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-Tu ne me boude pas ?

-Pourquoi je le ferais ?

-Parce que je t'ai frappée ?

-Une gifle que je t'ai remise. J'ai connu pire que ça. On a tous les deux la joue chaude et ça me suffit largement.

Il ne répond pas et je le sens s'éloigner.
















-Tu es mon père ?

-Tu ne sors pas, tu ne vas plus nulle part c'est clair ? Tu ferais mieux de réviser, la reprise est dans 4 jours.

-Et je révise avec quoi ? Tes dents peut-être ?

-Ton téléphone a 3 applications de cours : Langues, Sciences et Mathématiques. Ne me prends pas pour un imbécile

-Tu as peur que je retrouve Diego ? Tu as peur qu'il me baise mieux que toi ?

Il se crispe et me lance un regard noir.

Je ne me rappelle de rien de cette soirée mais si ça peut le faire chier, je vais faire genre.

-Je t'ai dis que si tu vas trop loin, c'est ton Yves qui va payer les pots cassés, alors tu vas rester sagement ici et attendre mon retour. Et tu évite de parler de ce Garcia devant moi c'est clair ? Déjà que je ne t'enferme plus, tu devrais t'estimer heureuse.

Je suis prise d'un léger rire :

-Ah mais c'est vrai, je ne suis pas enfermée, tu m'empêche simplement de sortir, et quelle honneur pour moi d'être dans une maison plutôt qu'une chambre. Vraiment votre Altesse royale, je suis aux anges. Quelle générosité.

Le tout accompagné d'une révérence et d'un sourire.

Il lève les yeux au ciel et s'en va en claquant la porte.

Je me précipite aussitôt vers mon téléphone pour voir comment il a fait pour savoir que j'ai 3 applications de cours en accéléré. C'est là que je remarque que la reconnaissance fasciale est activée.

Minute. J'ai jamais activé cette merde moi, à moins que... ARRRGGGGHH JE VAIS- MAis comment il a fait ? Et ma vie privée alors ? Est-ce que je fouille son putain de téléphone moi ?




































3 jours plus tard-   22 heures

Georges m'a ramenée. Bon ramenée est un bien grand mot. Je ne me suis réveillée que quand nous sommes arrivés dans ma rue, ce qui a été assez flippant pour moi qui me suis assoupie devant la télévision, un pot de Nutella, du pain épicé et du jus d'orange devant moi.

Je suis sortie dans un état second et ai marché jusqu'à devant chez moi. Toujours dans les vappes, je me suis allongée sur mon lit et ai dormi presque aussitôt.










-Comment tu te sens maintenant ?

-Fatiguée.

-Ah oui quand même.

Il fait la moue. Trop mignon

-Quoi ?

-Je...j'ai prévu qu'on sorte ensemble pour...je sais pas, aller au restaurant, ton préféré ou on pourrait aller manger du poulet.

-Tu sais comment me parler Yvy. Tu sais bien que je ne refuserai jamais le poulet.

-Et c'était bien ?

-Quoi ?

-Celui qui m'as remplacé pendant les congés.

-Tu sais bien que personne ne pourra jamais te remplacer. Et ouais, c'était bien.

-Hum

-Mais oh, je t'ai écris chaque jour Yvy, ne me boude pas s'il-te-plaît.

Et le prix a été d'être la plus docile possible au lit avec cet imbécile.

Il sourit et grimace pendant que je sors de la douche et que je commence à m'habiller.

On avait pris la douche à deux. Il est sorti plus vite, j'ai prétexté un problème de fille et j'ai passé une bonne heure à me gifler mentalement. Je ne sais pas quelle attitude adopter vis-à-vis de lui. Je ne veux pas que ce taré lui fasse du mal mais je ne veux pas non plus m'éloigner de lui.

Malgré que j'avais horriblement envie de dormir, j'ai tout fais pour qu'on passe une bonne soirée avant que les classes ne nous séparent de nouveau.

Je n'ai eu qu'une réponse à l'e-mail que j'ai envoyé à ma mère :

-Ok. Amuse toi bien.

Pas de questions à propos du lieu, de la soi-disant amie et encore moins de la date de mon retour. Tout ce que j'adore.

Yves sait qu'il n'y a rien à dire concernant mes parents, aussi il n'en parle pas, sa famille à lui est très unie, et je crois qu'il fait l'effort de se mettre à ma place.

J'espère qu'ils ne viendront pas me faire chier dans quelques années, parce que cette liberté que j'ai sur ce plan là me détermine.

Un certain Godwin est mort par ta faute et toi qu'est ce que tu fais ? Tu pars en voyage avec son assassin, tu baises avec lui. Tu te rends compte de ce que tu fais ?

Ne pas avoir pleuré toutes les larmes de mon âme ne veux pas dire que je suis inconsciente. Je me suis donnée à Georges en supprimant la case ''assassin'' de ma mémoire. Les hommes dès qu'ils ont celle qu'ils veulent, ont tendance à ne plus la considérer. C'est ce que j'attends qu'il fasse. Alors je refoule tout quitte à me détruire de l'intérieur.

Reste à déterminer maintenant comment je fais pour en parler aux autorités. Oui c'est un dieu au lit mais ça s'arrête là. Je pourrais en parler à la police ?
Ah mais il a tiré sur quelqu'un just sous mes yeux et... Non, peut-être que c'était un coup monté pour m'empêcher de réagir, cet imbécile ne peut pas contrôler la police. Personne ne peut contrôler les forces de l'ordre. D'ailleurs qui me dit que l'homme qui s'est écroulé n'est pas un cascadeur ?

Forte de ces pensées, je compose le numéro depuis mon téléphone portable. De toutes façons, il n'y a aucun autre téléphone dans la maison.

La ligne sonne occupée deux fois.

Depuis quand est-ce que le numéro vert des urgences sonne occupé ?

Au troisième essai, on décroche enfin mais à la place de la voix rassurante de la femme que je vois souvent dans les films, j'en entends une que je ne connais que trop bien maintenant :

-Tina, pourquoi es-tu donc si têtue ?

Mon  Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant