisa le mien. Nous nous embrassâmes de nouveau, plus lentement cette fois-ci, prenant le temps de savourer l'instant et les sensations merveilleuses qui en découlaient. Nos mains et nos bouches s'enhardirent et le tee-shirt de Nicolas disparu comme par magie. Grâce à la pénombre de la pièce, toutes les marques et les blessures de Nicolas avaient momentanément disparu, me permettant de profiter pleinement du moment. Les mains de Nicolas étaient en train de s'acharner sur l'attache frontal de mon soutient gorge, lorsqu'il s'arrêta brusquement. Son regard chercha le mien et il prit une lente inspiration en me couvant de ses yeux emplis de passion et de tendresse. Il se pencha doucement pour me voler un chaste baiser avant de se laisser tomber à mes côtés et de me prendre dans ses bras.

— Même si je n'en ai pas du tout envie, nous devrions calmer le jeu pour le moment, me dit-il dans un soupir dépité en m'embrassant doucement dans le cou.

— Je comprends, soupirai-je à mon tour, essayant de calmer ma respiration et ne pas laisser entendre ma déception et mon inquiétude.

— Tu es sûre ? me taquina-t-il gentiment en tirant sur une mèche de mes cheveux.

— Bien sûr, lui répondis-je avec douceur à mon tour en me redressant légèrement sur un coude. Tu as raison, c'est beaucoup trop tôt. Tu dois reprendre des forces et...

— Stop ! m'interrompit-il d'un ton affectueux en barrant mes lèvres de son index. Même si je suis en vrac, physiquement je pourrais assurer... et dieu sait que j'en ai envie ! Ce n'est pas ça le problème. Je ne veux pas que notre première fois se passe... maintenant... comme ça, m'expliqua-t-il d'une voix soudain lasse et hésitante en se détournant légèrement.

Comprenant que parler à cet instant précis serait une mauvaise idée, je me contentai de me blottir contre lui en parsemant son épaule de baisers doux et tendre. Lorsqu'il se détendit contre moi et me rendis mon étreinte, je laissai aller ma tête dans le creux de son bras, apaisée.

— Je t'ai retrouvé. Tu es là, contre moi et... je n'ai rien besoin de plus que de te savoir vivant et en sécurité, lui murmurai-je, mon souffle frôlant sa peau.

— Je t'aime.

Les trois mots, bien que chuchoter, semblèrent résonner dans la chambre, autant que dans mon cœur, comme un coup de tonnerre. C'est lorsque je sentis la première goutte tomber sur mes cheveux que je compris qu'il pleurait. En silence, les yeux fermés, les larmes perlaient doucement entre ses cils, roulant sur ses joues. Je me redressai lentement et avec délicatesse et tendresse, embrassai chacun de ses yeux avec douceur, avant d'effleurer ses lèvres.

— Moi aussi, je t'aime, lui murmurai-je à mon tour en endiguant ses larmes de mes baisers.

Il m'enveloppa de ses bras et nous restâmes là, blottis l'un contre l'autre jusqu'à atteindre une douce torpeur.

— Qu'est-ce qui t'inquiétait ? me demanda-t-il soudain d'une voix douce et un peu ensommeillée.

— Hein ?! demandai-je très intelligiblement, déjà à moitié endormie.

— Lorsque tu m'as réveillé, tu m'as dit l'avoir fait car tu étais inquiète pour moi. Pourquoi ?

— Parce que... tu étais brulant, répondis-je lentement en rassemblant mes esprits. Tu gémissais, tu t'agitais, ta peau était moite et brulante et je n'arrivais pas à te réveiller...

— Il ne faut pas t'inquiéter, chez les loup-garou la température du corps augmente toujours lorsque nous sommes en phase de guérison. C'est plutôt un signe rassurant en fait, ajouta-t-il d'une voix tendre en caressant mes cheveux.

— Il y a tant de choses que j'ignore...

— Plus pour longtemps, me promit-il. Ça n'a pas dû être simple pour toi ?

— Ce qui n'a pas été simple, c'était de garder espoir et tenir tête à tous ceux qui affirmait que tu étais mort, lui répondis-je sans réfléchir.

— Mais tu l'as fait.

— Oui. Je n'ai jamais douté. Je savais que tu étais vivant. Si tu savais comme je regrette de ne pas t'avoir trouvé plus tôt !

— Chuuuut... Il n'y a rien à regretter. Tu m'as trouvé et c'est tout ce qui compte.

— Tu me raconteras... un jour ? Tu m'expliqueras ce qu'il t'est arrivé ?

Un long silence suivit ma question maladroite et hésitante et durant quelques instants, j'eu peur d'être aller trop loin. Puis sa main commença un doux va et vient sur mon bras et je sus qu'il allait me répondre, il cherchait juste ses mots.

— Oui. Tu as besoin de savoir et j'ai besoin d'en parler mais... je vais devoir le faire maintenant, dans les heures qui viennent, finit-il par dire d'un ton saccadé. J'aurais voulu avoir le temps... pouvoir t'en parler avant mais... je ne pense pas avoir la force de faire ce récit deux fois de suite. Pas maintenant en tout cas.

— Je comprends, lui dis-je doucement. Si tu préfères que je ne sois pas là...

— Non, au contraire ! J'ai juste...

Je le fis taire d'un baiser avant de rabattre les couvertures sur nous et de lui caresser lentement les cheveux.

—Chuuut... Nous avons encore quelques heures de calme devant nous, alors, profitons-en, lui dis-je en l'enlaçant tendrement.

Whisper - Ombre Fauve Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant