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Chapitre 54
«Haïr l'amour»

J'suis restée tétaniser quoi, une bonne minute. Je sentais cette odeur de cigarette qui planait dans mon appart'.

J'avais peur de me retourner. C'est clair. Le seul endroit où j'me sentais un minimum en sécurité, bah v'la quelqu'un qui y accède et qui est entrain de m'observer.
Il faisait noir, mais cette bonne lune éclairait de très peu l'entrée.

Instinctivement, bête que je suis, j'enfonce les clés dans la serrure, bafouillant et faisant masse de bruit. Je voulais fuire. Rester pour quoi ? Me faire butter ? Alors j'vais finir ma vie dans cet appart misérable, dans ce pays qui n'a aucune valeur pour moi ?

J'entends son corps se lever de la chaise.

Je fais encore plus vite : cette foutue clés ne veut pas s'insérer.

... : Bebe, pose ça. *d'une voix grave et surnoise*

Je reconnais cette voix, je crois la reconnaître. Ça fait presque une éternité que je l'ai pas entendu.

Nassim.

Et là, une flamme immense prend vie dans mon corps, frissonnant chaque poil, chaque partie de mon corps. Je respire fortement et me retourne.

PAFFF.

Aïe.

J'ai même pas eu le temps de poser mes yeux sur lui, qu'il m'attrape fortement le cou et me plaque contre le mur. Tellement fort, comme ci toute sa force avait pris possession de sa main et de son bras. Ma tête cogne fortement le mur. Une douleur effroyable, froide s'empare de la totalité de ma tête. Je gémis fortement de douleur.

Je comprend pas bien

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Je comprend pas bien. Ma vision se trouble presque.

- Nas-Nassim ? *en posant ma main sur cette main qui m'étouffe*

Nassim : T'es une belle salope *en hochant sa tête de bas en haut* une salope très, très *instant de vide* très forte.

Quoi ? Sur le moment j'me soucis peu de ce qu'il me dit, j'me soucis surtout de ma vie. Je pose enfin mes yeux sur lui : une veine énorme s'était formé sur son front matte. Son visage se fonçait, du rouge. Les sourcils froncés jusqu'à en cacher la moitié de son regard. La barbe pourtant bien tailler, une coiffure propre et net dévoilait les détails de ses belles boucles.
Je pose durement mon regard dans le sien : un regard noir, noir comme jamais auparavant. Mais aussi brillant, brillant jusqu'à en voir son propre reflet, comme dans une flaque.

Plus j'intensifiais ce regard, plus il serrait fort. Je baisse alors les yeux, montrant au grand jour ma faiblesse face à lui.

- T- tu- tu, Na-ssim.. *en gémissant*

Il me lâche d'un coup sec, dure et froid, sans aucun remord, aucune pitié, aucun sentiment...

Je tombe par terre, m'affalant sur ce sol piteux et glacial, reprenant un maximum d'air, comme ci j'étais pas assez faible.

Un premier Amour : Nassim & NesrineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant