Avant de lire ce qui va suivre, vous devez avoir lu ''Ma'' à partir de la Partie 2.
Bien. Commençons.
-Votre carte d'identité mademoiselle.
Heureusement que je me débrouille en anglais. Merci à mes parents de m'avoir fait voyager autant. Je tends ma carte à l'homme aux yeux noirs devant moi. Je lui ai donné toutes mes pièces d'identité, mon passeport, ma carte visa et maintenant ma carte d'identité. C'est bon, à un moment 'faut pas abuser non plus. Ai-je l'air d'être un danger pour cette paisible ville ? Ou ils croient que je transporte de la drogue ?
L'homme regarde la carte et me regarde, avant de re-regarder la carte. Je lève les yeux au ciel lorsqu'il prend le téléphone fixe sur la table et compose un numéro. Encore.
Après un bref dialogue en Pweti, leur langue locale, il raccroche, me sourit (je suppose parce que je vois ses yeux se plisser), et me dit d'un ton aimable :
-Je suis désolé mademoiselle, ces papiers sont bloqués par le Gouverneur. Vous êtes priée de ne pas quitter la ville jusqu'à prochain ordre.
Je rigole :
-C'est une blague ?
-Nullement.
-Allez dire à votre Gouverneur d'aller se faire voir. C'est sensé être un pays accueillant et hospitalier. Vous n'avez pas le droit de bloquer mes papiers. Je fais comment si je veux m'en aller ? Ou si j'ai envie d'aller au Nord hein ?
-Pour ça, il faudra vous expliquer avec le Gouverneur de Farfay. Si vous le souhaitez je vous donne son adresse et vous pourrez le voir dès aujourd'hui.
Il griffonne sur un papier que je lui arrache des mains avant de lui lancer un regard noir et de tourner les talons.
Je passe la frontière et me dirige vers un hôtel que je vois sur le prospectus de la ville que j'ai pris à la gare.
Le nom est bizarre mais joli. Je suppose que tout est joli ici, des femmes jusqu'à la nature. Je longe un fleuve ou une rivière, je n'ai jamais su faire la différence de toutes façons et après avoir glissé contre une pierre, fait tomber ma valise 2 fois et gueulé contre moi-même sous le regard étonné des passants, j'arrive devant un modeste bâtiment à un étage. J'entre et constate que c'est pratiquement vide. Il n'y a personne à la réception, d'ailleurs il n'y a même pas de réception.
Je marche jusqu'aux escaliers :
-IL Y'A QUELQU'UN ?
Une voix me répond en anglais :
-MONTEZ, TOUTES LES CHAMBRES SONT LIBRES.
Hein ? Décidément, cette ville rime avec beauté et bizarrerie. Quel genre d'hôtel est-ce donc ?
Je souffle et commence à monter les escaliers. Heureusement que j'ai retiré de l'argent et l'ai converti avant de sortir de la gare. J'ai assez d'argent pour au moins une semaine, mais forcément après je vais devoir chercher un travail et une maison à louer, pas très loin de mon boulot. J'inspire profondément : Je vais y arriver, un nouveau départ pour une nouvelle vie. Bien sûr que ce ne sera pas facile mais je vais y arriver. Je vais essayer d'oublier toute cette histoire sordide. Je vais oublier...oh merdasse, je dois me rendre chez un coiffeu-
-RUTLOFEHI !
Je sursaute et referme vivement la porte. Ils ont dit que tout était libre et voilà que je tombe sur un homme entrain de raser ses poils pubiens.
Georges, lui n'en avait pas autant. Ça piquait un peu quand je le sucais mais j'adorais son ode-
-HET-
Je referme de nouveau la porte. J'entends gueuler de l'autre côté et la porte s'ouvre sur un homme qui visiblement est énervé. Je le comprends, je viens de le couper dans son élan.
Il me parle dans leur langue et je me recule. Tout ce que j'arrive à sortir est un ''désolé'' avant de m'enfermer dans la première chambre que je vois.
Bordel de merde.
Je me passe la main sur le visage. Je dois aussi me rendre chez le Gouverneur. Je me demande bien pourquoi il a eu besoin de bloquer mes papiers. Est-ce mon teint qui les dérange ? J'ai bien remarqué que les gens me jetaient des regards que je ne saurais qualifier. Pour le moment je n'ai pas encore croisé de gens de couleurs à Farfay mais je suppose que ça ne saurait tarder.
Demain est un nouveau jour. Aujourd'hui je vais éviter de penser à ce que j'ai fui. J'ai toute la vie pour me ronger.

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Mon Partie 1
General Fiction-Tu ne peux pas faire ça, tu ne vas pas me faire redoubler à cause d'une stupide envie. T'es complètement malade. -Et pourquoi pas ? -Tu ne pourras pas. -Ah oui ? Continue sur cette voie et tu verras. Il me met une petite tape sur les joues de ses...