21 : Lunéville

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L'image d'en haut est le domaine des ducs de Lorraine à Lunéville.

2 mai 1733, dans un village près de Lunéville

Le lendemain, Sophie se réveilla dans le lit précaire de l'auberge. Un souffle dans son dos lui fit tourner la tête et elle vit son mari qui dormait encore, son corps tourné vers elle. A cette vision, cette dernière sourit et se mouva entièrement pour se trouver face à Philippe. Délicatement, elle s'approcha pour poser ses lèvres sur les siennes, l'éveillant ainsi doucement.

– Bonjour... murmura-t-il en souriant.

Mais son sourire disparut rapidement en voyant les multiples bleus qui recouvraient le doux visage de sa femme. Il leva une de ses mains pour la poser sur la joue meurtrie. A son contact, Sophie tressaillit et ferma les yeux.

– Est-ce douloureux ? demanda-t-il doucement.

Sophie hocha de la tête et posa sa main sur celle de son époux.

– Ce n'est point grave, dit-elle avec un petit sourire. Le temps effacera ce mauvais moment de mes souvenirs.

– Je vais demander à ce qu'on nous monte la nourriture.

Philippe se leva, nu, et chercha son justaucorps ainsi que sa culotte courte pour l'enfiler. Une fois ceci fait, il entrebâilla la porte et donna ses ordres pour que l'on apporte le plus rapidement possible le repas.

Pendant ce temps, Sophie s'étirait dans le lit avant de se lever, le drap autour de son corps. Elle s'approcha de son mari et passa ses deux bras devant lui pour enrouler sa taille. Elle joua avec ses doigts sur sa poitrine, le faisant ainsi frémir. Avec ses lèvres, elle embrassait son dos en remontant vers la nuque.

– Si vous continuez, j'ai bien peur de ne point pouvoir me contrôler.

En entendant cela, la duchesse sourit mais continua. Alors, Philippe se retourna et bloqua ses poignets en la poussant vers le mur. Là, il l'embrassa furieusement, une de ses mains posée sur sa mâchoire tandis que l'autre tenait ses poignets au-dessus de leur tête. Le drap, n'étant plus retenu, tomba sur le sol. Ils furent interrompus par le frappement à la porte. Sophie récupéra rapidement son drap en riant pour s'en couvrir, tandis que Philippe, tout aussi hilare, allait ouvrir pour récupérer le repas.

***

– Nous vous remercions pour votre hospitalité aubergiste, et nous allons bien entendu payer la somme qu'il faut, indiqua Philippe, le visage froid.

– Votre Altesse royale, ce fût un plaisir de vous héberger vous et votre épouse. Et nous espérons que la chambre aura été confortable.

Philippe acquiesça puis rejoignit sa femme sur le pas de la porte, tandis que le soldat payait le tavernier. Le duc tendit sa main que la jeune femme s'empressa aussitôt de prendre avec un grand sourire. Une fois qu'elle fut montée dans le carrosse, il baisa la main et ferma la porte du véhicule pour ensuite rejoindre sa monture. Il ordonna de partir vers Lunéville, où il ne restait qu'une trentaine de lieux. Philippe se chargea d'envoyer un garde avec un message pour prévenir qu'ils arriveraient dans l'après-midi.

En milieu de journée, le convoi royal s'engagea dans la grande allée du château de Lunéville. Philippe apprécia les jardins à la française ainsi que la grande bâtisse qui se trouvait devant lui.

– Magnifique n'est-il point ? demanda avec un grand sourire Sophie, qui avait passé la tête à travers la lucarne.

– En effet. J'ai hâte que vous me fassiez visiter votre duché et me faire découvrir les saveurs de la région.

Les Secrets du Duc d'AquitaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant