Philippe fit un pas dans sa direction mais Sophie sortit du lit à l'opposé de lui, prit sa robe de chambre en soie, l'enfila et se tourna vers lui. Repérant un deuxième bougeoir, elle le prit dans ses mains et le tendit dans sa direction.
– Voyons mon ange, que se passe-t-il ? demanda-t-il étonné tout en s'approchant d'elle.
– Ne vous approchez point où je vous jure que je vous assomme, cria-t-elle en reculant contre le mur. Torturez et massacrez autant que vous voulez, mais moi, je ne vous appartiens plus.
– Que voulez-vous dire ?
– Tuer des personnes de mon duché de naissance n'était pas suffisant ? Il fallait que vous montriez à tous que vous avez la main mise sur la Lorraine en me violentant ? C'est pour cela que depuis nos épousailles vous êtes aussi infectes avec moi ? Pour montrer que l'on peut mater les lorrains ?
– Mais enfin, Sophie. Calmez-vous. Qu'êtes-vous en train de raconter comme sornettes ?
– Des sornettes ?! VOUS avez attaqué un village lorrain. Vos hommes.... Vos soldats ont massacré les hommes, ont violenté les femmes, ont assassinés les enfants. Des êtres innocents qui n'ont rien demandé durant cette guerre. Ils étaient neutres. Vous étiez responsables de ces soldats. Et vous n'avez rien fait. RIEN, hurla-t-elle, les larmes coulant sur ses joues.
Son dos tapa contre le mur tandis que ses bras tremblaient à force de tenir le bougeoir devant elle, bien haut. Philippe continua à avancer vers elle, imprimant dans sa tête ce qu'elle venait de dire.
– Reculez Philippe. Reculez.
Ne le voyant pas s'arrêter, elle ferma les yeux et donna un coup d'objet au hasard, espérant le toucher. Philippe attraper le bougeoir, lui arracha des mains et le jeta sur le lit. Il prit les mains qui se tendaient devant lui et les plaqua contre le mur, au-dessus de sa tête. Le duc se colla contre elle, embrassant son cou.
– Faites de moi ce que vous voulez. Après tout, je ne dois être qu'une prostituée pour son Altesse.
Philippe la regarda et murmura :
– Vous êtes bien plus que ça pour moi ma dame. Pendant ces cinq mois je n'ai pensé qu'à vous. Je peux vous promettre sur mon honneur que jamais mes hommes n'auraient fait quelconque chose comme ce que vous m'avez décrit. Je vous jure, que je réglerai cet incident. Mais permettez-moi d'abord d'embrasser ma femme. Car après ces longues heures de route, je ne rêve que de deux choses. D'un baiser et d'un bon bain. Regardez-moi Sophie. S'il vous plaît.
A ces mots, la jeune femme leva ses yeux humides vers son époux et plongea son regard dans le sien. Il tenta de lui sourire sans qu'il n'y ait eu aucune réponse indirecte.
– Je vous en prie... Laissez-moi seule, murmura-t-elle en secouant la tête. Vous me faites mal.
Philippe soupira et recula de quelques pas pour la laisser se mouvoir. Il s'inclina devant elle et lui promit de régler cette affaire avant la fin de la journée. Il partit en direction de la salle de réunion de son frère. A peine arrivé, voilà qu'il devait de nouveau confronter Louis concernant toute cette histoire. Il ouvrit si brutalement les portes qu'elles claquèrent contre le mur doré de la pièce. Tous les ministres et le roy se levèrent rapidement et observèrent l'individu qui osait les interrompre. Le duc d'Aquitaine se plaça devant la grande table et posa ses mains à plat sur la table.
– Bonjour à tous, je vous ai manqué ?
– Philippe, quelle joie de te revoir. Je vois que tes manières n'ont pas changé depuis ton départ pour le front. Quelles sont les nouvelles ? Raconte moi tout, dit Louis d'une voix enjouée.
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Les Secrets du Duc d'Aquitaine
HistoryczneSi vous saviez ma chère, le nombre de personnes présentes au mariage de Monsieur frère du roi ! C'est que l'événement était de taille, probablement le plus important de l'année. Que dis-je, de l'année ? Du siècle au moins ! Philippe d'Aquitaine, frè...