Le boulot a repris à temps plein en attendant la rentrée scolaire. Il ne reste que peu de temps pour finir la préparation des évènements qui vont s'enchaîner tous les week-ends de septembre à octobre. Je profite du peu d'activité du mois d'août pour reprendre des forces avant une rentrée qui s'annonce active. Le seul évènement qui égaye mes journées de boulot est le déménagement de notre immeuble décrépi vers de nouveaux bureaux, flambant neuf. On pourrait croire que les affaires marchent, mais non, c'est plutôt l'inverse. L'entreprise n'a plus les fonds pour payer la location des bureaux dans l'immeuble couleur chiffon sale et comme les effectifs sont désormais réduits (ils ont licencié trois chefs de projet juste avant mon arrivée), la décision a été prise de déménager, dans ce qui servait autrefois, d'entrepôt pour le matériel. Heureusement pour nous, c'est la femme du patron qui a supervisé les travaux et nous avons le plaisir de découvrir un espace fraîchement repeint, agréablement aménagé en loft et donnant sur une impasse fleurie. Travaillant déjà au ralenti – mois d'août oblige – la semaine du déménagement me parait même légère et distrayante.
Depuis le début de l'été, la relation que j'entretiens avec ma collègue Axelle est passée du professionnel à l'amical et cette toute nouvelle complicité rend le cadre de travail beaucoup plus agréable. Je partage mes déboires sentimentaux avec elle à la pause déjeuner, ce qui me permet de mettre en relief certains aspects non-négligeables. L'œil neuf qu'Axelle porte sur mon histoire, pour ne jamais en avoir fait partie, apporte une perspective intéressante à mes réflexions. Bien que le contenu de mes propos concerne la plupart du temps André ou Alexandre, elle a bien compris que le véritable sujet sous-jacent s'appelle Marc. Alors que je parle flirt et sexe sans sentiments, elle flaire mon manque d'une vie à deux. Son franc-parler et ses sages paroles donnent des résultats assez fabuleux sur des questions qui m'occupent inconsciemment la tête.
Le classique, mais indémodable : « Si tu l'as quitté, c'est bien pour une raison ! »
Le relativisme temporel : « C'est pas parce que t'es pas encore tombé sur un gars bien, que Marc est forcément l'homme de ta vie. »
Ou bien encore l'efficacité imagée du : « Alex, se remettre avec son ex, c'est comme ravaler son vomi. »
Certes.
Elle m'encourage, comme tous mes amis d'ailleurs, à ne pas faiblir et ne pas retourner vers Marc. En semaine, j'arrive à ne pas aborder le sujet grâce au Comptoir, grâce à André, mais dès que je vois mes amis, ils n'ont qu'une préoccupation en tête me concernant : Marc.
Ne pas l'appeler, laisser faire le temps, tourner la page, être patiente.
Bien que je ne leur aie pas demandé conseil sur ce fait, tous sont d'accord sur un point : me remettre avec Marc serait une erreur.
Je fais tous les efforts du monde pour ne pas mettre ce sujet sur la table, mais indubitablement, il revient. Le plus étrange, c'est que dans leurs discours anti-Marc, ils me donnent sans le savoir les clés pour me rendre compte à quel point notre relation était hors normes.
Par exemple Elsa, qui un dimanche matin, après avoir avalé trop de mimosas et pas assez de brunch, me teint à peu près cette réflexion :
« Avec Marc, c'était trop fusionnel, une relation qui fonctionne aussi fort, ce n'est pas sain. On n'arrivait jamais à se voir toutes les deux ! Vous étiez toujours collés l'un à l'autre ! Non vraiment, ça ne pouvait pas durer ! »
Ce que j'en ai interprété : Marc était aussi mon meilleur ami. Je pouvais passer tout mon temps en sa présence, sans ressentir le besoin de « prendre l'air ».
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Love
ChickLitOn en connaît tous des histoires d'amour qui commencent bien et qui finissent mal. Mais des ruptures qui commencent bien, vous en connaissez beaucoup ? Et bien, c'est le cas pour Alexandra. Après avoir claqué la porte sur trois années de vie de c...