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Lorsque je me réveille, j'ai la tête dans les nuages mais lorsque je remarque que je ne suis pas dans un immense lit doré rouge, que je n'ai pas un autre corps contre le mien, je me rends compte de la réalité et les événements de la journée me reviennent en mémoire.






















-C'est bon ? Tu as assez dormi ?

Je note parfaitement l'ironie et l'énervement dans sa voix, mais je ne relève pas. Le plus important pour moi maintenant c'est de sortir d'ici et prendre le train de 18 heures 30.

-J'ai assez perdu de temps. Me fais pas chier.

Il me retient par le bras et plisse les yeux en me scrutant. Je soutiens son regard et pour la première fois, je remarque qu'il a un teint basané, plus foncé que le mien. Je devine que sa mère n'est donc pas une blanche comme la mienne.

-Je comprends ce qu'il te trouve.

Il me lâche avec dégoût et s'éloigne :

-Mais je me demande bien ce que toi tu lui trouve pour te donner ainsi à u-

-Tais-toi. Ferme ta gueule. Depuis que je suis là, tu me tape sur les nerfs avec tes accusations. Tu ne sais rien de moi et tu ferais mieux de ne pas parler de ce que tu ne comprends pas.

Je lui tourne le dos et sors dans la nuit tombante.

Je ne vais pas lui dire que je suis l'enfant de son père. Il le respecte énormément, je l'ai vu dans ses yeux. C'est pourquoi il me rejette automatiquement la faute et je refuse de détruire cette image qu'il a de son père. Je refuse de détruire sa famille. Je n'en ai jamais eu, je ne vais l'en priver lui et ses frères et sœurs. J'ai déjà ce dont j'ai besoin : de l'argent.

17h17

Je suis à ce même endroit où j'étais il y'a 3 mois. Je suis sur le point de rentrer dans ce train, de partir loin de Georges.  J'ai déjà entendu parler d'une ville qui s'appelle Farfay. Il paraît que c'est très loin d'ici et que la population commence à peine à évoluer. J'ai fais des recherches sur internet lorsque j'étais chez Georges et à ce que j'ai vu c'est assez joli. Il paraît que le pays... Merde j'ai oublié le nom. Il paraît que le pays a plusieurs gouverneurs qui jouent le rôle de présidents. Je n'ai pas bien compris mais je trouve ça intéressant de vivre dans un pays où il y a en quelque sorte plusieurs dirigeants. Je vais donc aller à Farfay, je vais m'y installer, reprendre ma vie et passer à autre chose en arrêtant surtout de penser à mon ancien professeur et amant.



Le lendemain-15h de trajet plus tard

Un coup de sifflet me fait sursauter, moi et les quelques personnes qui sont dans mon wagon. Certains se rendorment, certains se lèvent et regardent à la fenêtre. Des bruits proviennent de l'extérieur et j'entends des voix de femmes, des cris, des rires, des éclats de voix. Je ne reconnais pas la langue, le Pweti. Mais à mon grand soulagement, j'entends parler anglais quelque part dehors.

C'est déjà ça.

Je vais trouver ma valise et me tourne face à la ville ensoleillée qui m'accueille. Immédiatement, je remarque que les gens ici sont des touaregs, ou quelque chose comme ça. De fait leur peau est sombre, mais on voit bien que ce sont des blancs. Les hommes portent des boubous comme chez moi, en Afrique mais il y'a une différence : Leur vêtement fait penser à une tunique pour homme mais au niveau des épaules, ils portent une espèce de cape, qui se balance au gré de leurs mouvements et du vent. Leur visage est recouvert, ne laissant visible que leurs yeux. Je ne vois rien d'autre que leurs yeux et leurs mains.

-Calapo-Tepin ?

Je me tourne vers la voix féminine qui vient de me parler. Elle est très belle, elle porte un foulard vert aux couleurs vives qui cachent ses cheveux noirs et magnifiquement longs qui retombent dans son dos. Elle doit faire au moins 1m75, j'ai l'impression d'être minuscule à côté d'elle. Elle porte un haut de même couleur que son foulard et une jupe noire longue qui traîne à ses pieds, les cachant. Le haut est transparent. Je vois son soutien-gorge rouge sang et ses seins, gros, très gros. Je peux dire que tout le haut de son corps est à découvert.

Elle claque deux doigts devant moi et je reviens à moi-même, pour me perdre dans ses yeux clairs comme l'eau. Un petit nez courbé et une bouche pulpeuse enduite de couleur verte.

Le mélange est magnifique. Cette femme est magnifique. Elle a le même teint que les hommes, probablement à cause du soleil mais elle est plus claire qu'eux. Beaucoup plus claire.

Voyant que je ne réagis pas, elle me tapote la joue, me sourit, fait un signe de la main vers sa tête et me dépasse. Elle porte au moins 30 bracelets de couleurs à la main gauche et ils tintent mélodieusement à chacun de ses mouvements.

Je la suis du regard pour constater avec surprise que personne d'autre que moi ne la remarque. Toutes les femmes portent à peu près la même chose, dégagent à peu près le même charme et ont à peu près la même couleur, longueur de cheveux et à peu près les mêmes bracelets au poignet gauche. Cela doit avoir une signification.

Je tourne sur moi-même, en suivant chaque femme qui me dépasse du regard. Les femmes sont magnifiques ici. Dans quel pays suis-je tombée ?

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La suite dans ''Ma-Partie 2''

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