35 : Retour à Versailles

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22 mars 1734, chemin de France


Sur les routes de France, plusieurs calèches se suivaient accompagnées de nombreux cavaliers afin d'en assurer la protection. Dans la première calèche se trouvait le duc et son épouse, collés l'un à l'autre pour profiter de leurs quelques heures de tranquillité.
Ils avaient prévus de rentrer à Versailles afin d'aider le roy et de repartir directement vers le front. Malgré la longue route, Sophie avait insisté pour que les calèches s'arrêtent dans les nombreux villages afin de rencontrer les sujets de son mari. Beaucoup étaient étonnés mais heureux de cette visite, tandis que d'autres les évitaient et crachaient dans leur dos.

Alors qu'ils venaient de passer la frontière avec le duché du Poitou, Philippe regarda son épouse qui se trouvait contre lui, les yeux fermés. Des larmes perlaient au niveau du coins de ses paupières.

– Sophie, que se passe-t-il ?

– Rien de bien important, répondit-elle en reniflant.

– Vous feriez une bien piètre menteuse ma chère, répondit Philippe en embrassant sa tempe.

Sophie s'appuya contre lui et se laissa aller en pleurant à chaudes larmes. Ses doigts agrippaient fortement le gilet de son mari tandis que son corps était secoué de tremblements.
Philippe, ne sachant que dire, la serra encore plus contre lui en lui caressant le dos.

– Vous aurais-je fait du mal d'une quelconque manière ma douce ? Ou bien Thomas ?

– Non... Ce n'est pas vous mais tout en général. Le fait que nous revenions à Versailles, que vous partiez sur le front et...

– Et vous ne voulez point venir avec moi ? Ce n'est pas grave, vous pouvez rester à la Cour si vous le désirez.

– NON, cria-t-elle en se redressant. Ce n'est pas ça. C'est... J'ai peur de vous perdre. Et si je vous perds, où irais-je ?

– Vous retournerez en Lorraine avec votre famille jusqu'à ce que Thomas soit assez grand pour rentrer en Aquitaine et reprendre ses terres. Je suis persuadé que s'il devait arriver un malheur et que je devais décéder, vous seriez une très bonne mère et une très bonne régente. Soyez en assurée !

Elle n'eut pas le temps de répondre que Philippe l'embrassa tendrement, la faisant taire et donc l'empêchant de se faire plus de soucis qu'il ne fallait.

Ils arrivèrent dans la cour du château trois jours plus tard. Tous les nobles étaient rassemblés tandis que le roy et son épouse attendait sur les marches du haut. Philippe descendit le premier de la calèche royale et tendit la main pour que Sophie puisse descendre facilement. Ensemble, ils montèrent les marches et s'inclinèrent devant leurs souverains.

– Philippe, ton absence à la Cour était longue et douloureuse. Spécialement pour moi. Duchesse, votre beauté est toujours resplendissante. La maternité vous sied bien.

– Votre majesté, répondit Sophie. Je vous remercie pour votre accueil qui nous va droit au cœur. Nous espérons pouvoir vous aider du mieux que nous pouvons en cette période difficile.

– Comme l'a dit mon épouse, nous espérons régler au plus vite cette histoire afin que la France se porte mieux, ajouta Philippe en souriant.

Le roy les remercia et les invita à rentrer pour s'installer et se reposer après ce voyage. Une fois qu'ils furent dans leurs appartements, Sophie s'approcha du lit pour commencer à défaire ses lacets de robe. Philippe avait retiré son gilet ainsi que son tissu autour du cou en ruminant.

– Avez-vous comment Louis nous narguait ? Son sourire accueillant était tout sauf réel. Et puis la manière dont il vous lorgnait. « La maternité vous sied bien », imita Philippe en prenant une voix féminine.

– Seriez-vous donc jaloux ? demanda Sophie en souriant.

– Moi ? Jaloux ? De quoi pourrais-je bien être jaloux ? Sûrement pas du roy de France. Je n'échangerai ma place pour rien au monde.

En disant cela, il s'était assis pour commencer à enlever ses bottes. Sophie se leva et s'approcha de lui. D'un mouvement doux, elle prit le menton de son époux entre ses doigts fins et le força à la regarder.

– J'aime quand vous êtes jaloux. Cela provoque en moi quelque chose que je ne pourrai expliquer. Peut-être le fait d'être importante aux yeux de quelqu'un.

Une étincelle apparut dans les yeux de Philippe. Il lâcha la botte, qui tomba brutalement sur le sol, et ouvrit en grand la bouche. Sophie pressa légèrement le menton de son époux pour le faire lever, ce qu'il fit sans grande résistance.

– Peu importe le roy, peu importe la Cour et tous les nobles qui jugent. Vous m'avez moi et Thomas. N'est-ce pas le plus important ? sussura-t-elle en s'approchant de lui.

Philippe acquiesça et se tendit légèrement en sentant les lèvres de sa femme sur sa joue, près de son oreille. Sophie lâcha son visage et posa ses deux mains sur son torse, jouant avec le lacet de sa chemise.

– Sophie... Que faites-vous ?

– Quitte à être enfermé ici avant notre départ, pourquoi ne pas prendre du temps pour nous deux ? Libérez vous de cette tension. Oubliez votre frère et tous vos soucis. A cet instant, vous êtes avec moi et seulement avec moi.

Elle se mit face à lui et s'approcha doucement de ses lèvres. Philippe s'avança pour la serrer contre lui mais Sophie posa un doigt sur sa bouche.

– Pas d'empressement. C'est moi qui dirige. Seulement moi. Bien compris votre Altesse ?

Philippe acquiesça non sans avoir retenu sa respiration tandis que sa femme parlait. Il se remit donc bien droit et attendit patiemment que son épouse l'embrasse. Une fois qu'elle était contre lui, il décida de reprendre le dessus afin de lui montrer qu'il dirigeait son couple et qu'l était l'homme de la situation. 

Vous l'attendiez et le voici

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Vous l'attendiez et le voici. Nouveau chapitre du Duc d'Aquitaine !

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