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Avant de lire ce qui va suivre, vous devez avoir lu ''Ma'' à partir de 8.




Bien. Commençons.



















Un enfant, il veut un enfant. Il veut que je lui fasse un enfant. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi veux-t-il un enfant ? De moi surtout ? Pourquoi il me fait autant de mal ? Pourquoi il ne me fiche pas la paix ?


Je suis allongée sur le côté, ma douleur est minime maintenant mais elle est bien présente à chaque fois que je fais un geste brusque ou que j'essaie de m'asseoir sur les fesses. C'est horrible ce qu'il m'a fait. Il savait que je ne voulais pas. Il sait que je n'ai jamais laissé un homme me prendre par là, malgré tout il l'a fait. Et il en tiré un plaisir obscène, ses grognements l'ont bien prouvé.

Je m'attendais à trouver un vieil homme aigri, je m'attendais à argumenter pour récupérer mes papiers ce jour-là pourtant me voilà, couchée sur ce lit immense qui me répugne. J'attends que la servante vienne m'aider à changer ce drap doré immonde, je ne supporte plus cette couleur vive alors que mon esprit est si noir. Ça ne m'apporte rien de le détester en fait, je ne fais que me ronger moi-même. Il n'en a rien à foutre. Ça ne sert à rien de lutter contre lui, il finit toujours par gagner ; même le hasard est de son côté.

Par tous les dieux comment se fait-il que je sois venue précisément dans cette putain de ville ? Comment ?

Il est donc le Gouverneur de Farfay, sur le prospectus, j'ai vu un nom comme Mefbal ou un truc du genre. Georges n'est donc pas son vrai nom, je ne connais même pas son nom de famille, ou peut-être que Dytery est son vrai nom de famille.

Me voilà retenue ici, sans possibilité de fuite. Mais j'essaierai encore de m'en aller. Encore et encore, jusqu'à ce que j'y arrive et qu'il se décide à me lâcher pour de bon. Je ne vais pas laisser tomber si facilement, ce qu'il m'a fait n'a fait que renforcer l'idée que je dois m'en aller, et rapidement. Je dois me tenir loin de lui. Très loin. S'il veut que je sois hypocrite avec lui, je le serai. Et un jour, oui un jour je sortirai d'ici, de cette ville aussi. J'irai vers le Nord et je suis sûre que là-bas je trouverai de l'aide.






































-Tu ne t'appelle pas vraiment Georges pas vrai ?

Il me regarde, un sourire aux lèvres pendant que je mange. C'est devenu une habitude, il reste debout à me regarder manger. Son regard est doux. Il n'a pas la froideur et l'animosité de l'homme qui m'a violenté il y'a 5 jours.

-Pourquoi tu penses ça ?

-J'ai vu que le Gouverneur se nomme Mefbal. Tu m'as menti ? Po-

-Ta gueule.

Cette voix. Je reconnais bien ce regard sombre et fou qu'il me lance :

-Je n'ai pas besoin de te mentir ma douce. De toutes façons, tu ne sais jamais quand je mens ou pas. Et ce n'est pas Mefbal mais Bel-Mofal. Bel veux dire Gouverneur en Pweti et mon vrai nom est Mofal.

Un sourire étire ses lèvres lorsqu'il me demande :

-Sais-tu ce que ça veut dire ?

-Non, je ne sais pas.

-Noir. Mofal veut dire Noir en Pweti.

-Ça te va bien, ça te décrit parfaitement.

-Je sais ma douce, je sais.

-Pourquoi parfois tu m'appelle ainsi et parfois tu m'appelle Tina ? C'est une lubie ?

-Tu n'aime pas ?

-Mon avis t'importe ?

-Aucunement. Et tu n'as pas besoin de savoir pourquoi.

Il me tourne le dos et se dirige vers la porte. Je ferme les yeux et serre la cuillère que j'ai en main avant de dire :


-Si, et en tant que ta future femme et mère de ton enfant, je te demande de me répondre Mofal.

Mon  Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant