L'Avènement du Seigneur des Ténèbres

P.3 : VI. Le Fléau

Le lendemain, les coqs d'Ogg, furent retrouvés morts. Quelqu'un ou quelque chose leur avait tordu le cou pendant la nuit sans que le garde chasse n'ait rien entendu. Picott, le concierge était formel ; aucun élève n'aurait pu sortir de l'établissement sans qu'il ne l'ait remarqué, le coupable devait donc être externe à l'école.

« - Au final ce ne sont que des volailles. » avait déclaré le directeur, « Pas de quoi en faire tout un plat. »
Ce qui mit un terme à l'enquête. Les jours qui suivirent, plusieurs problèmes de canalisations furent reporté au concierge. Il y avait des robinets qui ne fonctionnaient plus, ou par moment, des chasses d'eau de toilettes capricieuses mais surtout, des sons étranges s'échappaient des murs. C'était une sorte de chuintement, comme si quelque chose de lourd et massif peinait à passer dans la tuyauterie. Alors que le personnel de l'établissement essayait de trouver la source du problème, Tom fut convoqué dans le bureau du professeur Dippet.

« - Monsieur Jedusor, j'ai bien reçu votre demande en ce qui concerne votre lieu de domicile pour les prochaines vacances scolaires. » commença le vieil homme en costume gris assis derrière son bureau. « En revanche, je m'interroge sur la raison qui a motivé cette demande. Pourquoi ne voulez vous pas rentrer dans votre l'orphelinat pour les vacances ? » demanda t'il en arquant un de ses sourcils broussailleux. Tom lui expliqua que cet établissement n'était pas un endroit convenable pour un sorcier et qu'il s'estimait assez grand pour s'occuper de lui même sans l'aide de moldus. Il était évident pour le jeune homme que retourner dans cet endroit infect n'allait pas avec sa nouvelle, disons, politique. De plus, il avait d'autres projets pour cet été, par exemple, rendre une petite visite à sa famille maternelle, à des fins tout à fait pacifiques bien sûr.

Une fois son explication remplie de mauvaise foi terminée, le directeur tourna son regard vers les portraits mouvants de ses prédécesseurs fixés sur le mur en face de lui comme pour leur demander conseil.

« - Bien que tes arguments soient légitimes Tom, tu comprends qu'il faut que j'y réfléchisse. » dit enfin le directeur.
Tom acquiesça.

« - Dans ce cas jeune homme, » reprit Dippet en se levant de sa chaise, « je te souhaites beaucoup de réussite dans tes examens et nous nous reparlerons lorsque j'aurais pris ma décision. »
Sur ce, il le raccompagna vers la sortie.

Si ce n'était pas la réponse qu'attendait le jeune sorcier, c'était déjà un début. Après tout, il n'y avait aucune raison pour que le professeur refuse sa requête. Alors qu'il se dépêchait pour rejoindre le cours de potion, il remarqua qu'il y avait toujours autant de sangs-mêlés dans les couloirs. Soudain, il entendit une voix familière qui sortait des murs :

« - Mais ce n'est pas possible ! C'est à penser qu'il n'y a aucune sortie dans ce labyrinthe de canalisation ! J'en ai assez, mes magnifiques écailles pataugent dans des excrément de sang-souillé depuis bientôt une semaine sans succès. Je commence vraiment à avoir faim ! »

Ce maudit serpent s'était perdu dans la jungle que formaient les canalisations du château. Pas étonnant qu'il y ait toujours autant de sang- de-bourbe dans les couloirs sans aucune crainte dans leurs yeux. Alors que le jeune homme se demandait s'il ne devait se charger lui-même d'éliminer les sang-mêlés de Poudlard, un garçon immense le percuta, le propulsant à terre. Lorsqu'il leva les yeux vers le garçon qui se tenait devant lui, Tom le reconnu immédiatement. C'était Rubeus Hagrid un mi-sorcier, mi-géant de troisième année abandonné par sa géante de mère à l'âge de trois ans.

« - D-désolé T-Tom » bégaya-t'il laborieusement en tendant son immense main à au jeune homme pour l'aider à se relever qui la refusa et se releva rapidement.

« - Ne t'avise plus jamais de me toucher espèce d'immondice ! » lui hurla le sorcier en époussetant son pantalon noir et son pull vert foncé.
Hagrid, surprit par la réaction du sorcier, recula en bafouillant des excuses. Une fois à une distance raisonnable de Tom, il fit flotte-face, ouvrit la poche miteuse de son manteau et commença à lui parler. Dans son sillage, plusieurs élèves riaient de son attitude et de sa maladresse. Mais ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait de parler à des objets. En fait, depuis la dernière leçon de soins aux créatures magiques donnée par Norbert Dragonneau, ses camarades de Gryffondor l'avaient surprit plusieurs fois à parler à une grosse malle entreposée dans son placard dans le dortoir. Tout le monde le considérait comme un attardé. Comme quoi, rien de bon ne sors d'un métissage inter-espèce. C'est ce genre d'abomination que le Basilic devrait être en train d'éliminer au lieu de perdre son temps dans les canalisations...