Chapitre 24

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Une fois sortie Aura ne se transforme pas et je comprends vite ce qu'elle a en tête. Elle se dirige vers une sorte de gros hangar et arrache le cadenas. Aucun doute elle est sacrément remontée. Elle soulève le volet de métal et s'engouffre dedans. Ni une ni deux elle retrouve la moto de mon frère et l'enfourche. Je ne sais pas conduire mais elle si, autant dire qu'elle n'envisage pas de me laisser reprendre le dessus.

Elle démarre la moto et son moteur se met presque instantanément à ronronner. Il n'en fallut pas plus pour qu'elle sorte du hangar à fond. Sur le chemin personne ne réagis sauf le chauffeur qui semble prit d'un dilemme énorme. Finalement il essaye de suivre Aura. Il a prit sa décision bien trop lentement. Maintenant, on est loin. On a presque atteint la vraie route.

Quelques secondes et on a atteint le bitume, le goudron. Elle prends un virage sec on dérape. Je commence à paniquer que se passe-t'il. Soudain la moto s'arrête Aura relève la tête vers la maison au loin. Je distingue parfaitement sur son balcon Aaron qui crie, si je le vois il me voit et il voit très bien le majeur que brandit Aura avant de redémarrer pleine balle avalant la route à une vitesse folle. Au début je suis stressée j'ai perdue l'habitude, mais plus les kilomètres défilent plus je me calme.

Aura est une très bonne conductrice et je sais que conduire la détend, enfin si on peut appeler ça de la conduite... on dirait plutôt GTA enfin bref...
Plus le temps passe plus le soleil baisse dans le ciel mais la colère de Aura ne désemplit pas. Si c'est ainsi le cas alors que nous les avions semé depuis belle lurette c'est car elle a espéré, même un cour instant et elle a été encore déçue. Quelle erreur minime pour nous les humains. Mais quelle erreur pour eux les loups. Depuis le temps ils n'espèrent plus, ils n'attendent plus rien des autres comme nous nous l'entendons.

Peu à peu on ralentit. On a dû franchir la limite de l'état même. Je ne sais pas où nous sommes si ce n'est devant un motel miteux. Le cliché de la cavale, enfin de toute façon on a presque pas d'argent alors c'est normal. Aura gare la moto et me laisse reprendre le dessus sans un mot. Peu à peu elle disparaît. Elle doit penser que je vais appeler Aaron ou quelqu'un d'autre pour venir me chercher puisque ma décision avait été de rester avec mon âme-sœur, mais rien ne presse.

Il y a un relent de loup lointain. Je ne sais pas si c'est parce qu'ils sont loin ou juste parce qu'ils sont passés par là. Je m'approche du comptoir et demande une chambre en posant les 35 dollars que j'ai en poche. La femme en face de moi lâche la bouche ouverte, elle a un maquillage orangé et des cheveux gras. Elle tend bras squelettique et sans me quitter du regard elle passe son doigt dans la boîte à clef et faits les rangs pour voir s'il reste des clefs. Par chance j'en vois une et elle l'attrape. Elle me la tend dans un mot et mets les 35 dollars en caisse.

« - En haut à gauche. » dit- elle en pointa l'escalier à sa droite.

Je monte les escaliers lentement mon casque à la main. Une fois devant la porte je l'ouvre difficilement et entre dans une petite chambre remplie de meubles tous marron, seul le sol noir et les murs blancs contrastent. Je ferme derrière moi et bloque la porte. Je me dirige vers le cabinet et remarque qu'il n'y a qu'un lavabo et des toilettes. C'est repartit. Il y a une serviette qui semble propre. Je me déshabille et la mouille pour faire une toilette rapide. Cette journée m'a exténuée alors je ne fais pas durer le... plaisir. Et me rhabille entièrement. Je pause ma veste sur l'oreiller et pause ma tête dessus avant de tout de même passer la couverture sur moi.

Autour de moi il y a beaucoup de bruits. J'entends une femme pleurer et un homme crier, plus loin d'autres font l'amour, enfin un fait l'amour et l'autre attend. Je pouffe un peu en imaginant la fille tandis que le garçon lui demande toutes les 30 secondes si c'est bien. Au premier étage il y a une maman avec ses deux bébés qui pleurent. Dans la chambre à côté il n'y a aucun bruit mais je sais qu'il y a quelqu'un. Je ferme les yeux et essaye de visualiser, j'imagine que sa chambre est comme la mienne, il doit être allongé sur le lit. Je ne sais pas s'il dort ou s'il attend juste comme moi.

Soudain un grand fracas se fait entendre, la chambre après celle de mon voisin vient d'être là scène d'un coup de feu. L'homme à côté de lève et bondit hors de sa chambre en s'enfuyant avec 4 autres gars. L'homme qui a reçu la balle n'est pas mort, il respire. Il se lève et s'allonge sur le lit, il semble souffrir le martyre. J'hésite à aller l'aider. Seulement je veux passer inaperçue, dans ce genre d'endroit ces choses sont presqu'en monnaie courante. Je le fais donc à l'idée de ne pouvoir venir en aide à cet homme qui d'ailleurs n'a pas crier.

Petit à petit sa respiration se calme et son coeur bat de moins en moins fort, il se calme. Il se lève et se dirige vers ce que je pense être le cabinet. Il sort un flacon en verre d'un tiroir, je soupire soulagée, il va se désinfecter. Je rive mon attention sur le plafond et rigole de moi même.

- Quelle indiscrétion Lohana... s'amuse ma louve enfin revenue.

- Comme je ne peux plus te parler je dois bien trouver des choses à faire nan ?

- Tu es perdue sans moi c'est ce que t'essaye de me faire avaler ?

- Bah oui ! Perdue ! Complètement perdue !

La louve lève les yeux au ciel et rigole doucement. Je lui souhaite une bonne nuit et elle me répond de même. Doucement je sombre dans les bras de Morphée.

Larmes de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant