P.3 : III. Le Diable Aux Yeux Jaunes

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Tom était furieux contre Alice. Comment avait elle osé rapporter au professeur ses agissements ? Ils étaient amis non ? Pourquoi ne voyait-elle pas le tout le bien fait aux Serpentards depuis qu'il en était à la tête ?
Il ne pouvait résolument pas confier ses états d'âme à ses compagnons. Ils le prendraient pour un faible qui se laisse inquiéter par une femme, une sang-de-bourbe qui plus est. En revanche, il connaissait une entité apte à trouver une solution à son problème.

Alors qu'il se dirigeait, plongé dans ses réflexions, vers les toilettes du deuxième étage, il percuta une élève de Serdaigle les yeux embués de larmes. Tom reconnu les couettes noires de la jeune fille, c'était Myrtle Warren, une sang-bourbe plus que susceptible, en gros : une vraie plaie. Myrtle avait la désagréable habitude de couiner dès que quelqu'un lui faisait une remarque sur ses immondes lunettes qui déformaient son visage. Ce sont des gens comme elle qui faisait enrager Tom, des faibles qui pleurnichent à chaque fois qu'on leur fait une remarque désobligeante. Pour survivre dans ce monde, il faut être fort et ça il l'avait apprit tôt à l'orphelinat.

Il dût alors attendre près d'une heure avant que Myrtle daigne enfin sortir des toilettes. Une fois partie, il alla rejoindre le Basilic dans son antre. Ici, à la lueur des flambeaux, ils discutèrent des heures entières pendant que Tom s'entraînait aux arts obscurs de son ancêtre.

« - Honnêtement je n'arrive pas à comprendre sa réaction. C'est elle qui s'énerve à chaque fois que notre maison perd des points à cause de ces incapables, et maintenant que tout va pour le mieux... Je ne comprends pas. » confia le jeune homme au serpent enroulé sur lui-même qui l'observait depuis le pied de la statue.

« - Je suppose que cette sorcière est, elle aussi, une sang-souillée ? » lui demanda le reptile en relevant la tête.
Le jeune homme acquiesça tout en se concentrant sur le petit rongeur qui passait entre deux colonnes. Il fallait qu'il réussisse ce sort. Ça ne devait pas être compliqué !

« - C'est elle qui m'a mené jusqu'ici, jusqu'à toi. » reprit le jeune homme alors que la colère et l'incompréhension montaient en lui, « Pourquoi n'arrive t'elle pas à voir le bien que cela nous a fait à tous ? »

Le Basilic, exaspéré d'entendre le jeune homme geindre à longueur de temps, leva les yeux au ciel. Ces sorciers je vous jure... Pourquoi Serpentard ne l'avait-il pas logé sous le ministère ou sous tout autre établissement avec des résidents, disons, plus matures ? Il en avait assez de ces gamins et de leurs problèmes insignifiants. Mais s'il voulait réaliser ce pourquoi son maitre l'avait créé, il faillait bien brosser ces imbéciles dans le sens du poil. Il décida alors d'aller plonger ses écailles dans l'immense mare d'eau qui tapissait le Chambre des Secrets. Une fois une position agréable trouvée, il s'adressa à Tom qui redoublait d'effort afin de réussir son enchantement, en vain :

« - Ces personnes ne se rendent pas compte de ce tu essayes d'accomplir ici. Ce sont des cancers cherchant à corrompre le sang des lignées pures d'illustres sorciers comme l'as fait ta génitrice. » siffla le reptile entre ses crocs, amusé par l'acharnement du sorcier.

À la mention de sa mère le jeune homme serra les dents. Il en avait assez qu'on lui rappelle l'immondice qu'avait commit sa mère. Il déversa donc toute la rage qui l'habitait dans le sort qu'il essayait de lancer depuis des mois.

« - Avada Kedavra ! »
Un éclair vert jaillit de sa baguette et percuta de plein fouet la souris qu'il visait depuis bientôt dix minutes. Surprit de la puissance du sort, il lâcha sa baguette. Le Basilic approcha son énorme tête des colonnes où se trouvait le rongeur, bientôt rejoint par Tom, blême. D'une main tremblante il ramassa le cadavre de la souris. C'était lui qui avait fait ça. C'était lui qui avait ôté la vie à cette créature innocente. Il avait enfin réussi.

L'Avènement du Seigneur des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant