Mon Partie 1

7

Nous sommes en congé et je viens de perdre un ami. J'ai grandi avec Godwin, il a toujours été un peu narcissique mais il n'était pas méchant. Mes parents doivent arriver dans 2-3 jours. Mais je m'en fiche complètement. Je regarde sa mère au loin, elle est à genoux, la tête baissée. J'ai l'impression que mon cœur va exploser. Je n'ose même pas imaginer ce qu'elle ressent, ma douleur n'est rien comparée à la sienne. Une part de moi me dit que j'ai été égoïste et que c'est ma faute si son fils n'est plus là. Une autre part me dit que Georges n'a rien avoir là-dedans. D'ailleurs comment aurait-il pu savoir que mon ami allait prendre ce taxi ?

Tu veux essayer de te convaincre que ton professeur n'a rien avoir avec ça pour alléger ta conscience. Tu sais que c'est lui. Il t'avait prévenu mais tu n'as pas écouté.

Je sens une main essuyer mes joues :

-Tu ne devrais pas verser de larmes, tu abimes ton si beau visage.

Je renifle avant de me tourner vers lui :

-Qu'est ce que tu fais ici ?

-J'ai appris la nouvelle et je suis venu pour te ramener. Je savais que tu viendrais. Tu n'as rien à faire ici.

-Me ramener ? Tu n'es pas venu pour présenter te-

-Balivernes ma chère, je t'ai dis qu'il n'avait que ce qu'il méritait. Je suis venu pour te faire comprendre ce que je t'ai dis la fois dernière.

J'écarquille les yeux, la bouche ouverte :

-C'est t... Tu-

-Évidemment. Qui d'autre voudrais-tu que ce soit ? Je t'ai prévenu Tina, ne me pousse pas à bout.

-Tu es horrible. Comment ?

-Viens avec moi.

Je reste statufiée pendant que les larmes ruissellent et tombent sur mon pull noir.

Il a tué Godwin ?
Il l'a genre tué genre vraiment ?
Il a enlevé la vie de quelqu'un ?
Mais de quel droit ?
Comment a t-il pu ?
Je vais aller le dénoncer, je dois-

-Et ne t'imagine pas aller raconter un mot de tout ça. De toutes façons, personne ne te croira.

Il me tire par le bras, me fait avancer et me montre un point rouge sur son téléphone :

-Ne t'avise pas encore moins de crier parce que tu vois là ? Ton copain est tranquillement entrain de manger chez lui. Un seul geste et je fais sauter sa maison, sa famille et lui avec. Ce serait dommage de perdre l'amant et le petit-ami dans la même semaine pas vrai ?

-Ordure. Tu es malade Georges. Tu es complètement malade. Je n'ai pas peur de toi, frappe moi ou tue moi mais pourquoi tu t'en prend à eux ? Regarde cette femme derrière nous, tu imagines sa souffrance ? Comment peut-tu être autant sans cœur ?

-J'ai un cœur et il ne bat que pour toi. Et pour répondre à ta question je ne pourrais jamais te faire du mal Tina, ce serait comme me faire du mal à moi-même. Je te veux et je ferai tout pour que tu sois à moi, même si je dois tuer le monde entier.

On arrive à une voiture noire et il me fait monter :

-Ce n'est pas de cette façon que je vais être à toi t-

-Bien sûr que si, regarde toi, tu m'as bien suivi jusqu'ici. Tu peux éviter une autre situation du genre Tina. Accepte moi et je serai tout pour toi.

-T'accepter ? T'accepter alors que je ne te connais pas ? Tu as assassiné mon ami et tu oses me dire de t'accepter ?

-Je ne suis pas saint et toi non plus. Dois-je te rappeler que c'est ta faute si j'en suis arrivé là ?

Je rêve ? Je lui ai demandé de le tuer peut-être ?

-Comment je suis sensée savoir que tu es un putain de tueur ? Comment j'étais sensée savoir que tu étais sérieux ? Je vais aller porter plainte. Je vais tout faire pour que tu pourrisse en prison.

Il éclate de rire pendant que la voiture continue son trajet.

-Tu n'es pas très maligne tu sais. Tu n'as toujours pas compris ? Dans cette vie l'argent fait le pouvoir et l'argent j'en ai un paquet.

-La justice existe et tu vas payer-

Je ne finis pas ma phrase qu'il sort un flingue de je ne sais où. Il donne un ordre au chauffeur en Anglais, me regarde en souriant avant de tirer sur la première personne qui passe près de la voiture.

Je retiens un cri d'horreur. Il sort son téléphone et quelques minutes après, une voiture de police et une ambulance s'arrêtent près de nous. Je tremble de tout mon être. Je suis à deux doigts de m'évanouir.

-Qu'est-ce qui s'est passé Monsieur ?

-J'ai malencontreusement tiré sur l'individu qui est à terre. Pouvez-vous le prendre en charge ?

-Vous...vous avez tiré sur lui ?

-Oui mais ce n'était pas fait exprès, promis.

Je deviens livide quand le policier lui sourit :

-Ça peut arriver vous savez. Je vais mettre ça sur le compte d'un de ces gangs aux alentours. Passez une bonne soirée Monsieur Dytery.

Je

Vis

Un

Cauchemar

Éveillée.

Je vais me réveiller et voir que tout ça n'est qu'un rêve qui a mal tourné.

-Tu comprends maintenant ? Même si tu envoies une vidéo aux tribunaux, tu finiras toi-même derrière les barreaux. Je suis la loi ma douce. Mets toi bien ça dans ton petit crâne de sauvageonne que j'adore.

Je n'ai plus parlé le long du trajet. J'essaie de trouver la logique de ce qui est en train de m'arriver. J'essaie de comprendre le comment du pourquoi. Mais je n'y arrive pas. Il a tiré sur un citoyen et le policier n'a rien dit. Comment est-ce possible ? Il lui a tiré dessus merde. Ce n'est pas illégal ? Ou c'est moi qui vis dans un monde parallèle ? Je vais me réveiller et après ces semaines de congés, je vais reprendre les cours comme d'habitude. Tout ça n'est qu'un mauvais rêve.