Chapitre 30 ; Dérapage contrôlé

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Parfois, j'ai vraiment l'impression que la vie se fout de moi.

C'est donc quatre jours après avoir repris contact avec Marc et décidé de laisser parler cette petite voix de l'amour, qu'André décide de s'inviter chez moi à la fermeture du Comptoir, au moment où les premières lueurs du jour commencent à se montrer et que nous sommes tous les deux ivres.

Je lui propose une bière. « Non, je veux te serrer contre moi. »

Il attrape la bière que je tiens à la main et la pose sur la table basse. Il se saisit de moi par la cambrure de mon dos et colle ma poitrine contre son torse. Il a une étrange manière de se sentir coupable d'avoir trompé Sandrine quelques jours plus tôt.

Je sens son souffle chaud dans mes cheveux et la chaleur de son corps contre le mien. Il réalise là à peu près tout ce que je désire de lui depuis que je l'ai rencontré. Ce n'est pas le moment de discuter ni de chercher à comprendre. Je profite de ce retournement de situation et agrippe ses bras musclés comme si mon équilibre en dépendait.

Tendrement, il enfouit son visage à la base de mon cou, une main contrôlant ma tête, l'autre rapprochant mon bassin du sien. Ses lèvres effleurent mon oreille, un bout de langue me parcoure la nuque. J'accompagne mon bassin aux mouvements du sien et sens son désir se manifester contre mon ventre.

C'est seulement au moment où il commence à remonter mon t-shirt, quand sa bouche s'approche de la mienne, que je décide de mettre fin à ce dérapage.

Après toutes ses belles tirades pour la fidélité, je compte bien prendre ma petite revanche et le laisser dormir sur la béquille... ça lui apprendra ! On peut être deux à danser.

Je pourrais me persuader qu'à ce moment-là j'ai pensé à Sandrine, sa copine, à la notion de fidélité et la position dans laquelle céder à ce dérapage me mettrait. Mais non, c'est seulement mon orgueil qui m'a dicté de le repousser. Cela dit, le résultat est le même.


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