Johnny grogna légèrement en se tournant face au matelas et en écrasant son oreiller sur sa tête pour ne plus entendre le bruit qui l'avait tiré de son sommeil. Mais après plusieurs minutes à essayer de faire le vide dans son esprit, compter les moutons et même se taper le crâne contre le mur, il ne pouvait que conclure qu'il n'arriverait pas à se rendormir de sitôt. Pas temps qu'il n'aura pas fait taire le truc ou machin quelconque qui parlait à trois heures du matin.
Il repoussa son oreiller et se redressa dans son lit, il regarda autour de lui pour laisser le temps à ses yeux de s'habituer à l'obscurité de la chambre. En quelques minutes il repéra les meubles et surtout le lit de Doyoung d'où venait le bruit qui l'avait tiré de son sommeil. Maintenant qu'il était pleinement réveillé, il se rendait compte qu'il s'agissait de quelqu'un qui parlait, assez bas néanmoins. Johnny se leva de son lit pour rejoindre son ami : à tous les coups, il s'était encore une fois endormi en regardant une vidéo sur son téléphone.
Mais quand il se rapprocha, qu'il fut même penché au-dessus de l'endormi en quête de son portable, il se rendit compte que ce n'était pas l'appareil technologique qui était en tort mais bien Doyoung : il parlait dans son sommeil. Surpris, il se redressa. C'était la première fois depuis toutes ces années où ils partageaient leur chambre qu'il l'entendait parler dans son sommeil. Il tendit alors la main pour venir réveiller son ami quand il s'abstint : Doyoung avait gémit.
Johnny ouvrit grand les yeux et observa Doyoung qui était toujours en plein dans son rêve. Un rêve où il gémissait. Pas une fois, mais deux. Intrigué, Johnny qui était beaucoup trop curieux, resta prêt de lui et écouta avec délectation alors que Doyoung changeait de position dans son sommeil pour être sur le dos. Ainsi, sa voix venait plus facilement aux oreilles de Johnny qui était en train de lister tous les sujets de rêve qu'il pourrait faire qui le pousserait à gémir. Il avait pensé à différents scénarios mais les deux qui venaient en tête quasiment à chaque fois étaient : il se faisait une orgie gustative particulièrement savoureuse ou il était en train de faire un rêve érotique.
Dans un cas comme dans l'autre, demain il l'embêtera avec cela. Définitivement.
Au bout de plusieurs minutes d'espionnage onirique où Johnny en était arrivé à la conclusion qu'effectivement, son ami faisait un rêve érotique. Il décida de retourner se coucher. Il se redressa et étira son dos qui lui faisait. Au moment où il tournait sur ses talons, il se figea néanmoins. Doyoung venait de gémir son nom. Johnny se retourna immédiatement pour regarder l'endormi qui avait glissé une main sous la couette et en très peu de temps, l'américain la vit danser sous les draps. Ses joues chauffèrent et il se sentit si mal à l'aise qu'il voulut fuir la chambre. Il dormirait sur le canapé, valait mieux pour ce soir.
Pour la deuxième fois, il se tourna dans l'intention de s'écarter de Doyoung alors que celui-ci était clairement très occupé à se branler dans son sommeil. Mais alors qu'il avait réussi à faire un pas, il se sentit retenu par le bras. Il tira dessus mais la prise de Doyoung était trop forte et ne put qu'être spectateur de ce dernier se branlant tout en gémissant de plus en plus fort, sa main bougeant de plus en plus vite sous la couette. Le pire était sûrement qu'il gémissait le nom de Johnny.
Finalement, il n'était pas sûr qu'il se servira de cet épisode pour embêter son ami.
Le temps lui parut long jusqu'à ce que Doyoung relâche son bras après voir atteint l'extase. Immédiatement, il prit ses jambes à son cou et alla à la salle de bain en fermant la porte derrière lui. Il s'assit sur le siège des toilettes et se laissa tomber contre le dossier pour reprendre sa respiration et essayer de calmer la foutue érection qui avait grandi contre sa volonté dans son caleçon. Mais au bout de dix minutes, il comprit bien qu'elle ne redescendrait pas toute seule alors il baissa son caleçon sur ses cuisses et se prit en main pour y apposer un rythme rapide. Les gémissements de Doyoung lui revinrent en tête et accéléra le processus jusqu'à ce qu'il jouisse sur ses doigts. Il retomba contre les toilettes et se posa quelques secondes avant de se lever pour se laver les mains. Il se mouilla également le visage puis parti dans le salon. Il s'installa sur le canapé et tomba rapidement de sommeil, tout juste couvert par le plaid qui trainait par là.
Quand Doyoung s'était levé et avait trouvé Johnny dans le salon, il lui avait demandé pourquoi et l'américain avait préféré mentir en disant qu'il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Doyoung n'avait pas cherché plus loin.
Un peu plus tard dans la journée, alors qu'ils faisaient un live. Johnny avait presque oublié la bizarrerie de la nuit et les deux amis rigolaient bien en lisant les commentaires. Johnny était un peu dans ses pensées quand Doyoung s'était tourné vers lui :
- Et si je parlais en dormant ?
Johnny sembla se figer sur place et il regarda sur le côté pour réfléchir à ce qu'il devait dire quand ses mots devancèrent ses pensées :
- Tu veux dire, comme hier soir ?
- Quoi ?!, S'écriait Doyoung en regardant avec des gros yeux Johnny qui avait du mal à retenir un sourire.
Finalement, il trouvait l'aventure d'hier soir plus comique que malaisante. Doyoung sembla comprendre la situation et son visage devint rouge tomate. Johnny ne put alors retenir son rire, autant à cause de la gêne de Doyoung à l'instant présent alors qu'ils étaient en plein live qu'à cause du souvenir de la nuit tourmentée qu'il avait vécu. Doyoung s'affaissa sur la chaise sur laquelle il était assise tandis que Johnny se redressait dans le lit à l'arrière-plan. Doyoung se tourna à nouveau en direction de la caméra.
- Non...
Doyoung fit mine de lire les commentaires pour cacher sa gêne alors que Johnny prenait grand plaisir à le voir si embarrassé. Il ne lui fallut pas longtemps avant de décider d'aller jusqu'au bout de son idée. Peu importe son propre malaise, il était bien plus drôle de se moquer des rêves nocturnes et érotiques de Doyoung.
- Tu t'es bien amusé hier soir, hein ?
Doyoung se décomposa et dépêcha de camoufler son visage en faisant mine de remettre ses cheveux en place. Johnny était en train de s'étouffer de rire dans le lit, bien trop amusé. Et il perdit tout contrôle sur son rire et le contrôle de toutes ses émotions quand Doyoung lui répondit avec gêne :
- Oui, plutôt.
Puis les deux explosèrent de rire. Ca fera une histoire drôle à raconter un jour aux autres.