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C'est fatiguée et ayant mal à la tête que je marche dans l'allée qui mène à ma porte mais je dois faire vite, ça m'a pris un peu plus de 20 minutes pour arriver ici. C'est assez qu'il se rende compte que je ne suis plus là et qu'il devienne furieux. Je dois disparaître, au plus vite. J'ai mes cartes de crédit dans mon petit tiroir dans la salle de bain. Dans quelques minutes, j'irai dans la ville à côté, me faire couper les cheveux, les teinter. Je dois partir tout de suite, foutre le camp le plus vite possible.

Une odeur de brûlé me coupe le souffle et les pensées lorsque je tourne la poignée qui est déverrouillée. Mon regard tombe immédiatement sur une poêle vide sur le feu, ma poêle, qui a pris une couleur dangereusement rouge, les flammes commencent à prendre dans la poêle et de la fumée noire commence à se répandre dans la cuisine.

Je me précipite vers le sous-sol où j'ai jeté le seul extincteur de la maison. Je remonte les marches et à ma grande surprise, je vois un homme qui s'apprête à verser de l'eau sur le feu.

-TU ES STUPIDE OU QUOI ?

Je tousse, et m'avance jusqu'à le pousser et positionne l'appareil à ma hauteur. C'est pile à ce moment que je réalise que je ne sais pas en fait utiliser un extincteur. Je tourne l'appareil et regarde dessus, essayant de lire. Ma maison va prendre feu et je ne suis pas capable d'utiliser un putain d'extincteur. Je m'énerve toute seule au moment où je sens une présence derrière moi. Des mains m'arrachent l'appareil et en un geste, il déverse la substance chimique sur le feu, qui s'éteint. La fumée se dissipe, et toute la surface est salie.

-Toi !

La personne se retourne lentement et me regarde.

-Je laisse ma putain de maison, pendant 2-3 mois. En rentrant qu'est-ce que je vois ? Une porte non fermée, une cuisine qui brûle et un inconnu à l'intérieur. JE PEUX SAVOIR QUI TU ES ?

J'ai hurlé la dernière phrase, me rendant compte que cet homme pourrait être un envoyé de Georges pour me ramener. Il pourrait aussi être un voleur, mais je penche plus pour l'option squateur.

-Je peux savoir qui tu es ?

Il imite une voix aiguë en levant les yeux au ciel et en gesticulant, ce qui m'énerve encore plus. Il me prend le bras et essaie de me tirer vers la porte. Je me dégage avant qu'il ne me foute dehors et croise les bras, les sourcils froncés :

-Tu vas me mettre hors de ma propre maison ?

-Ta maison ? Quand j'ai aménagé ici, il n'y avait personne.

-Et les affaires dans les chambres sont tombées du ciel peut-être ?

-Eh, tu ne me parle pas comme ça petite fille.

-Parce que...?

-Euh...parce que tu es une gamine, et t-

-Tu ferais mieux de me débarrasser le plancher avant que je ne redescende. Je ne veux plus te revoir ici.

Je me dirige vers l'escalier quand sa voix me stoppe :

-C'est donc vrai.

Je me tourne vers lui, un sourcil levé. Il se met au bas de l'escalier et commence à monter les marches :

-C'est toi qui couche avec mon père.

Ce n'est pas une question, mais une affirmation, je me retiens de lui sauter dessus.

-Et c'est qui ton père déjà ?

-Dosseh. Dosseh Nathanaël.

-Dosseh... Non ça ne me dit rien du tout.

-Tu préfères que je dise l'homme qui te loue cette grande maison ? Tu vois de qui je parle là ?

Je fais tourner mes méninges, mais rien ne me vient.

Voyant que je ne réagis pas, l'autre continue :

-Un père de famille, qui mène une vie paisible depuis 20 ans et toi, tu jette ton dévolu sur lui. Qu'est-ce qui t'a attiré chez lui ? L'argent ? Combien il te donne par mois ? Tu as pensé au foyer que tu es entrain de détruire ? Mon père est un homme qui a toujours été droit et just avec nous, ses trois enfants. Quoi ? Tu vas me dire que tu ne vois toujours pas de qui je parle ? Tu l'appelles peut-être par son deuxième prénom : Justin ?

Deux câbles se connectent dans mon cerveau et je réalise qu'il parle de mon père, qui est apparemment aussi le sien. Je viens d'apprendre que mon père s'appelle Dosseh Nathanaël. Je porte donc le nom de famille de ma mère. Justin, c'est seulement ainsi que ma mère l'a toujours appelé devant moi. Comment je suis sensée savoir que son réel prénom était aussi long ?

Je lève ma main et il se tait. Mon mal de tête revient à la surface.

-Tu vois là j'ai très mal à la tête. Tu ne veux pas te taire ? Je ne comprends même pas la moitié de ce que tu racontes.

-JE DIS QUE TU TE TAPES MON PÈRE, UN HOMME QUI POURRAIT ÊTRE TON PROPRE PÈRE ET TU OSES ME DIRE DE ME TAIRE ?

Je lève les yeux au ciel et recommence à marcher. Je suis épuisée, je n'ai aucune idée de ce que l'autre débite. J'y penserai tout à l'heure. Pourquoi je suis ici déjà ? Ah oui, je veux m'enfuir très loin de Georges. Oui c'est ça. Mais demain. Je partirai demain. Là je suis à bout, encore un pas et je m'écroule. Au sens propre du terme.

Je rampe jusqu'à ma chambre et ferme la porte à clé avant de me jeter sur le lit et de m'endormir immédiatement.

-C'est fermé Georges, tu ne vas pas entrer. Je reprends des forces et demain, je reviens lutter contre toi.

Mon  Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant