13 : François III

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2 avril 1733, Château de Versailles

Un mois s'était écoulé depuis que la duchesse s'était remise de la maladie. Trois depuis que l'épidémie avait frappé le château. Il n'y avait plus de cas dans le palais mais la France souffrait encore. Les fêtes recommençaient à avoir lieu, les courtisans discutaient entre eux, jouaient aux cartes et s'échangeaient des lettres d'amour. La vie était revenue à la normal à la Cour et l'on attendait la visite du duc de Lorraine, frère de la duchesse d'Aquitaine : François III. Le roy et son épouse attendaient sur les marches du palais, entourés des courtisans et des gardes. Son frère, Philippe, duc d'Aquitaine, et Sophie, sa femme, étaient à ses côtés, sur sa droite. Un cortège de chevaux avec des gardes arriva et s'arrêta devant le roy. Un jeune homme démonta le cheval blanc où il était assis. En cette fraîche après-midi, il était couvert d'un manteau de fourrure. Il se frictionna les bras et s'avança vers Louis XV. Il s'inclina devant lui et son épouse avant que le roy ne s'avance vers lui pour tendre sa main avec un grand sourire. François III la prit chaleureusement et ensemble ils discutèrent jusqu'à arriver devant le duc d'Aquitaine. Sophie descendit les quelques marches qui la séparait de son frère et se rua dans ses bras. Tout le monde émit un oh de surprise en voyant que le protocole n'était pas observé mais un sourire fleurit sur toutes les lèvres des dames et des nobles de la Cour.

– Mon frère, comme je suis heureuse de vous voir !

– Je le suis également So. Ne point vous voir en neuf mois était pour moi difficile.

Il l'embrassa sur la tempe et la serra fortement contre lui. Des larmes de joie s'échappèrent des yeux de la duchesse. Avec un sourire, il essuya les perles d'eau qui roulaient le long des joues de sa sœur et ensemble ils suivirent le souverain jusqu'à l'intérieur. En passant devant Philippe, il le salua d'un signe de tête froid et continua son chemin.

– Duc, j'espère que vous venez m'apporter de bonnes nouvelles, dit le roy avec un grand sourire.

– En effet votre Majesté. D'après mes sources en tant que vice-roy de Hongrie, j'ai appris que Charles VI, actuellement souverain de Hongrie, est faible. Au niveau de sa santé mais aussi au niveau de son règne. Nombreux sont ses ennemis, ceux qui veulent accéder à son trône une fois mort.

– Et donc, vous souhaiteriez que je vous appuie ?

– Non Sire. Charles VI a une forte influence sur le trône de Pologne. Et je sais que vous aimeriez que votre beau-père soit sur ce trône. Ainsi vous auriez un contrôle dans l'Est de l'Europe. Ainsi, je viens vous proposer mon aide comme convenu lors de l'arrangement entre le duché de Lorraine et du Bar et votre royaume.

– Je vois que vous n'avez point oublié notre accord. Votre magnifique sœur ici présente contre votre appui lors de la remise sur le trône de Stanislas Ier.

– En espérant que vous n'ayez point oublié tous les termes.

– Je n'en ai oublié aucun mon ami. Je vous laisse profiter du peu de temps qu'il nous reste pour le passer avec la duchesse d'Aquitaine. Le dîner se fera dans le Salon d'Hercule. Mon frère, avec moi je te prie.

François III s'inclina et resta le torse baissé jusqu'à ce que Louis XV fut parti accompagné de son frère. Il se redressa par la suite et se tourna vers Sophie avec un grand sourire. Cette dernière s'avança vers lui et le serra aussi fort qu'elle put dans ses bras.

– Oh François. Tu ne peux savoir à quel point ta venue fait rayonner le palais.

– C'est plutôt ta beauté qui le rend lumineux ma petite sœur. Comment te sens-tu ? J'ai appris ce qui s'est passé. Je voulais te rendre visite pour prendre soin de toi mais mes conseillers me l'ont interdit.

– Comme tu peux voir, je m'en suis remise. Et cela grâce aux bons soins de Nonore !

– J'ai bien fait de la laisser t'accompagner. Mais raconte moi la vie de la Cour. Es-tu contente d'être ici ? Le duc s'occupe-t-il bien de toi ?

Sophie baissa les yeux et devint rouge. Elle le prit par le bras et ensemble ils allèrent jusqu'aux Bassins pour discuter de la vie de château au calme.

Pendant ce temps, le roy de France entra dans son bureau suivi de près par son frère. D'un geste, il fit signe aux gardes et serviteurs de sortir puis il s'assit sur son siège face à Philippe. Il tapota de ses cinq doigts fins le rebord de table en fixant le bois verni. Le duc, mains dans le dos attendait patiemment que son frère veuille bien lui adresser la parole. La tête levée vers le plafond, il contemplait les peintures qui le tapissaient.

– Nous avons un problème Philippe.

– Quel est-il mon frère ? demanda nonchalamment ce dernier.

– Ta femme ! François III doit m'aider si sa sœur, ton épouse, est bien traitée. Or, j'ai l'impression que ce n'est point le cas... Je pensais pourtant que vous vous étiez rapprochés tous les deux. J'ai appris que tu avais même délaissé ta maîtresse, la marquise.

– En quoi mes affaires conjugales te regardent ? demanda Philippe en prenant une figurine sur le bureau et en la regardant.

Furieux, Louis tapa du poing sur son bureau et se leva, renversant tous ses papiers. Sa bouche était pincée, sa ride entre les yeux s'était accentuée et il regardait son frère férocement.

– Comment oses-tu t'adresser ainsi à ton roy ? JE suis le souverain de la France et de la Navarre ! Depuis que nos parents sont décédés, tu agis tel un enfant avec moi. Toujours à me défier, toujours à me contredire. Pourquoi Philippe ? Que t'ai-je fait pour mériter tout ceci ?

– Tu le sais très bien mon frère. Et si tu ne le sais pas, je pense que nos parents ont appris à te faire réfléchir. Ou du moins, Dieu t'en a donné la capacité. Sinon, tu ne serais roy de France et de Navarre comme tu dis si bien.

Il s'inclina et sortit du bureau pour rejoindre le sien. Une fois entré, il enleva sa veste et la jeta sur son fauteuil avant de poser à plat ses mains sur son bureau. Il ferma les yeux et se remémora la scène qui venait de se passer. Comment son frère pouvait-il penser qu'il était innocent ? Pourquoi ne se remettait-il jamais en question ?
D'un geste il renversa tout de son bureau en hurlant avant de se mettre à taper du poing sur la table en accablant son frère. Il tomba sur ses genoux sur le sol et tourna la tête en entendant du bruit. Aussitôt, son visage se détendit et il observa la jeune femme qui se tenait sur le pas de la porte. 

La "Fantaisie-Impromptu" de Chopin  en do dièse mineur, est une composition pour piano seul et l'une de ses plus célèbres œuvres

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La "Fantaisie-Impromptu" de Chopin  en do dièse mineur, est une composition pour piano seul et l'une de ses plus célèbres œuvres. Elle fut écrite en 1835 et dédiée à Madame la Baronne d'Esté. C'est le quatrième et dernier des Impromptus du compositeur, bien que chronologiquement il ait été achevé en premier.

Les Secrets du Duc d'AquitaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant