-Voilà c'est fini.
La coiffeuse me sourit dans le miroir. Lorsque je croise ses yeux, elle les baisse en rougissant. Je souffle, paye et me lève. Je mets ma capuche et me dirige avec mon sac noir vers la gare.
Au moment d'entrer dans le train, je m'immobilise.
J'ai envie de partir loin de tout ça. Mais est-ce c'est la solution ? Celui qui a tué Yves est derrière moi, vais-je le laisser s'en sortir si facilement ? Fou ou pas, il mérite de payer. Et puisque personne ne peut m'aider, je le ferai moi-même.
Mais jusqu'où suis je capable d'aller ? Pourrais-je le tuer ?
Ma conscience sera t-elle allégée ?
Serais-je en paix avec moi-même ?Je secoue la tête et fais demi-tour :
Si c'est la dernière chose que je dois faire, je le ferai. Je tuerai cette ordure, même si je dois finir ma vie en prison. Après tout, on dit que l'ennemi est plus près qu'on ne le croit, et c'est c'que je vais faire avec lui.
Je vais me poster près du portail vers 12h et quand la cloche sonne, je repère presque immédiatement celui avec qui je couche depuis quelques mois. Vulgaire assassin de merde. Il porte une chemise orange clair, ouvert sur les premiers boutons, un pantalon noir qui moule bien ses petites fesses rondes, et ses cheveux sont toujours aussi raides, éparpillés dans tous les sens. Il est occupé à marcher, je vois d'ici ses lèvres remuer. Probablement il se parle à lui-même. Il se mord la lèvre inférieure et remue son poignet gauche en secouant la tête. Il se dirige vers une voiture bleue garée à côté de l'école. Il ouvre la portière et balance sa montre à l'intérieur avant de ressortir et de croiser mon regard. Ses yeux sont tout autant sombres que ses cheveux et profonds que la nuit. Quels secrets cache t-il ? Pourquoi en arriver là pour m'avoir ?
Ce que j'aimerais lui poser ces questions, j'aimerais être une confidente pour lui. Qu'il ait confiance en moi et qu'il m'ouvre son âme. Peut-être pourrais-je l'éclairer et balayer ses démons.
Je me remue et me frotte les sourcils. Probablement, je divague et pense à des choses stupides. Je n'ai jamais fais attention à lui, tout ce qui m'intéresse chez lui c'est son sexe. Point. Alors pourquoi je commence à m'attarder sur son physique ? Ou ce qu'il fait ? Ou ce qui le perturbe ? Ça ne me regarde pas. Je n'ai pas à me soucier de ses états d'âme. Lui s'en fout pas mal des miens
Je m'approche de lui et il se penche contre la voiture, me fixant, les bras croisés.
Je le regarde sans le voir, mes pensées se dirigent vers Yves, congelé. Cette vision me hante et je me déteste pour avoir entraîné tout ça.
Je ne réalise même pas que Georges m'a tiré à l'abri des regards, ce n'est que lorsque sa voix retentit à mes oreilles que je reviens à la réalité :
-Les épreuves du BAC viennent de se terminer aujourd'hui et tu as raté la matière avec le plus grand coefficient.
-Je sais.
-Tu n'as pas compris ce que je t'ai dit ce matin ?
-Si, parfaitement.
-Et je peux savoir pourquoi tu n'as pas montré ta jolie petite tête ?
-Non.
Il fronce les sourcils et souffle :
-Tu veux que je continue c'est ça ? Tu veux que je tue...je ne sais pas...mmhh...ta mère peut-être ? Je peux te faire réussir à cet examen, tu n'as toujours pas compris que tu es sensée faire ce que je veux sans ouvrir ta bouche ? Tu le fais bien quand tu es déchaînée dans mon lit.
Je le fusille du regard et mes yeux se posent sur ses cheveux sombres, aussi sombres que son âme.
-Non, j'ai bien compris, c'est pourquoi j'accepte de me plier à tes demandes.
À ma plus grande surprise, il rigole, bêtement comme l'imbécile qu'il est :
-Je ne te crois pas ma douce.
Il me tire vers lui par la taille et par réflexe, mes mains s'accrochent à son cou. Bon plus par habitude que par réflexe mais ça c'est autre chose. C'était autre chose.
Je les enlève presque aussitôt et essaie de me dégager :
-Mais lâche merde, je suis là, pourquoi tu as besoin de me coller ainsi ?
Il ricane :
-Tu me plaîs. Et j'ai toujours envie d'être collé à toi, dans tous les sens du terme.
Je lève les yeux au ciel pendant qu'il continue, caressant mon dos :
-Et tu viens de me dire que tu abandonnais. N'est-ce pas ? Alors arrête de gigoter et laisse moi faire.
Il passe sa main sur mon cou, son souffle devenu plus vite, il me colle un peu plus à lui et pose ma main sur son entrejambe qui est tendu.
Lorsque je mouvoie mes doigts, il grogne et un sourire naît au coin de mes lèvres, j'ai toujours fait perdre la tête aux hommes, depuis toute petite.
-Tu aimes ?
Pour toute réponse il prend ma bouche et lorsqu'il la relâche, elle est gonflée.
-Tu es une petite effrontée Tina
Je souris :
-Et une diablesse dont tu ne peux pas te passer.
Étrangement, cette remarque me fait plaisir malgré moi. Une accélération des battements de mon cœur me fait penser à de la peur mais je chasse bien vite cette idée. Je n'ai jamais eu peur de Georges, il m'a assez bien prouvé qu'il ne me toucherait plus et s'il le refait, je lui rendrai ses coups jusqu'au dernier.
Il me tient toujours contre lui et je ne vois pas l'expression de son visage.
À ce moment j'aurais dû être quelque part loin de cet homme qui fait de moi ce qu'il veut. Il n'aurait jamais pu me retrouver, le monde est immense, mais pour les deux familles qu'il a détruites, je suis là. Je ne sais pas encore comment ça va se passer mais une fois tout ça fini, je partirai loin, très loin de tout.
-Attends moi ici, je vais chercher mes affaires.
Je souffle et me tiens au mur. Je suis là pour le tuer, pas pour ressentir des frissons à chaque fois qu'il me touche et pas pour que je mouille dès qu'il me caresse merde. Reprend toi bordel, c'est pas un homme comme un autre qui va me faire perdre la tête.
Un son me sort de mes pensées. Je réfléchis un peu avant de me rappeler que c'est mon téléphone. Je le sors et le déverrouille pour tomber sur un message de mon géniteur :
-Qu'est-ce que tu as dans la tête petite garce ? Attends que je vienne te retrouver.
Je souffle de nouveau. Mon très cher père. Un sourire naît sur mes lèvres lorsqu'une idée me traverse l'esprit et s'y arrête. Je plonge mon téléphone dans ma poche et prends le chemin de ma maison.
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Mon Partie 1
General Fiction-Tu ne peux pas faire ça, tu ne vas pas me faire redoubler à cause d'une stupide envie. T'es complètement malade. -Et pourquoi pas ? -Tu ne pourras pas. -Ah oui ? Continue sur cette voie et tu verras. Il me met une petite tape sur les joues de ses...