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Non. Il le fait exprès. C'est évident.

Je le regarde, un doigt posé sur ma poitrine. Je sais qu'il va me mettre en rogne, mais cette fois je n'y suis pour rien.

-Oui toi Mademoiselle, je te regarde depuis un moment et tu ne fais que poser des questions à gauche, à droite. Y aurait-il un autre professeur que moi dans cette salle ?

Je force un sourire alors que le silence se fait dans la classe.

Je suis seule dans mon banc, ce qui est assez inhabituel, vu que Godwin est très sérieux. S'il n'est pas là, c'est qu'il ne va pas bien. Même s'il est malade, il vient dormir en classe. Il me l'a dit une fois. J'imagine qu'il ne va pas bien du tout.

J'ai demandé à Steffi si Godwin va bien puisqu'elle habite près de chez elle. Mais je l'ai fait avant qu'il ne commence ses 3 heures de cours. Je ne vois pas pourquoi il me sort ça maintenant que je suis calme et que je n'ai pas bougé depuis qu'il est là.

Il sort la phrase qu'il n'aurait jamais dû dire :

-Déjà que tes notes sont plus bas que terre, il ne manquerait plus que tu deviennes malvoyante.

Des éclats de rire fusent et les filles gloussent bêtement. Il se croit drôle en plus avec ce sourire que j'ai envie de lui faire bouffer.

C'est à cause de qui si mes notes sont au plus bas hein ? C'est la faute à qui ? Il ne perd rien pour attendre. Tout ce cirque a assez duré.









Je suis dans les escaliers lorsqu'il me dépasse. Argh, même son odeur m' insupporte. Je le suis et entre avec lui dans la salle des profs qui bizarrement est vide.

-Mademoiselle ? Un problème ?

Seigneur donne moi la force de me contrôler.

-Je te plaîs Georges ?

Autant y aller directement, j'en ai plus qu'assez de ce jeu.

-Quelle brutalité

Je lève les yeux au ciel pendant qu'il se dirige vers la grande table au fond de la salle.

-Reviens ici tout de suite, espèce de taré.

-Tu sais ta bouche ne devrait pas sortir de telles bêtises. Viens.

-Non.

-Tu as peur de quoi ? De fondre dans mes bras ?

Je lève les yeux au ciel et me dirige droit sur lui. Avant que je n'ai le temps de réagir, il me contourne et va fermer la porte.

-Tu es bien là-haut ? C'est la salle des profs ici. Déjà pourquoi tu fermes à clé ? Tu comptes me violer ?

Je croise les bras sur ma poitrine et malgré mon cœur qui bat fort je soutiens son regard pendant qu'il s'approche de moi, souriant.

-Je ne te violerai jamais Tina, tu me supplieras de te pénétrer.

Malgré moi un frisson me parcourt à l'entente de ces mots. J'ai toujours aimé les hommes crus et francs, ce qui explique que je sorte avec Yves. Mais lui, il... Eh minute qu'est ce que sa main fout sur mes fesses ?

-Oui tu me plaîs Tina, depuis le premier jour. J'ai toujours eu envie de toi, et tu le sais très bien.

Je ricane lorsque je le sens contre mon pantalon, je me mets sur la pointe des pieds et plonge la main dans ses cheveux noirs. Il soupire et je lui fais un petit bisou sur le nez avant de lui arracher la clé et de frapper sur sa main qui palpait mon derrière.

Je me rue jusqu'à la porte mais j'ai à peine le temps de glisser la clé dans la serrure qu'il me rattrape et me ramène contre lui. Ma colère revient et je le frappe de toutes mes forces pendant que sa main s'aggripe à ma taille :

-Tu es malade Georges, pourquoi tu fais ça ? Tu te rends compte de ce que tu as fais à Godwin ? Tu te rends compte que tu me pourris la vie ? À chaque fois que j'approche un garçon tu lui fais du mal. Tu crois que c'est normal ?

-Tina...

C'est un murmure, presque imperceptible.

-Tu me plaîs plus que de raison, et je ne supporte pas que tu fasses exprès de me rendre jaloux. Je sais que ça t'amuse, mais je savais aussi que tu viendrais en premier. Je te connais Tina, je savais que tu craquerais. Quand à ce...garçon, ce Godwin, il n'a eu que ce qu'il méritait.

-Comment est-ce que tu peux dire ça ? C'est u-

-Dis moi plutôt pourquoi tu es si en furie. C'était la même chose la dernière fois quand tu es venue ici.

Je rêve ? Il n'a pas entendu ce que j'ai dis ou quoi ?

-N'est-ce pas toi qui m'a poussé à venir ? Imbécile, j'en ai marre, marre de tes regards en classe, tu n'es même pas un peu discret. Sais tu seulement que je suis ton élève ? Tu baisses mes notes e-

-Et tu crois que j'en ai quelque chose à faire que tu sois mon élève ? Je ne vois pas de quoi tu parles Tina, je te regarde comme je vous regarde tous dans la classe. Je baisserais tes notes aussi longtemps que je le voudrais.

-Pourquoi ? Tu vas salir mon bulletin. Tu perds ton temps, je n'ai pas besoin de mes notes en vrai. Je passe un examen national.

-Tu oublies que je serai à la correction.

-Et alors ? Tu ne seras pas capable de reconnaître ma copie.

Il effleure mon visage de ses lèvres et malgré moi, mon corps réagit.

Il sourit avant de mordiller mon cou. Je sens que je ne vais pas tenir longtemps si je suis ainsi à sa merci. Ça fait un moment que je ne me suis pas envoyé en l'air. Avec le peu de lucidité qui me reste, je chuchote :

-Georges...

-Oh oui, tu vas m'appeler ainsi quand je vais te faire crier. Répète pour voir.

-Non, je...je suis en couple. Tu...je te déteste-

-Tu ne me déteste pas, tu le sais bien. Et ton petit copain, ce n'est plus qu'une question de jours entre vous.

Cette phrase me fait l'effet d'une douche froide. Je réalise où je suis, pourquoi et surtout dans les bras de qui. Je m'éloigne brusquement de lui et le pointe du doigt :

-Tu vas faire quoi à Yves ? Tu le touches et je te jure que tu vas le regretter Georges. Ne me pousse pas à bout. Je peux être tout autant méchante que toi.

Il sourit et se dirige vers la porte.

-Mais je ne demande que ça Mademoiselle. Et autre chose. Ce que j'ai fais à ton amant n'est rien comparé à ce que je peux faire à ton copain ou tout autre garçon qui s'approchera de toi. Toi non plus ne me pousse pas à bout Tina.

Mon  Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant